Constitués à partir de 1895, les partis agrariens
réclamaient une redistribution des terres agricoles,
mais étaient divisés sur ses modalité. Ce courant-clef
de la vie politique polonaise aurait remporté les élections
de 1947 si elles avaient été honnêtes.
[réalisme
socialiste].
Les apparatchiks, autrement dit les fonctionnaires
des partis communistes, avaient seuls accès à la
nomenklatura, une liste de postes offrant de
larges privilèges (270.000 postes en 1988). Ce système
favorisait le clientélisme et la corruption.
[réalisme
socialiste]
À partir d’octobre 1943, des divisions polonaises combattirent
aux côtés de l'Armée rouge. La Première Armée polonaise, aux
ordres du général Berling, fut créée en mars 1944. Elle
combattit notamment dans la région de Lublin, sur la Vistule, à
Varsovie, en Poméranie et à Berlin.
[insurrection de
Varsovie, 1944]
L’Armée de l’Intérieur regroupa en 1942 les forces fidèles au
gouvernement en exil (ni communistes, ni nationalistes). En plus
des Allemands, elle dut parfois faire face aux Ukrainiens,
Soviétiques ou Lituaniens . Ses 380.000 soldats précipitèrent la
retraite allemande avant d’être pourchassés par les communistes.
[insurrection de
Varsovie, 1944].
L’œuvre du poète Krzysztof Kamil Baczyński (1921-1944)
était parfois comparée à celle de Rimbaud. Il est tombé
le 4 août 1944, à 23 ans, en luttant pour libérer Varsovie.
On en fait souvent le symbole d’une génération fauchée avant
d'avoir pu donner toute sa mesure.
[insurrection de
Varsovie, 1944]
Michał Bałucki (1837–1901) séjourna souvent à Zakopane à
partir de 1856. Il fut le premier écrivain à décrire la vie des
montagnards du Podhale, sans en occulter les difficultés.
Son œuvre est oubliée, exception faite du poème Dla
Chleba mis en musique («Montagnard, ne regrettes-tu pas?»).
[Zakopane]
Stanisław Bareja (1929-1987) a tourné de nombreuses comédies
et séries à sketches mettant à nu les absurdités du communisme.
Du coup, le terme «Bareizm» forgé par K. Kutz
pour critiquer le côté kitsch des premiers films, apolitiques,
de Bareja, fut repris bloc par les partisans du régime.
[réalisme
socialiste]
Les mises en scènes patriotiques de l’acteur, auteur et
metteur en scène Wojciech Bogusławski (1757–1829) agitèrent
Varsovie en 1791–1794. Après 1799, il dota le Théâtre national de
structures pérennes (financement par un impôt municipal sur les spectacles, règlement, bâtiment inauguré en 1825).
[Zakopane]
Comme son oncle Giovanni Canal, surnommé lui aussi Canaletto,
Bernardo Belotto (1721-1780) peignait des panoramas urbains
très détaillés (vedute). Passé par l’Italie,
Vienne, Munich et la Saxe, ce peintre officiel du roi Stanislas Auguste Poniatowski a composé une trentaine de vues de Varsovie.
[reconstruction de
Varsovie].
Charles X Gustave (1622-1660), brillant chef de guerre, devint
roi de Suède en 1654. Il tenta d’exploiter l’impopularité de son
cousin polonais Jean II Casimir pour
contrôler la mer Baltique et renflouer son trésor. Finalement repoussé de Pologne,
il brisa le monopole danois sur l'entrée en mer Baltique.
[pillages]
[« Déluge suédois »].
Le médecin Tytus Chałubiński (1820–1889) était l’un des notables
les plus respectés de Varsovie. À partir de 1873, il passa l’été
à Zakopane. Promoteur de l’alpinisme et du thermalisme, il fit
découvrir les Tatras à de nombreux artistes,
notamment lors de randonnées de plusieurs jours animées
par Sabała et des musiciens.
[Style
Zakopane]
Une commanderie est un établissement tenu par un ordre
militaire. Dans le cas des chevaliers teutoniques, elle
comprenant en général un couvent et ses dépendances
territoriales.
[Chevaliers
teutoniques].
La confédération de Bar réunit en 1768 des nobles hostiles
tant aux réformes accordant des droits aux non-catholiques
qu’aux ingérences russes. Elle était donc réactionnaire et
moderne à la fois. Sa défaite suite à l’intervention russe
(1772) précipita le premier partage de la Pologne.
[« capitale
spirituelle »]
[pillages]
Les Cosaques Zaporogues peuplaient les steppes ukrainiennes,
libres mais sans statut social reconnu à Varsovie. La Pologne
recrutait ces excellents fantassins, et pensionnait en temps
de paix un nombre limité de Cosaques «enregistrés». Les autres
vivaient de raids qui menaçaient la paix avec les Turcs.
[Déluge suédois]
[Trilogie de Sienkiewicz]
Les Lumières aimaient les valeurs universelles portées par la
raison. La nationalité de l’interlocuteur était secondaire :
l’important était de partager les mêmes idéaux. Cet esprit
cosmopolite était porté par le français, qui devint la langue
parlée pour briller dans les salons européens.
[style
Zakopane].
Le darwinisme social connut un grand succès à la fin du
XIXe siècle. Lancé par le philosophe anglais Herbert
Spencer, il étendait aux «races» humaines la sélection naturelle
décrite par Darwin. Celles-ci étaient sensées lutter entre elles
pour survivre, en éliminant les «races» les plus faibles.
[Grunwald]
[Chevaliers teutoniques].
Jan Długosz (1415–1480) est le plus célèbre chroniqueur polonais.
Ce chanoine de Cracovie était un client du chancelier Oleśnicki
(1389–1455). Partisan de la reconquête de la Silésie et de la
Poméranie, il fut précepteur des fils de Casimir IV et conduisit
plusieurs missions auprès des cours étrangères.
[Grunwald].
D’origine polonaise, Félix Dzerjinski – Dżerżyński en polonais —
(1877-1926) fut un homme-clef du marxisme polonais, puis du
parti bolchévique. À partir de 1918, il organisa la police
politique soviétique (Tchéka) ainsi que la «Terreur rouge»
qui fit des centaines de milliers de victimes.
[réalisme socialiste].
Cette expression désigne les espaces compris entre l’Allemagne,
la Russie et les Balkans. Il ne faut parler d’Europe de l’Est,
terme qui désigne les démocratie populaires, que pour les
années 1945–1989. Le mot «Europe Centrale», lui, a été créé
pour décrire un projet impérialiste allemand.
[chevaliers teutoniques]
On désignait jadis comme «extrême-onction» le septième sacrement
catholique, appelé aujourd’hui sacrement des malades. Le
prêtre huile le front et les mains du malade et prie pour lui.
La Réforme catholique insistait sur les mérites de la «bonne mort», après
confession, extrême-onction et communion.
[catholicisme et
mine]
Leader silésien sans préjugé à l’égard de l’Ouest, Edward Gierek
(1913-2001) dirigea la Pologne entre décembre 1970 et
décembre 1980. Sa politique démocratisa l’accès à des biens de
consommation (auto, coca) souvent peu fiables. Elle se brisa sur
la crise pétrolière et le surendettement.
[Réalisme socialiste]
Witold Gombrowicz (1904–1969) est sans doute l'écrivain polonais
le plus connu à l'étranger ; il vécut longtemps en Amérique du
Sud (1939–1964) puis en France. Critique féroce de toutes les
conventions sociales, il a notamment écrit
Ferdydurke, La Pornographie et
son Journal.
[Trilogie de
Sienkiewicz].
Refusant la défaite de 1939, un gouvernement en exil poursuivit
la lutte par le biais des armées rescapées et de l’État
clandestin en Pologne occupée. Sa position se dégrada en 1943
sous les coups de Staline. Un gouvernement rival sous contrôle
communiste finit par être reconnu par les Alliés (1944–1947).
[insurrection de
Varsovie, 1944]
Empereur d'Allemagne en 1888, Guillaume II (1849-1941) promut
une « politique mondiale », par opposition à continentale
(colonialisme, course aux armements)… Il est l'un des nombreux
responsables des déclarations de guerre de 1914. Contraint
d'abdiquer le 9 novembre 1918, il s'exila aux Pays-Bas.
[Chevaliers teutoniques]
Après la mort de Louis Jagellon (1526), les Habsbourgs, rois
d’Espagne, Autriche, empereurs d’Allemagne, régnèrent sur la
Bohème et la Hongrie. Un temps menacés par les Ottomans (Vienne
fut assiégée en 1529 et 1683), ils dominèrent l’Europe du Centre-
Est jusque 1918. Ils participèrent aux partages de la Pologne.
[cavalerie]
La ligue hanséatique était un réseau commercial de villes
portuaires (Hambourg, Lübeck, Stettin, Dantzig, Riga etc.) ou
de l'intérieur (Cologne, Breslau, Cracovie, etc.). Elle contrôla
le riche commerce de la Baltique du XIIIe au XVe siècle,
grâce à ses comptoirs de Londres, Bruges, Bergen et Novgorod.
[Chevaliers
teutoniques]
Les sculptures de Władysław Hasior (1923-1999) célèbrent les
quatre éléments. Ses assemblages associent art populaire,
folklore du Podhale, éléments rituels et objets de consommation
courante pour produire un effet de surprise, poétique ou macabre.
[style
Zakopane]
Les réflexions de Johann Gottfried Herder (1744-1803) ont été à
l’origine d’une nouvelle conception de la nation. Selon Herder
la langue natale véhicule l’«esprit du peuple» (Volksgeist).
C’est en la parlant que l’on s’imprègne du génie national. La
nationalité ne se choisit donc pas, elle se reçoit.
[Zakopane]
À partir du XVIe siècle, les armées furent aux ordres
du «grand hetman de la couronne» (hetman wielki koronny) secondé par «l’hetman du champ» (hetman polny). Ils
avaient de larges privilèges : propre réseau diplomatique,
juridiction des armées, nomination des officiers, choix des
villes où l’armée l’hivernerait.
[Cavalerie]
Paul von Hindenburg (1847–1934) incarne l'aristocrate prussien
militariste et conservateur. Vainqueur des Russes (août 1914),
général en chef allemand (1916), il attribua la défaite de 1918
au prétendu « coup de poignard dans le dos ». Monarchiste,
mais élu président en 1925 et 1932, il nomma Hitler chancelier.
[Grunwald].
En 1648, Bohdan Hmielnyckyj (vers 1595–1657) souleva les Cosaques
Zaporogues. Ce noble assez bien éduqué remporta des succès sans
précédent grâce à un jeu d’alliances changeantes. Sans parvenir
pour autant à créér un État indépendant. Les Ukrainiens le
considèrent comme l'un des pères de leur nation.
[« Déluge suédois »].
Paweł Huelle (né en 1957) est
un écrivain de Gdańsk, auteur notamment de Mercedes
Benz. Il a aussi fait parler de lui par ses
polémiques avec le milieu national-catholique.
[sarmatisme].
L’intelligentsia s’est formée au XIXe siècle dans les sociétés
pré-industrielles. Le sous-emploi rapproche alors ceux qui vivent
de leur diplôme (avocats, journalistes, enseignants, etc.). Leur
groupe développe une éthique propre — l’éducation du peuple. Ses
membres se reconnaissent à l’accent mis sur la culture générale.
[Trilogie de Sienkiewicz]
Le montagnard slovaque Juraj Jánošik (1688–1713) intégra en
1711 la bande de Tomasz Uhorczyk, puis lui succéda quand il
renonça au banditisme. Après avoir écumé diverses régions
slovaques, il fut pendu par les cotes en mars 1713 pour le
meurtre d’un prêtre.
[Zakopane]
Jean II Casimir Vasa (1609-1672) fut élu roi de Pologne en 1648.
Impopulaire auprès d’une noblesse hostile à tout renforcement du
pouvoir royal, il vit son royaume devasté des années durant
par la révolte des Cosaques, les invasions russes et
suédoise. Il abdiqua en 1669 et se retira en France.
[« capitale
spirituelle »]
[pillages]
[Trilogie de
Sienkiewicz]
[« Déluge
suédois »].
Hetman wielki koronny depuis 1668, Jean Sobieski (1624-1696)
vainquit les Turcs à Chocim en 1673 et fut élu roi en 1674. Il se
rapprocha des Habsbourgs : En 1683, sa brillante charge sauva
Vienne. Il accorda au tsar un droit de défense des orthodoxes en
Pologne (1686). Son fils ne put lui succéder.
[« capitale spirituelle »]
[cavalerie].
Jacek Kaczmarski (1957–2004) est considéré comme le barde de
Solidarité — il chantait alors avec Łapiński et Gintrowski.
Son exil (1981—1989) renforça sa légende, grâce aux cassettes
circulant sous le manteau. Les « programmes », albums filant
un thème, constituent une facette originale de son œuvre.
[sarmatisme].
Lech Kaczyński (1939–2010), lié dès 1980 à Solidarité, participa
à la table ronde de 1989. Ministre de la justice en 1998–2002, il
dut sa popularité à son discours sécuritaire et anti-corruption.
Élu maire de Varsovie en 2002 et président en 2005, il est décédé
lors de la catastrophe aérienne de Smoleńsk le 10 avril 2010.
[Insurrection de Varsovie]
Évêque de Warmie bien en cour — de Pologne, comme de Prusse —
Ignacy Krasicki (1735–1801) fut un tenant du catholicisme
éclairé, critique à l’égard des superstitions et du monachisme.
Il est l’auteur de satires et de fables, qui reprennent sous une
forme très concise Ésope, La Fontaine et d’autres.
[alcoolisme]
Józef Ignacy Kraszewski (1812-1887) fut un journaliste et
écrivain aussi prolifique (ses œuvres complètes englobent près
de 700 tomes…) qu’engagé — il fut contraint à l’exil. Sans s’y
limiter, il a introduit en Pologne le roman historique, rédigé
à partir d'une solide documentation.
[Chevaliers teutoniques]
[Grunwald].
Prieur de Jasna Góra, Klemens (Augustyn) Kordecki (1603-1673)
renonça renonça à ouvrir son monastère aux troupes suédoises. Son
influence morale permit aux défenseurs de résister au siège de
1655. Sa Nowa Gigantomachia développait dès 1657 la thèse du siège
comme révélateur de la protection mariale sur la Pologne.
[« capitale spirituelle »].
Kazimierz Kutz est né en 1929 dans une famille ouvrière de
Haute-Silésie imprégnée de patriotisme polonais. Ses films
s’enracinent dans la culture ouvrière de la région. Tout en
revendiquant une nationalité silésienne, Kutz, lié à la gauche
post-communiste, a été élu plusieurs fois sénateur et député.
[Mineurs]
Grand-duc de Lituanie, Ladislas (Jogalia) Jagellon (1351–1434)
fut baptisé catholique et devint roi de Pologne en 1386.
Victorieux des teutoniques, il consolida tant bien que mal
l’union polono-lituanienne. Il accorda des privilèges aux nobles
polonais, dans l’espoir de voir son fils lui succéder.
[Grunwald]
[Matejko: Bataille de Grunwald]
Les propriétaires de « terres équestres » (en gros, la noblesse)
étaient mobilisables à leurs frais, en lieu et date fixée par
les députés. Après 1450, leur valeur militaire alla décroissant.
Ceux qui répondaient à l'appel rentraient chez eux dès que
possible ; il était difficile de poursuivre un ennemi vaincu.
[« Déluge
suédois »].
Pendant les litanies de la Vierge, les fidèles récitent les
différents noms par lesquels la tradition désigne Marie. À
chaque invocation (« Tour d'ivoire », « Reine des Anges »…),
l’assamblée ajoute « Priez pour nous ». Cette prière est récitée
quotidiennement en mai, mois de Marie chez les catholiques.
[« capitale
spirituelle de la Pologne »]
On doit à Franciszek Mączyński (1874-1947) de nombreux bâtiments
«Jeune Pologne» de Cracovie, réalisés seul
(Palais des Arts)
ou avec Stryjeński (Vieux Théâtre). Son style évolua ensuite : la
basilique du Sacré-Cœur (1909—1921) est une synthèse éclectique
de styles historiques. Il a aussi créé des stucs et des vitraux.
[ Palais des Arts]
[Vieux-Théâtre de Cracovie]
Jacek Malczewski (1864–1924) peint d’abord avec réalisme le sort
des exilés de Sibérie. À partir de 1890, il se tourna vers le
symbolisme. Ses tableaux, dans lesquels il glissa nombre
d'autoportraits, mettent souvent en scène chimères et autres
figures allégoriques, dans un contexte parfois patriotique.
[ Palais des Arts]
Originaire de Wilno, Czesław Miłosz (1911-2004) passa la guerre
à Varsovie avant de fuir le communisme. Nobélisé en 1980, il
retourna en Pologne en 1993. Il opposait à la tradition
« léchite », liée à Varsovie, une poésie « lituanienne »,
soucieuse de métaphysique dans la lignée de Mickiewicz.
[Trilogie de
Sienkiewicz]
[ Soulèvement de Varsovie]
Ignacy Mościcki (1867–1946) quitta son exil suisse pour créer
de toute pièce l’industrie chimique polonaise. Président de la
république effacé sous Piłsudski (1926–1935), il tabla ensuite
sur la modernisation économique pour s’imposer. En 1939, il
transmit ses pouvoirs constitutionnels au
gouvernement en exil.
[Reconstruction de Varsovie].
Le barde écossais Ossian avait soi-disant vécu au IIIe siècle.
Ses épopées étaient en réalité la traduction de ballades
irlandaises ou des vers de Macpherson. Malgré les sceptiques,
Ossian fut reconnu comme un Homère gaélique. La culture
écossaise valait donc toutes les autres, même Athènes ou Rome.
[style
Zakopane].
L’empire ottoman (1301–1918) domina durablement le Proche-Orient
et les Balkans. Après la bataille de Mohács (1526), il menaça
l’Europe du Centre-Est. Le traité de paix perpétuelle de 1533
limita les conflits avec la Pologne (1621, 1672–1673, 1683–1699).
Les Ottomans ne reconnurent pas les Partages de la Pologne.
[Cavalerie]
Jean Chrysostome Pasek (1636–1701) était un noble de Mazovie.
Vingt ans de carrière militaire lui permirent d’acquérir un
domaine. À la fin de sa vie, ce querelleur bon vivant rédigea
ses Mémoires, imprimées pour la première fois en
1836. Leur style suscita l'admiration des romantiques.
[Sarmatisme]
[Trilogie de Sienkiewicz]
Chargé de surveiller les flancs de l’État teutonique, Henri de
Plauen (1370–1429) ne participa pas à la bataille de Grunwald.
Apprenant le désastre, il mit Marienbourg en état de défense et
soutint victorieusement le siège polonais. Élu grand-maître dans
la foulée, il fut déposé dès 1413 pour bellicisme et népotisme.
[Grunwald]
Le primat est l’évêque du diocèse catholique le plus prestigieux
d’un pays, en général le plus ancien. En Pologne, il s’agissait
jusque 1981 de celui de Gniezno. Depuis, cet honneur est attribué
à l’évêque de Varsovie. Le primat de Pologne administrait jadis le
Royaume entre la mort d’un roi et l’élection du suivant.
[«Capitale spirituelle»]
Bolesław Prus, de son vrai nom Aleksander Głowacki (1847–1912),
était un chroniqueur célèbre pour son humour lorsqu'il se fit
écrivain. Auteur de La Poupée, description de
la société varsovienne, et du Pharaon, réflexion sur le
pouvoir, il est considéré comme l’un des plus grands romanciers
polonais.
[Trilogie de
Sienkiewicz]
Le Concile de Trente (1545-1563) lança la Réforme catholique,
longtemps nommée Contre-Réforme pour ses accents anti-protestants.
Elle mit l’accent sur la discipline du clergé, la liturgie, le
culte de Marie, des saints. Les jésuites, inventeurs du baroque,
pédagogues et confesseurs, en furent les principaux promoteurs.
[pillages]
L’œuvre de Mikołaj Rej (1505–1569), protestant convaincu, est
pétrie d’esprit humaniste. On y trouve réflexions théologiques,
défense de la langue vernaculaire («les Polonais ne sont pas
des oies, ils ont leur propre langue»), joie de vivre, humour
empruntant à tous les registres, y compris scabreux.
[alcoolisme]
Les urbanistes distinguent rénovation et réhabilitation. Dans le
premier cas, on rase l'ancien bâtiment pour en construire un
nouveau (l'expression est donc trompeuse). Par contre, une
réhabilitation est une restauration du bâtiment ancien.
[Reconstruction de Varsovie: MDM]
Issu de la noblesse polonaise russifiée, Constantin Rokossovski
(1896–1968) rallia les bolcheviks en 1917. Emprisonné en 1937-
1940, ce maréchal de l’Armée Rouge symbolisa la satellisation
de la Pologne une fois nommé ministre de la défense et maréchal
polonais. Gomułka obtint son renvoi en URSS en 1956."
[réalisme
socialiste]
[insurrection de
Varsovie, 1944]
Quoiqu’illétré, Jan Gąsienica-Krzeptowski, dit Sabała (1809–1894)
devint après 1873 la coqueluche des artistes et écrivains en
villégiature à Zakopane. Ses chants et légendes agrémentaient
leurs randonnées. Comparé à Homère, Milton ou Ésope, il a fait
entrer le folklore montagnard dans la culture polonaise.
[Zakopane]
Sainte Barbe patronne les mineurs, artilleurs, gendarmes et
pompiers. Elle est représentée avec une tour (où elle aurait été
enfermée), l’épée (car décapitée), le calice, l’hostie. Elle n’a
probablement jamais existé. Sa légende indiquait au converti du
IVe siècle («Barbaros») la voie à suivre en cas de persécutions.
[catholicisme et
mine]
Entre 1550 et 1850, la plupart des paysans d’Europe du Centre-Est
étaient serfs — au moyen-âge, la liberté était la norme. Ils
devaient une corvée au seigneur. Liés à son domaine, ils ne
pouvaient le quitter sans autorisation. Leur statut de personne
les distinguait de celui de l’esclave, marchandise.
[style Zakopane]
Décoration murale obtenue en grattant un enduit clair sur un fond en stuc sombre,
particulièrement prisée pendant la Renaissance.
[Reconstruction de
Varsovie]
«Plus grand écrivain des écrivains de second ordre» selon
Gombrowicz, Henryk Sienkiewicz (1846-1916) dut sa célébrité à ses
romans historiques. Sa «Trilogie», «les Chevaliers Teutoniques»
façonnèrent la conscience nationale de générations de Polonais.
«Quo Vadis» lui valut le prix Nobel de littérature en 1905.
[Trilogie]
[Sarmatisme]
[«Déluge suédois»]
[Chevaliers teutoniques]
[Cavalerie]
[«Capitale spirituelle»]
[Zakopane]
Roi de Pologne depuis 1588, Sigismond III Vasa (1566−1632) fit de
Varsovie sa capitale après être devenu roi de Suède. Ce champion
de la
Réforme catholique livra deux guerres aux Suédois qui
l’avaient déchu en 1599. Ses interventions en Russie (occupation
du Kremlin, 1610–1612) suscitèrent un antipolonisme durable.
[pillages]
[« Déluge suédois »].
Dans les récits de Haute-Silésie, Skarbnik (le trésorier) garde
les richesses souterraines. Il erre dans les mines sous la forme
d’un cheval, d’un rat, d’un mineur… Figure typiquement magique,
il fait la fortune des mineurs consciencieux et entraîne les
autres à leur perte.
[Catholicisme des mineurs].
À l’image du mineur soviétique Stakhanov, les stakhanovistes
produisaient plusieurs fois la norme imposée par le plan.
Cette initiative ouvrière fut vite récupérée par la propagande.
On s’en servait pour exiger toujours plus d’ouvriers ordinaires
privés, eux, du repos entourant ces «records».
[réalisme
socialiste]
[reconstruction de Varsovie]
Ancien amant de la tsarine Catherine II, Stanislas Auguste
Poniatowski (1732–1798) fut élu roi de Pologne en 1764. Ni ses
visées modernisatrices inspirées des Lumières ni sa ligne tactique
(sauver ce qui peut l’être) ne sauvèrent le pays. Il ratifia les
partages de 1772, 1793, et 1795 sanctionnant la fin de la Pologne.
Le violoniste tchèque Jan Stefani devint en 1779 maître de
l’orchestre viennois du roi de Pologne. Certaines de ses
compositions s’inspiraient de mélodies collectées dans les
campagnes polonaises. Auteur de nombreux ballets et opéras, il
devint célèbre grâce aux «Cracoviens et Montagnards».
[Zakopane]
Józef Stolarczyk (1816–1893) devint en 1848 curé de Zakopane.
Il lui fallut du temps pour s’y faire accepter, mais il changea
profondément le bourg. Il fit construire des écoles, combattit
l’alcoolisme, la culture du brigandage. Pionnier de l’alpinisme,
il fut l’un des fondateur de l’association des Tatras en 1873.
[Zakopane]
Le général SS Jürgen Stroop (19??–1948) liquida les ghettos de
Lwów et de Varsovie. Après-guerre, il fut livré à la Pologne
populaire, condamné à mort et exécuté. Il eut alors pour codétenu
le résistant Kazimierz Moczarski, qui en a tiré ses Entretiens
avec le bourreau, plongée saisissante dans la mentalité nazie.
[cavalerie]
Tadeusz Stryjeński (1849–1943) est un des architectes polonais
qui ont renouvelé le visage de Cracovie. Son bureau d'étude
accueillit les architectes les plus prestigieux de la cité. Il
a ainsi réalisé avec Mączyński le bâtiment du Globe
et le Vieux Théâtre.
[Vieux-Théâtre de Cracovie]
Seul survivant d’une famille polonisée du ghetto de Varsovie,
le pianiste Władysław Szpilman fut caché par la
résistance polonaise. Il vit la destruction du ghetto, puis du
reste de la ville. Il survécut dans ses ruines jusqu’en 1945.
Après-guerre, il reprit son travail à la radio polonaise.
[Soulèvement de Varsovie]
Le
terme totalitarisme a été popularisé par Hannah
Arendt en 1951. Les chercheurs en ont d'abord donné une définition
« statique » : un régime était qualifié
de totalitaire s'il contrôlait toute la vie des citoyens (ce qui le distingue
du régime autoritaire qui contrôle la vie publique pour empêcher
l'apparition de forces organisées susceptibles de le renverser). Les
historiens de
l'URSS et du IIIe Reich ont cependant montré que leurs habitants,
même au plus fort de la Terreur, avaient su garder une marge de liberté
minimale (ex : absentéisme des ouvriers soviétiques, opposition
au retrait des croix des écoles bavaroises, etc.).
Certains chercheurs
privilégient donc une définition « dynamique »
du totalitarisme. Ainsi, selon Martin Malia, un régime est
totalitaire s'il essaie
contrôler tous les aspects de la vie des habitants, jusque dans ses
aspects les plus intimes.
[réalisme socialiste].
Heinrich Treitschke
(1834-1896) fut l'un des universitaires prussiens les plus en
vue. Il obtint sa première chaire dès 1863, grâce au succès
de Das deutsche Ordensland
Preußen. Ce libéral se rapprocha de plus en plus du
pouvoir, au point de devenir député et historiographe officiel de Prusse en
1886. Ses prises de positions déclenchèrent la
« querelle de l'antisémitisme » en 1879.
[Grunwald]
[Chevaliers
teutoniques].
Ulrich von Jungingen (1360-1410)
dut son ascension dans la hiérarchie de l'Ordre à la protection de
son frère, auquel il succéda comme grand-maître en 1407. Il chercha
à négocier la neutralité polonaise dans le conflit provoqué par
l'insurrection de Samogitie planifiée
par Vytautas. Comme les
Polonais affirmaient qu'ils choisiraient la guerre si l'Ordre
attaquait les insurgés, Ulrich von Jungningen leur déclara la
guerre. il trouva la mort lors de la bataille de
Grunwald.[Grunwald]
[Matejko:
Bataille de Grunwald]
On appelle uniatisme le courant
visant à unir l'orthodoxie à Rome. D'inspiration catholique, ce
mouvement connut son plus grand succès avec la création d'une
Église Uniate en Pologne-Lituanie en 1596 (Union de
Brest). Celle-ci pratique un rite grec (orthodoxe) mais,
soumise au pape, elle s'inscrit
dans le catholicisme. On parle parfois de catholiques grecs. Les
orthodoxes n'ont jamais reconnu ce mouvement.
[« Déluge
suédois »]
Vytautas Jagellon (Witold en polonais) (vers 1350-1430) accepta
en 1385 l'union polono-lituanienne en échange du titre de Grand-duc,
finalement attribué à un frère de Ladislas.
Cela incita Vytautas à se révolter et à s'allier aux Teutoniques qui
assiégèrent Vilnius en 1390. Il se réconcilia en 1392 avec Ladislas,
dont il devint le représentant en Lituanie. Nommé grand-duc à vie de
Lituanie en 1401, il souleva en 1404 la Samogitie contre les
Teutoniques et récupéra ce territoire à titre personnel lors de la
paix de 1411. Par contre, il ne parvint pas à transformer le
Grand-duché en royaume.
[Grunwald].
[Matejko: Bataille de
Grunwald]
Les voïvodes, administrant un territoire au nom du roi, apparurent
vers 1180 (la charge existait auparavant,
mais avec des attributions totalement différentes qui en
faisaient le personnage le plus important de la cour).
À partir du milieu du XIIIe siècle, les
voïvodes n'étaient plus des délégués du roi, mais des représentants
des élites locales, habilités à siéger au conseil royal, même si
leur pouvoir déclina sensiblement au XIVe siècle. Sous la République
des deux nations, la charge de voïvode donnait le rang de
sénateur.
Les voïvodes étaient à la tête de voïvodies, sur lesquelles
ils exerçaient une autorité nominative.
En 1918, la Pologne reconstituée a été à nouveau navisée en
voïvodies, considérées comme un héritage administratif national. Ce
cadre a été repris par le régime communiste. Les voïvodies, que l'on
peut comparer à nos régions, sont depuis 1999 des entités à la fois autonomes
(administrées par des diétines élues) et centralisées (le voïvode est
nommé par le gouvernement). [Résumé
historique : les Jagellons]
Le Konrad Wallenrod de Mickiewicz a occulté le
personnage historique. Von Wallenrode, maréchal des teutoniques en
1381, négocia en 1382 le baptême de la Lituanie avec les Jagellons,
qui se tournèrent finalement vers la Pologne. Il soutint
ensuite Vytautas dans sa lutte
contre Ladislas, assiégeant Vilnius en 1390.
Il fut élu grand-maître en 1391 avant de mourir deux ans plus tard.
Dans le poème, apprenant qu'il est en fait un Lituanien enlevé dans
son enfance, il conduit délibérément l'Ordre au massacre lors d'une
bataille décisive (qui n’a pas eu lieu historiquement).
[Chevaliers
teutoniques]
La plupart des films d’Andrzej Wajda (né en 1926) adaptent des
oeuvres littéraires polonaises. Ses films proposent souvent une
réflexion critique sur la tradition romantique polonaise. Wajda a
notamment obtenu la palme d'or à Cannes pour L'homme de
fer, fiction quasi documentaire consacrée aux grèves de
1981, et le prix spécial du jury pour Kanał
(1957). [cavalerie]
[insurrection de
Varsovie, 1944].
Witkacy, de son vrai nom Stanisław Ignacy Witkiewicz
(1885–1939), peintre et dramaturge, fondait son art sur
une vision pessimiste. Selon lui, l’homme avait lâché la
métaphysique pour l’éthique, tuant ainsi ce qui avait fait
sa grandeur : la religion, la philosophie et l’art. Les
deux premières étant déjà morte, seul ce dernier pouvait
encore susciter un étonnement salutaire, à condition de
viser une pure forme. Les pièces de Witkacy, pleines
de non-sens, d’illogismes anticipaient le théâtre des
années cinquantes. Devant le peu d’enthousiasme du public,
il renonça d’abord à la peinture, puis au théâtre. Il se
concentra alors sur la production commerciale de
portraits. Le client avait le choix entre cinq catégories,
fonction du réalisme du sujet ou du décor et de la
consommation ou non de drogues. Witkacy, qui fuyait
l’avance des armées nazies, s’est suicidé en apprenant que
l’URSS attaquait la Pologne.
[alcoolisme]
Le Varsovien Stanisław Witkiewicz (1851—1915) découvrit Zakopane
en 1876. Il y fit des cures antituberculiques à partir de 1886,
puis y vécut en 1890–1908. Ses textes et peintures, notamment le
recueil «Sur le col» (1891) diffusèrent la légende de Zakopane.
Il conçut le «style Zakopane».
[Zakopane].
Lié avant-guerre au catholicisme social, primat en 1948, Stefan
Wyszyński (1901–1981) défendit l’autonomie d’une Église éprouvée
par la guerre en négociant avec le régime. Arrêté en 1953, il fut
libéré sous la pression de la rue (1956). L’évangélisation lancée
par le « Primat du Millénaire » a renforcé la religion populaire.
[« capitale spirituelle »]
[pèlerinages]
[Trilogie de Sienkiewicz]
Franciszek Zabłocki (1754-1821)
fut l'auteur d'une soixantaine de comédies. Il
adaptait souvent les récits d'auteurs étrangers (Beaumarchais,
Diderot) au contexte polonais pour railler les représentants de
l'idéologie sarmate.
[sarmatisme].
Les partages affectèrent considérablement la structure
sociale de la noblesse polonaise. Seule une minorité de
nobles, ceux qui étaient propriétaires terriens, vit son
statut reconnu par les nouveaux souverains. Les autres
perdirent leurs titres nobiliaires. Puisque propriété
foncière et noblesse se recoupaient, ceux qui avaient pu
préserver leur rang sociale furent dorénavant appelés
«terriens» (ziemianie) tandis que leur
groupe social était identifié sous le nom
de «ziemiaństwo».
Avec le temps, la
propriété foncière cessa d’être réservée aux nobles. Les
«terriens» se démarquaient du reste de la société par un
style de vie régi par des codes issus de l’univers
nobiliaire. Alors que les propriétaires terriens de la
partie russe conservèrent une vision paternaliste des
rapports sociaux et que leurs homologues de Galicie
s’isolaient du reste de la société villageoise, ceux de la
zone prussienne considéraient les paysans les plus aisés
comme des partenaires.
[salon de la
villa Koliba]
Stanisław Żółkiewski (1547–1620) devint
hetman du champ en 1588.
Malgré ses victoires (Kłuszyn, 1610), il ne fut promu grand
hetman qu’en 1618 car le roi ne partageait pas ses conceptions
diplomatiques. Son projet de résolution du problème cosaque fut
rejeté par la Diète. Il mourut vaincu à Cecora par les Turcs.
[Cavalerie]
Bibliographie
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(dir.), Słownik sarmatyzmu. Idee,
pojęcia, symbole,
Wydawnictwo Literackie, 2001, 253 p.
Danielle Buschinger,
Mathieu Olivier, Les
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Premysław Hauser, Stanisław Żerka, Słownik
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1998, 440 p.
Mariusz Mazurkiewicz, Historia
Polski 1492-1795, Wydawnictwo literackie, 2004, 758 p.
Czesław Miłosz, Historia literatury polskiej do
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Stanisław K. Stopczyk, Leksykon. Wszystko o
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Mieczysław Rokosz (dir.), O Sabale. W stulecie śmierci 1894–1994. Materiały z sympozjum w Zakopanem dnia 10–11 grudnia 1994 r. „Secesja“, 1995, 103 p.
Stanisław Szczur, Historia
Polski. Średniowiecze, Wydawnictwo Literackie, 2002,
676 p.
Jan Tomkowski,
Literatura polska, PIW, 1993,
376 p.