Edogawa RANPO
Au delà des maladies ré-émergentes une maladie mystérieuse tue les dromadaires au Pakistan 2010-2011
L'homme moderne est un sang-mêlé. Rétraction
d'un travail de faussaire sur les dangers de la vaccination. Mort
mystérieuse de dromadaires affectés par un syndrome grippal au
Pakistan : la découverte ultérieure du coronavirus du MERS pourrait
bien correspondre à cet épisode généralement ignoré.
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2011
31 décembre 2011. L'Australie a ouvert un laboratoire de très haute sécurité (niveau 4, maximum) en novembre. Et le premier cas humain de grippe aviaire apparaît à Shenzhen, à côté de Hong Kong, nous rappelant que cette maladie reste l'une des préoccupations majeures qu'il faut prendre très au sérieux. Si cela est confirmé, le plus inquiétant est que le patient, décédé aujourd'hui, n'a apparemment pas eu de contact avec des oiseaux vivants au cours du dernier mois. | |
21 décembre 2011. Les autorités sanitaires de Hong Kong élèvent le niveau d'alerte à la grippe aviaire au niveau "sérieux". Après la découverte de poulets infectés dans un marché spécialisé dans la vente de volaille vivante les autorités sanitaires de Hong Kong publient un communiqué de presse destiné à indiquer la marche à suivre à ce niveau d'alerte. Le niveau suivant est le niveau le plus sérieux ("urgence sanitaire") dans le cas d'une transmission de personne à personne. | |
18 décembre 2011. Depuis le 3 novembre Hong Kong a déclaré l'alerte à la grippe aviaire. Plusieurs oiseaux infectés ont été trouvés en divers endroits de la région administrative spéciale de Hong Kong. La dernière alerte concerne une mouette rieuse trouvée morte le 15 décembre, et infectée par un virus portant l'antigène H5. A l'opposé de la planète la maladie mystérieuse qui tue les phoques (cf 16 octobre) continue à se répandre en Alaska. | |
23 octobre 2011. Les conclusions de l'analyse du climat déclenchée par les climatosceptiques sont publiées. Le débat lancé par la mise en ligne de nombreux courriels de spécialistes du climat est en passe d'arriver à une conclusion fiable. Les résultats préliminaires de l'étude du projet Berkeley Earth destinée à se débarrasser des biais dans les analyses précédentes confirment sans ambiguité l'existence du réchauffement climatique précédemment mis en évidence. | |
16 octobre 2011. Les phoques annelés sont décimés par une maladie mystérieuse. Depuis trois mois maintenant les phoques annelés (encore appelés phoques marbrés, Pusa hispida) et les morses du nord-ouest de l'Alaska, et probablement de la Russie du Nord-Est sont affectés par une grave épidémie. Les phoques ne sont habituellement pas en contact avec l'homme, sauf pendant la saison de chasse qui commence. Ils sont porteurs des maladies qui peuvent être transmises à l'homme et qu'ils peuvent attraper à son contact (comme la grippe). La maladie actuelle qui est visible par le saignement de leur peau ne semble pas être liée au virus de la maladie de Carré qui les avait décimé en 2002. | |
25 septembre 2011. Dans un monde dominé par la spéculation financière, on ne cesse pas de guérir le cancer. Depuis un demi-siècle, il n'y a pas de semaine sans un nouveau remède au cancer. L'astuce est d'annoncer les progrès en pourcentage d'amélioration. Par exemple, pour le cancer avancé de la prostate un nouveau traitement qui utilise le radium radioactif a amélioré la survie des patients de 30% ... C'est bel et bon en apparence, mais cela signifie une moyenne de survie de 14 mois contre 11 mois dans le groupe contrôle, tandis que l'espérance de vie à l'âge moyen des patients devrait être de 250 mois. D'où une véritable amélioration de 1%. Assez pour la spéculation financière, mais qu'en est-il de l'espoir des patients? | |
11 septembre 2011. Manger des animaux sauvages accroît le risque de maladies émergentes. Les microbes pathogènes ont tendance à s'adapter à leur hôte et, au cours des années à devenir moins virulents. Le principal danger de voir apparaître de nouvelles maladies hautement virulentes vient donc d'organismes qui passent d'un hôte particulier à un hôte d'une autre espèce. Sortant ces jours-ci, le film Contagion est fondé sur cette idée et sur un virus dangereux, rare encore, le virus nipah. L'émergence d'une maladie très virulente est particulièrement probable lorsque les hôtes potentiels sont reliés en termes d'évolution, mais de différentes espèces. Le virus de l'immunodéficience simienne a donné lieu à l'émergence du VIH, par un chemin inconnu, qui implique un passage du singe à l'homme. En ce moment nous devrions être prudents au sujet des virus qui infectent les chauves-souris, car ces animaux sont proches de primates, pas des rongeurs. Et dans des pays comme le Laos, par exemple, les chauves-souris restent un met recherché, alors qu'il y a peu d'actions pour faire disparaître cette pratique à la fois regrettable en termes de protection de la faune, et en termes de protection de la santé mondiale. | |
25 août 2011. Infecter des moustiques avec une bactérie symbiotique est efficace contre la propagation de la dengue. La dengue est une maladie virale potentiellement mortelle propagée par les moustiques de la famille Aedes aegypti. En raison du réchauffement climatique et de l'urbanisation croissante ces moustiques se propagent rapidement et transmettent des maladies dans le monde entier. Ils sont par ailleurs devenus résistants aux insecticides. Afin de contrôler leur multiplication des chercheurs australiens ont pensé à les infecter avec des bactéries de la famille Wolbachia, qui sont souvent retrouvés se propageant de génération en génération chez les insectes. Cela a un effet doublement gratifiant: la fécondité des moustiques baisse, et ils ne peuvent plus propager le virus de la dengue. Une expérience grandeur nature a été menée avec succès dans la région de Cairns, au nord-est de l'Australie. | |
23 août 2011. L'Union Européenne envoie des experts en Egypte pour savoir si des graines de fénugrec ont été contaminées par le colibacille E. coli O104:H4. L'UE a interdit l'importation de semences depuis l'Egypte, après qu'il a été conclu que l'épidémie allemande de colibacillose EHEC O104:H4 provenait de graines de fenugrec germées. Il ne s'agit que d'une hypothèse fondée sur une analyse épidémiologique, et non pas sur des preuves explicites. Il faut noter qu'il est maintenant prouvé que de nombreuses bactéries peuvent se multiplier dans les plantes (ce sont des «endophytes») et fournissent à la plante des nutriments essentiels. Il ne sera donc pas surprenant de trouver toutes sortes de bactéries sur les semences. Que la souche incriminée y soit présente n'est encore qu'une pure supposition. | |
27 juillet 2011. Depuis
hier la route arctique orientale - nord de la Russie - est
ouverte vers l'Asie. Près
d'un mois plus tôt que l'an passé la route orientale vers
l'Asie est ouverte Cela arrive à un moment où une vague de chaleur affecte les Etats Unis et le Japon, alors que l'Ouest de l'Europe est nettement plus frais que d'habitude (probablement en raison de l'air froid qui provient de la fusion de la glace polaire). |
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23 juillet 2011. La
séquence du génome de la souche isolée à Münster en 2001 ne
permet pas de comprendre l'épidémie actuelle. PloS
ONE a publié la séquence du génome du colibacille O104:H4
isolé en 2001. C'est une cousine de la souche de 2011.
Cela ne permet pas encore de comprendre l'origine de
l'épidémie actuelle. La question la plus évidente, lorsqu'on invoque une contamination par des graines de fenugrec égyptiennes est la raison de l'absence apparente d'épidémie en Egypte. |
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18 juillet 2011. Les virus H1N1 et H9N2 de la grippe peuvent réassortir certains de leurs fragments, et cela promet de produire une dangereuse parentèle. Une récente étude dirigée par l'Université du Maryland a trouvé que le réassort de fragments de génomes viraux entre le virus responable de la pandémie modérée de 2009 (H1N1) et d'un type désormais commun de virus aviaire (H9N2) peut produire une descendance tout à fait viable avec le potentiel de créer une nouvelle pandémie grippale, sérieuse cette fois. Dans le même temps on ne sait toujours rien publiquement de la souche de 2001 du colibacille O104:H4, et cela alors qu'on sait que de nombreux porteurs sains peuvent propager la maladie... | |
17 juillet 2011. L'hypothèse que des porteurs sains puissent propager la souche O104:H4 du colibacille se confirme. L'analyse d'une classe Allemande où des élèves ont montré les signes de la maladie a mis en évidence que beaucoup plus portaient le microbe sans être autrement affectés. Cela confirme notre hypothèse que des porteurs sains peuvent avoir été à l'origine de la maladie. | |
8 juillet 2011. La FDA considère toute souche pathogène de colibacille dans les aliments comme illégale ! Cette phrase surprenante est apparue et disparue du site de la FDA. Dans le même temps, plusieurs séquences du génome d'isolats différents de la bactérie virulente ont été publiées, laissant toujours de côté la souche 2001. Les autorités soupçonnent que des graines de fenugrec d'Egypte ont été contaminées, mais aucune preuve n'a encore été apportée. | |
2 juillet 2011. Et pendant ce temps le choléra se développe à Saint Domingue... Alors que le choléra continue à faire des ravages en Haïti et à Saint Domingue, un nouveau cas attribué au colibacille O104:H4 a été identifié en Suède, sans relation connue avec les cas Allemands. Le mystère s'épaissit donc, et il devient urgent de connaître la séquence du génome de la bactérie identifiée à Münster en 2001. La séquence devrait avoir été terminée depuis longtemps, et l'on ne peut que s'interroger sur le silence qui l'entoure. En effet les nouveaux cas, en France et en Suède, ont deux caractères surprenants: la présence de toxines, et la résistance à un faisceau d'antibiotiques. Cela fait que, malgré leur apparente absence de liens épidémiologiques ils semblent avoir été causés par la même souche. | |
25 juin 2011. Une petite compagnie française a mis au point un diagnostic fiable et rapide de la souche épidémique d'Escherichia coli O104:H4 . Alors qu'un nouveau foyer d'une épidémie causée par un colibacille O104:H4 est apparu en France une petite compagnie française a mis au point dès le 10 juin un milieu spécifique pour la reconnaître, le CHROMagar STEC-O104 pour détecter E.coli O104:H4 avec une sélectivité proche de 100%. Ce milieu pourrait être très utile pour étudier la répartition de la souche ou de ses voisins dans l'environnement. | |
19 juin 2011. L'origine exacte de la souche d'Escherichia coli O104:H4 allemande n'est pas encore publique. Selon plusieurs sources une souche de colibacille voisine de la souche létale O104:H4 a été retrouvée dans une rivière près de Francfort. Cela rend particulièrement urgente la publication de la séquence du génome de la souche découverte en 2001. | |
13 juin 2011. Le virus H9N2 de la grippe aviaire progresse lentement. Tandis que l'épidémie de colibacillose ECEH H104:H4 se calme peu à peu et qu'on commence à collecter plus d'informations sur la source possible par des germes de soja (ce qui ne donne toujours pas d'idée de la source originelle) some more knowledge collected about an origin of the disease via mungbean sprouts, d'autres pathogènes occupent l'environnement. Outre le tristement célèbre virus H5N1, toujours présent, l'identification d'oiseaux porteurs du virus H9N2 augmente. Ces souches virales ne causent généralement pas une maladie sévère, mais l'accroissement de leur réservoir augmente le risque de mutations, dont certaines pourraient être dangereuses. Des vaccins sont en cours d'étude. | |
11 juin 2011. Germes de soja à nouveau, mais encore aucune preuve. Nous nous arrêtons de donner des informations sur l'épidémie de O104:H4 en attendant que les choses se précisent. Les développements les plus récents montrent que l'épidémie s'est stabilisée. Face au mystère il était important de proposer une solution: les germes de soja ont été à nouveau pointés du doigt, mais seulement à la suite d'indices concordants. Cela permet aux autorités de gagner du temps et de se préparer à une réponse concertée, dans tous les cas possibles. Mais le vrai coupable, la souche et son origine, reste un mystère, et c'est la vraie question. | |
9 juin 2011. Les autorités sanitaires allemandes affirment qu'il faudra longtemps pour comprendre ce qui se cache derrière l'épidémie de la souche ECEH O104:H4. Le professeur Mellmann dans un interview hier au Wall Street Journal a annoncé: "Le coupable qui se cache derrière l'épidémie mortelle ECEH semble être une version évoluée d'une bactérie extrêmement toxique identifiée Münster il y a quelques années ". Cela était déjà évident à partir de l'article cité par nous sur le sujet le 4 juin. Les données sont présentées en Allemagne avec des mots très prudents. Les scientifiques disent qu'il faudra longtemps pour comprendre ce qui se passe. En fait, la question fondamentale est d'identifier les différences exactes entre les génomes des souches de 2001 et de 2011. Cela aiderait énormément à comprendre la manière dont s'est faite la dissémination du pathogène. Le profil de l'épidémie, les femmes étant particulièrement touchées, est surprenant, et indique une voie de contamination qui est spécifique du comportement général dans les pays développés. | |
7 juin 2011. Il est essentiel de comprendre le chemin de la contamination par la souche ECEH O104:H4. Dans un effort pour aider la communauté internationale le Beijing Genome Institute à Shenzhen a offert d'accélérer l'identification des souches reliées à celles qui est responsable de la présente épidémie. Il semble bienvenu que le BGI, loin de l'Europe, propose des services qui ne seront pas affectés par de possibles conflits d'intérêt. L'analyse du génome et de ses propriétés apportera sans aucun doute des informations importantes sur les raisons possibles de l'épidémie. La difficulté rencontrée, dans l'identification d'une source possible nous rappelle l'existence des "porteurs sains", sources de contamination bien établie depuis plus d'un siècle à propos du choléra. Il convient, avec ce genre de bactérie pathogène, de faire attention à ne pas utiliser d'antibiotiques à mauvais escient. En effet ils peuvent accentuer les effets catastrophiques sur la sécrétion des toxines. | |
5 juin 2011. Le mystère de la souche ECEH O104:H4 s'épaissit. Le fait que la souche épidémique affectant l'Allemagne et l'Europe du Nord n'est pas encore identifiée est mystérieux. Elle ressemble à une souche découverte à Münster en Allemagne en 2001, et un peu à une souche africaine (55989) découverte en 2002. La surprise vient du fait que les infections dues au séroty O104 ont été très rarement associées à l'alimentation. Cela suggère fortement une source directe humaine (ou peut-être animale, mais c'est peu probable vu la répartition de l'épidémie). Le BGI (Shenzhen) lance un appel pour obtenir le plus de souches reliées possibles pour parvenir à identifier l'origine de l'épidémie. Malgré le fait que les infections causées par les bactéries de sérotype O104 n'ont été qu'exceptionnellement trouvées associées aux légumes, les autorités allemandes suspectent une origine chez ce que nous appelons couramment "germes de soja", en fait des germes de haricots mungo. Cependant cela ne dit rien sur l'origine réelle de la bactérie. | |
4 juin 2011. Le
XMRV qu'on pensait à l'origine
du cancer de la prostate et du Syndrome de Fatigue Chronique
est un recombinant de rétrovirus de souris de laboratoire.
Nouvelles questions à propos de la souche ECEH O104:H4.
Après le
scandale de l'arsenic, encore une rétraction du magazine
scientifique Science. Cette revue et d'autres aussi
célèbres avaient publié des articles, rapidement controversés,
montrant une association, probablement causale, entre le
cancer de la prostate, le Syndrome de Fatigue Chronique, et un
virus murin, le XMRV (Xenotropic murine leukemia virus-related
virus, voir 25 août 2010, ce travail de
faussaire a été rétracté). Il
est établi désormais qu'il s'agit d'un virus recombinant,
qui s'est construit dans des souris de laboratoire
transformées par des cellules tumorales humaines. On ne peut
qu'être inquiet de ce type de recombinaison si l'on est amené
à faire des xénotransplantations (transplantation d'organes
animaux "humanisés"). Les contempteurs de la biologie
synthétique, et des organismes génétiquement modifiés, au lieu
de s'intéresser à ce qui est sans danger immédiat feraient
mieux de crier au loup là où il se trouve. En effet la
pratique humaine, dès qu'elle a les apparences du médical, ne
soulève aucune objection. Et nous sommes hélas certainement
prêts à reprendre la folie des expériences de Serge Voronoff
(voir 21 avril 2010). L'origine (patient index) de l'épidémie de colibacillose O104:H4 n'est pas encore connue. On peut noter cependant qu'on a isolé en Allemagne en 2001 une souche avec ce même antigène de surface. |
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3 juin 2011. Le Beijing Genome Institute séquence le génome de la souche Escherichia coli ECEH sérotype O104:H4. Venant au secours de l'Europe, le BGI, délocalisé à Shenzhen (à côté de Hong Kong) séquence le génome de la souche mortelle de colibacille ECEH qui affecte l'Allemagne. Ce travail permettra aux chercheurs de caractériser les gènes qui rendent cette souche aussi dangereuse. Elle paraît être très voisine de la souche qui a infecté une patiente coréenne en 2006, et la façon dont elle s'est propagée à l'Allemagne est une question ouverte particulièrement intéressante. | |
2 juin 2011. L'épidémie de colibacillose ECEH sérotype O104:H4 s'étend. L'origine de la maladie n'est toujours pas connue. L'incubation semble de plus d'une semaine et les symptômes diffèrent de ceux qu'on a connus jusqu'à présent. Comme la fameuse souche O157: H7, ce nouveau variant pathogène produit un syndrome hémolytique et urémique, avec destruction de la fonction rénale, urémie et conduit à la mort dans les cas les plus graves. Cette bactérie avait déjà été identifiée en raison d'un syndrome hémolytique et urémique en Corée en 2006. La plupart des maladies similaires a été causée par le tristement célèbre groupe de souches O157: H7. La répartition actuelle de l'infection est étonnante parce que les enfants de moins de 5 ans (un groupe d'âge est très sensible à ces dernières souches) ne semblent pas être affectés. Cela pourrait indiquer une voie d'infection qui ne cadre pas avec les standards habituels de la prise alimentaire chez les jeunes enfants. Ils pourraient aussi être protégés pour une raison inconnue. | |
26 mai 2011. Une épidémie de colibacilles pathogènes préoccupe l'Allemagne. L'origine exacte de la maladie n'est pas bien établie, mais la cause est un Escherichia coli entérohémorrhagique (ECEH). Plusieurs centaines de cas ont été identifiés. Le projet d'analyse génomique ColiScope s'intéresse aux gènes responsables des épidémies de ce type. | |
14 avril 2011. Depuis 2006 les pingouins de l'hémisphère sud perdent leurs plumes. Cela fait plusieurs années que les observateurs ont remarqué que certains pingouins d'Amérique et d'Afrique du Sud ne retrouvaient pas leur plumage après la mue. Ce phénomène semble en progression, et devient préoccupant. Cette condition est bien connue des éleveurs. Sa cause n'est pas identifiée, mais il est probable qu'il s'agit d'un agent pathogène comme un virus. | |
2 avril 2011. Un nouveau virus infecte les canards en Chine. La grippe aviaire est une maladie des oiseaux de la famille des Anatidés. Il est donc particulièrement important de suivre les maladies des canards en Chine, où le trajet classique de l'épidémie suit l'organisation de la ferme traditionnelle: la mare aux canards, la bauge aux cochons et la famille des fermiers. Depuis un an une maladie grave affecte les canards qui perdent leurs œufs et deviennent cachectiques. Le virus identifié, le virus de Baiyangdian (BYDV), est un nouveau virus de la famille des Flavivirus, apparenté au virus de Tembusu (TMUV) isolé depuis une quarantaine d'années en Thailande. Comme les Flavivirus causent la fièvre jaune, l'encéphalite japonaise ou l'encéphalite du Nil Occidental, il convient de suivre avec la plus grande attention cette nouvelle maladie. | |
8 février 2011. À Vientiane (Laos) pas de chants d'oiseaux. Est-ce un hasard ? Malheureusement non. C'est la même chose partout au Laos et au Vietnam, malgré ce qu'on indique partout comme une des dernières réserves de biodiversité du Sud Est Asiatique. Le contraste avec Hong Kong , (et vous entendez ici les bulbuls, début janvier en Aberdeen) et en dépit de son énorme population, est frappant. Pourquoi cette situation ? : la réponse concise est "protéines bon marché ". Tous les animaux sont mangés. Et l'explosion démograpjique locale, sans une éducation appropriée, va transformer ce continent en désert. Et le malheur vient aussi d'un autre côté le virus H5N1 de la grippe aviaire peut se propager via les oiseaux migrateurs (nous l'avions remarqué il y a bien longtemps déjà) : et tout ce qui vole est tué (sans compter le danger que représente le fait qu'en l'absence de protéines les oiseaux malades sont eux-mêmes consommés). | |
3 janvier 2011. A force de crier au loup on oublie le danger réel : espèces envahissantes . Les chimères cauchemardesques ou les intérêts cachés des groupes de pression nous font oublier les vrais dangers. Le sida, comme le SRAS sont d'origine naturelle, et nos pauvres constructions seront bien incapables d'atteindre la perfection des milliards d'années d'évolution naturelle. Ainsi Hong Kong est envahie par Mikania micrantha, une liane originaire d'Amérique Centrale et d'Amérique du Sud, qui grimpe le long des plantes autochtones et les étouffe en leur ôtant la lumière. N'oublions donc pas les organismes envahissants et les maladies émergentes ! |
31 décembre 2010. Nouvelle la plus étonnante de l'année : l'homme moderne est un sang-mêlé. On a longtemps cru que l'homme moderne, Homo sapiens sapiens, ne s'était pas hybridé avec son cousin Homo (sapiens) neanderthalensis. L'analyse du génome de ce dernier a montré qu'un nombre important de gènes des descendants non-africaine d'Homo sapiens sapiens provient de H. neanderthalensis. Il apparaît maintenant qu'un cousin de H. neanderthalensis, nommé "denisovien" du nom de la grotte des montagnes de l'Altaï où il a été découvert, a été lui aussi mêlé à la lignée humaine , chez les hommes qui ont conquis les îles de l'hémisphère Sud. Alors que les Africains des régions sub-sahariennes sont souvent très éloignés les uns des autres génétiquement (car H. sapiens est né là, laissant plus de temps à l'évolution avant qu'une partie des descendants de la lignée originelle envahissent le monde), ils ne portent pas de gènes de leurs cousins qui avaient conquis l'Europe et l'Asie. L'importance de ce fait n'est pas encore comprise, mais il peut avoir des conséquences sur le système immunitaire, sur le comportement et sur toute une variété de traits. En parallèle, à grand renfort de publicité la «découverte» de l'arsenic dans le squelette du génome des bactéries a suscité un intérêt considérable en dépit de son évidente impossibilité. Le rôle du sensationnel en science a atteint ses limites les plus délétères. | |
19 novembre 2010. Un groupe d'experts de l'ICDDR,B arrive en Haiti pour combattre l'épidémie de choléra. Le choléra explose en Haiti. L'ICDDR,B, du Bangladesh, est un institut — malheureusement — familier de cette maladie et il vient d'envoyer un groupe d'experts pour aider les Haitiens à lutter contre la maladie. Venant d'Asie, ils pourraient se trouver en difficulté en face des rumeurs propagées qui attribuent la maladie à une infection transportée depuis ce continent. | |
18 novembre 2010. Mort mystérieuse de dromadaires au Pakistan. Plus de 50 dromadaires sont morts d'un syndrome grippal au cours des semaines passées, et plus d'un millier sont atteints par la maladie dans la région de Thar. | |
5 novembre 2010. Flambée des cas de poliomyélite en République du Congo. L'OMS annonce un épisode aigü de polyomyélite, pour l'essentiel à Pointe Noire au Congo, avec plus de 120 cas et près de 60 morts. C'est un recul significatif du programme d'éradication de la maladie dans le monde, alors qu'on espérait en être venu bientôt à bout. | |
27 octobre 2010. Connaître la toxicité humaine des pesticides grâce à une analyse de l'empoisonnement accidentel ou auto-infligé. On utlise les rongeurs pour analyser la toxicité des produits chimiques. Pourtant, ils sont très loin de l'homme, avec un métabolisme très différent. Quand les gens tentent de se suicider, ils utilisent souvent les produits chimiques qu'ils ont à portée de main. Il y a aussi une quantité considérable d'intoxications accidentelles. Une étude transcontinentale, basée sur des travaux réalisés au Sri Lanka, en Australie et au Royaume-Uni montre que les effets des pesticides sont remarquablement différents de ceux figurant dans les recommandations de l'OMS (sur la base d'études menées sur des rongeurs). Cette nouvelle analyse devrait être utilisée pour réévaluer l'utilisation des pesticides dans le monde entier. Une conclusion de ce travail est inquiétante: "Du point de vue de la santé publique, il semble irrationnel de considérer des pesticides ayant une létalité estimée à 21% (EC40 diméthoate), 22% (endosulfan EC35), et 47% (paraquat 20%) comme appartenant à la même classe (modérément dangereux) que des pesticides que l'OMS classe comme pesticides ayant un taux de létalité de l'homme 20 fois inférieur ". | |
10 octobre 2010. L'ICDDR,B organise ses mesures de biosécurité et de biosûreté. En biologie, la nature est bien plus efficace que l'artifice. Les centres de santé et de recherche qui travaillent sur de dangereux pathogènes se doivent d'organiser la biosécurité et la biosûreté pour prévenir la diffusion accidentelle ou intentionnelle de bactéries, de champignons ou de virus hautement pathogènes. L'ICDDR,B au Bangladesh organise cours et formations sur le confinement du choléra et du virus Nipah pour construire une communité d'experts dans le domaine. C'est particulièrement important au moment où certains groupes de pression naïfs ou mal-intentionnés détournent l'attention du public des espèces invasives dangereuses pour s'intéresser à d'hypothétiques effets néfastes de constructions artificielles. On se demande souvent à qui le crime profite... | |
25 septembre 2010. L'Europe cartographie la biodiversité des ses sols. L'unité de gestion des sols et des accidents naturels du centre de recherche conjoint de l'EU vient de publier son étude cartographique la plus récente de l'évolution de la biodiversité des sols en Europe. La situation est très préoccupante, avec une augmentation significative de la surface des sols salés en Europe du Sud et des sols dégradés en Europe du Nord. La diversité microbienne est fortement altérée avec des conséquences importantes sur la qualité de l'humus et des animaux associés ainsi que sur la qualité des plantes qui s'en nourrissent. | |
19 septembre 2010. Une épidémie de charbon cutané affecte le Bangladesh. Cette épidémie a été précédée par un épisode important qui a affecté la région d'Omsk, en Sibérie. Le charbon cutané n'est pas mortel quand il est pris à temps (et traité avec des antibiotiques comme la pénicilline) mais il est directement apparenté au charbon pulmonaire, presque toujours mortel, et rendu fameux pour ses implications possibles pour le terrorisme et la guerre biologique. | |
11 septembre 2010. Le niveau d'alerte à la pandémie grippale a été activé à Hong Kong. Le gouvernement de la SAR de Hong Kong ne prend pas de risques avec la grippe. Il tente de sensibiliser la population de Hong Kong aux trois formes de la maladie : la grippe saisonnière (qui devrait débuter dans quelques mois), la grippe aviaire (H5N1, qui persiste en Chine et en Asie du Sud-Est), et la pandémie de grippe porcine récente (H1N1, jusqu'à présent, bénigne pour la plupart des gens). Un certain nombre de données suggèrent que le virus H3N2 saisonnière et le virus H5N1 peuvent se réassortir chez le porc. | |
1 septembre 2010. Un avatar de la variole va-t-il émerger comme nouvelle maladie? La variole du singe (monkey pox), causée virus voisin de celui qui cause la variole chez l'Homme, se répand en République Démocratique du Congo. En parallèle le choléra a tué plus de 130 personnes au nord du Cameroun et plus de 350 personnes au nord du Nigeria. | |
25 août 2010. Controverse a propos d'un nouveau virus, XMRV (travail rétracté). Nous avons rapporté il y a quelque temps les effets probables d'un nouveau virus, XMRV, comme cause à la fois du cancer invasif de la prostate (qui serait donc une maladie contagieuse) et du Syndrome de Fatigue Chronique. La controverse se développe par la publication de deux articles contradictoires, dans PNAS Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA et dans Retrovirology. Ce qui est remarquable est que dans les deux cas ce sont des laboratoires institutionnels reconnus qui "établissent" les faits. | |
20 août 2010. Le passage arctique vers l'Asie est ouvert. La glace arctique a considérablement fondu cette année, et le passage au nord du Canada vers le Japon est ouvert. Un deuxième passage au nord de la Sibérie devrait s'ouvrir dans les prochains jours. | |
19 août 2010. Les voitures écossaises vont rouler grâce aux résidus du whisky. Selon BusinessGreen, des biocarburants produits à partir de sous-produits du whisky pourraient être disponibles sur les routes écossaises d'ici quelques années. L'approche proposée, protégée par des brevets, vise à produire du butanol (un bien meilleur substitut du pétrole que l'éthanol) en utilisant certains des 1.600 millions de litres de bière et 187.000 tonnes de déchets produites par l'industrie du whisky écossais chaque année. | |
6 août 2010. Faut-il permettre aux patients atteints de fatigue chronique de donner leur sang ? Le sang est le plus proche de liquide physiologique naturel à l'homme. La pratique des transfusions est ubiquiste. Pourtant, plus on s'approche du naturel, plus le danger s'accroît, contrairement à une croyance répandue. La controverse sur le lien entre le virus récemment découvert apparenté au virus de la leucémie murine (XMRV) et le syndrome de fatigue chronique et le cancer de la prostate devrait, en attendant une certitude, interdire l'utilisation de sang provenant de patients atteints. Il ne faut pas répéter la situation qui prévalait au moment de l'apparition du sida. | |
5 août 2010. Le dimethyl sulfone, composé courant des plantes, est-il efficace contre les métastases ?Un groupe de chercheurs de l'Université du Connecticut aux Etats-Unis a étudié ce composé commun qu'on retrouve souvent dans les plantes et a étudié son effet sur les cellules agressives des métastases du mélanome chez la souris. La justification de leur étude est que ce composé pourrait interférer avec la polymérisation des microtubules. Ce qui est remarquable, mais doit être confirmé, c'est qu'ils ont trouvé un fort effet antimetastatique de la molécule. Ils ont même pu dire que, parce que les pratiques nouvelles en agriculture ont diminué le contenu de diméthyle sulfone dans les aliments, cela pourrait avoir contribué à l'augmentation du cancer dans les pays développés. Nous attendrons avec intérêt les développements de cette étude. | |
9 juillet 2010. Des espèces invasives se développent dangereusement en raison du changement climatique. Les organismes vivants sont adaptés à un environnement particulier. Quand les conditions changent certaines espèces disparaissent tandis que d'autres se développent rapidement et accentuent l'effet négatif de la disparition des autres. On a tendance, curieusement, à occulter l'importance des espèces invasives. Aux Etats-Unis cette importance est désormais bien reconnue, bien plus qu'en Europe, où certains groupes de pression les oublient au profit de spéculations hasardeuses à propos d'espèces domestiques, bien incapables de devenir invasives. Ainsi, la mouche Liriomyza huidobrensis est un parasite très dangereux des plantes, qui se répand dans le monde entier et détruit un grand nombre de récoltes. | |
24 juin 2010. La cause de la maladie de Crohn est identifiée chez un modèle animal. La moitié des personnes d'ascendance européenne possède le variant d'un gène qui les rend susceptibles à la maladie de Crohn, inflammation de l'intestin qui demande souvent une intervention chirurgicale lourde. Des chercheurs, principalement de Washington University à Saint Louis, USA, montrent que la maladie résulte de trois causes indépendantes. D'une part le variant génétique, puis une infection par un norovirus d'une souche particulière (ces virus sont causes de gastroentérites communes) et de l'ingestion d'un composé agressif pour l'intestin. Cette association déclenche un processus qui conduit à un déséquilibre de la réponse immunitaire de l'hôte à sa flore intestinale commensale et la maladie s'installe. De façon tout à fait remarquable - cela donne un espoir de traitement - ces auteurs montrent qu'une stérilisation de la flore par un usage massif d'antibiotiques permet à l'intestin de retrouver son état normal. | |
21 juin 2010. Dix cas de poliomyélite ont été notifiés en Angola. Pour l'OMS la poliomyélite devait être éradiquée en l'an 2000 ou peu après. En 2008 il ne restait plus que quatre pays, Afghanistan, l’Inde, le Nigéria et le Pakistan où la maladie restait endémique. Malheureusement il a fallu déchanter, et l'Afrique est encore un lieu de développement de la maladie, en particulier au Nigéria et désormais en Angola. La maladie est présente ailleurs en Afrique de l'Ouest, et probablement en extension. | |
19 juin 2010. La grippe aviaire (H5N1) reste endémique à un bas niveau dans de nombreux pays. Alors que les maladies les plus courantes, comme la dengue, le choléra ou la grippe restent à un niveau habituel dans le monde, nous ne devons pas oublier le risque causé par la grippe "du poulet", causée par le virus H5N1. Le Ministère de la Santé chinois a rapporté au début du mois la mort d'une jeune femme enceinte due à cette maladie, nous rappelant qu'il faut continuer à surveiller soigneusement l'évolution du virus. | |
3 mai 2010. La dengue fait de plus en plus de ravages, mais une bactérie symbiote du moustique pourrait changer la donne. La dengue est transmise par les moustiques du genre Aedes, A. aegypti en particulier. Elle se répand de plus en plus dans les pays tropicaux, et ses formes graves se multiplient. Il est donc particulièrement bienvenu de découvrir qu'un endosymbiote bactérien, qui se transmet facilement au cours des générations, Wolbachia, réduit fortement la transmission du virus. Cette bactérie, en effet, utilise pour se multiplier des circuits fonctionnels communs avec ceux du virus de la dengue. On peut donc envisager des stratégies d'infection des moustiques par ce symbiote pour contrôler la diffusion de la dengue. | |
2 mai 2010. Le gaz carbonique va-t-il diminuer la longévité?. Ce n'est pas tout à fait une boutade. Une remarquable étude publiée dans PLoS Biology démontre que la destruction d'un récepteur au gaz carbonique accroît considérablement la longévité chez les mouches drosophiles. Or le lien entre le système nerveux et la longévité semble très conservé chez les animaux. Encore un effet inattendu, et qui n'est pas l'effet de serre, pour ce gaz ubiquiste, fixé par les plantes et dégagé par la plupart des organismes vivants.Un autre phénomène sans cause identifiée, l'effondrement des populations d'abeilles (colony collapse disorder CCD) qui ne cesse de détruire les abeilles depuis trois ans aux USA dans une proportion inquiétant, pourrait être le résultat d'une maladie contagieuse non encore identifiée, ou d'un facteur commun de l'environnement. En particulier il est parfaitement possible, au vu des études sur la drosophile, qu'un seuil ait été atteint pour certaines races d'insectes, diminuant de façon considérable leur longévité. Ce phénomène est désormais très préoccupant car les abeilles sont responsables d'une fraction importante de la pollinisation des plantes, et par conséquent de nos récoltes. | |
22 avril 2010. Les corbeaux de Nouvelle Calédonie utilisent des outils à la manière des primates. Les corbeau de Nouvelle Calédonie, Corvus moneduloides, explore les trous du bois mort pour y pêcher des larves d'insectes au moyen d'outils qu'il sait façonner. Des chercheurs viennent d'observer pour la première fois ce comportement dans des conditions naturelles, mettant au jour un comportement qui n'a d'équivalent que chez les primates. | |
21 avril 2010. Une source inattendue pour le Sida: la greffe de testicules de singe à l'homme L'origine du VIH reste un mystère. Le virus a clairement un ancêtre commun avec le SIV, qui infecte les singes, et il pourrait provenir de la "viande de brousse". On consomme en effet du chimpanzé ou du gorille, comme d'autres singes dans les régions où l'on pense que le Sida est apparu, il y a probablement des dizaines d'années. Mais il y a d'autres possibilités. En particulier il a été un temps à la mode de greffer des testicules de singe, comme remède anti-âge à des hommes en mal de jeunesse. Et en 1922 Serge Voronoff, établit en Afrique avec le Dr Wibert une réserve de primates destinés à fournir la matière première. Cette étrange pratique pourrait très bien avoir été source de contamination de l'homme par des virus de grands singes. Personne, semble-t-il, n'a eu la curiosité d'explorer cette piste en profondeur. Bien que cette hypothèse soit peu probable elle doit nous remettre en mémoire le danger potentiel important des xénogreffes, en particulier en raison du nombre des rétrovirus présents dans les génomes animaux. | |
31 mars 2010. Une épidémie de fièvre de la Vallée du Rift sévit en Afrique du Sud. Après des informations provenant des autorités sanitaires du pays l' OMS met en garde la population contre une épidémie de Fièvre de la Vallée du Rift qui affecte plusieurs régions du pays. | |
21 mars 2010. Le combat contre la tuberculose marque le pas en Indonésie. La tuberculose tue près de 100 personnes par jour en Indonésie. Le ministère de la santé vient de publier les chiffres inquiétants de la lutte contre la maladie. La tuberculose multirésistante met en échec les efforts pour contrôler la maladie, et le taux de succès du traitement plafonne à un peu plus de 70% depuis quatre ans. | |
19 mars 2010. Un nouveau modèle du chikungunya chez un primate non anthropoïde. La recherche sur le chikungunya, sa pathologie, le développement de vaccins et de médicaments a été ralentie par le manque de modèle animal approprié. Une étude méticuleuse Labadie et ses collègues, coordonnée au Commissariat à l'Energie Atomique, reproduit les symptômes de la maladie chez le macaque. Ce travail est un progrès considérable pour la lutte contre cette maladie qui tend à se répandre rapidement. | |
3 mars 2010. Une épidémie de choléra se développe en Afrique orientale. Comme l'année dernière au Zimbabwe le choléra se répand de façon épidémique en Zambie. Cette maladie est relativement peu contagieuse et suppose donc un niveau de pollution de l'eau très élevé. | |
26 février 2010. La grippe se développe après des épisodes de temps froid et sec. Une étude rétrospective du développement de la grippe aux USA, par la revue PLoS Currents Influenza (modèle de notre revue Symplectic Biology) montre que la grippe se répand très vite aussitôt que l'humidité a décru. Cette étude vient d'être reprise dans PLoS Biology sans citer le travail déjà publié... | |
23 février 2010. La méningite arrive précocement en Afrique de l'Ouest. Chaque année à la fin de l'hiver, en Afrique de l'Ouest, une épidémie de méningite bactérienne affecte les pays du Sahel. Cette année elle commence plus tôt que d'habitude, avec un taux de mortalité élevé et elle s'étend bien au delà de son aire habituelle. | |
22 février 2010. Extension du code génétique à la lecture de codons de quatre lettres. Le code génétique traduit les 64 triplets formés des quatre nucléotides A, U, G et C en vingt acides aminés et en signaux indiquant la fin de la traduction du message en protéines. Deux de ces codons de fin de traduction code parfois des acides aminés rares, la sélénocystéine (UGA) et la pyrrolysine (UAG). Jason Chin et son laboratoire au MRC de Cambridge, en Angleterre, avait déjà étendu cette capacité à des acides aminés artificiels. Il vient de faire beaucoup mieux. En modifiant le ribosome, tête de lecture qui lit le message, et des ARN de transfert, qui décodent les codons il a réussi à faire en sorte que soient lus des codons de quatre lettres au lieu de trois. Cela étend considérablement le code génétique (qui peut alors en principe lire quatre fois plus de codons, 256) et pourrait permettre à un organisme synthétique "orthogonal" au système naturel, d'introduire plus des acides aminés de plus de 200 types différents dans les protéines. | |
10 février 2010. Séquençage du génome d'un homme ayant vécu au Groenland il y a 5000 ans. Les corps sont bien préservés par le froid. L'ADN des follicules pileux d'un habitant du Groenland il y a 4 000 ans a été séquencé avec succès par une équipe associant l'Université de Copenhague et le BGI à Shenzhen, Guangdong, Chine. Le magazine Nature rapporte cette semaine ces travaux, qui mettent en évidence une migration inattendue qui a permis à des personnes qui semblent sans relation avec celles qu'on sait avoir peuplé le Nouveau Monde de vivre au Groenland. Il est désormais très probable que de nombreuses migrations, pendant des millénaires, ont permis à des hommes de l'Ancien Monde d'aller en Amérique, mais le plus souvent sans y laisser de descendance. Pour le moment l'analyse de ce génome ne donne que des caractères généraux (un homme à la peau basanée et aux poils noirs, habitué à vivre au froid, de groupe sanguin A) mais il est probable qu'au fur et à mesure que la séquence de nombreux génomes humains sera connue il sera possible d'extraire des informations beaucoup plus fines. Cela devrait se produire très prochainement en raison de l'explosion technologique dans le domaine du séquençage de l'ADN et des connaissances associées. | |
4 février 2010. Le manque d'une classe d'anticorps expliquerait la sensiblilité au virus de la pandémie H1N1 ? Il y a quatre classes d'anticorps, immunoglobulines du type G, chez l'homme. Mais alors que les anticorps de la classe 2 sont généralement considérés comme plus spécifiques des sucres qui se trouvent à la surface des protéines et des bacteries, ces IgG2 pourrait avoir un rôle important dans la protection contre la grippe porcine comme cela a été remarqué en septembre dernier . Un rapport publié à Melbourne (Australie) paraît confirmer cette observation. Cela expliquerait pourquoi la maladie est bénigne chez la plupart, alors qu'elle est létale chez certains. Le traitement par sérothérapie semble dans ce cas efficace. | |
2 février 2010. Un article cause d'une violente campagne anti-vaccination est rétracté. En 1998 Andrew Wakefield et ses collègues affirmaient dans le fameux journal The Lancet qu'il y avait un lien entre le triple vaccin contre la rubéole, la rougeole et les oreillons et l'autisme. Cette affirmation résultait de mauvaises expériences et d'un traitement statistique aberrant. Hélas, parce que ce travail était publié dans un journal respecté, il déclencha une violente réaction contre la vaccination, toujours en vigueur, avec des conséquences dramatiques en termes de mortalité non seulement en Angleterre mais dans un certain nombre de pays en développement. The Lancet vient finalement de publier une rétraction complète de cet article, rappelant aux lecteurs que ce travail biaisé n'aurait jamais dû être rendu public. | |
30 janvier 2010. Exploration de l'attitude des populations en cas d'épidémie. On sait depuis longtemps que les réactions des populations aux épidémies ont un rôle considérable dans leur propagation. Une étude rétrospective publiée dans le British Journal of Health Psychology analyse les réactions à la suite de l'épidémie de SRAS en 2003, de la grippe aviaire (influenza A H5N1) et de la récente grippe porcine (influenza A H1N1). Les comportements observés sont particulièrement typiques suivant l'âge, le sexe, le niveau d'éducation, où la classification ethnique. La confiance dans les auteurs des messages de santé joue un rôle significatif, comme on peut s'y attendre. Il s'en suit qu'il sera important à l'avenir de cibler les populations concernées par des messages adaptés, différents suivant les critères aujourd'hui reconnus dans cette étude. | |
23 janvier 2010. L'étude du comportement d'un champignon inspire des urbanistes japonais. Atsushi Tero et ses collègues de l'Université d'Hokkaido ont analysé la façon dont la moisissure Physarum polycephalum envahit une boîte de Petri, et ont comparé cette invasion avec le réseau de communications de Tokyo et sa banlieue. Ils ont alors créé une réplique de la région de Tokyo sur une boîte et ont laissé la moisissure l'envahir, tout en analysant la façon dont elle établissait son réseau d'accès à la nourriture. L'image obtenue est remarquablement semblable à celle du réseau de communications de Tokyo. Cela a permis aux chercheurs de construire un algorithme de simulation du processus, et de proposer cette approche biomimétique aux urbanistes qui souhaitent construire une agglomération en croissance. Leur argument est que l'évolution a sans doute favorisé la création d'une solution optimale dont nous pourrions tous bénéficier. | |
22 janvier 2010. En Grande-Bretagne le nombre des cas inapparents de patients infectés par la grippe porcine a été fois plus élevé que ce qu'on imaginait. Cela démontre que, au moins dans sa première vague la maladie a été beaucoup plus bénigne que ce qui était affirmé. | |
20 janvier 2010. La grippe porcine a causé une épidémie modérée ; n'oublions pas la grippe aviaire. Une étude développée par plusieurs laboratoires de pays asiatiques a confirmé que la grippe aviaire est toujours présente, et causée par le virus influenza A (H5N1). Elle semble particulièrement liée à la migration des passereaux. Cette observation reste conforme à l'idée qui prévalait il y a dix ans, alors que nous avions suggéré d'utiliser l'abondance des oiseaux rapaces comme sentinelles de la présence de la maladie. | |
16 janvier 2010. La peste de la fraude scientifique. Plusieurs centaines d'articles scientifiques ont été retirés et désavoués durant la seule année 2009. Et ce chiffre, qui peut parfois être extrait de bases de données bibliographiques comme PubMed, n'est que le sommet de l'iceberg. Or la situation ne va pas s'améliorer, comme on le constate déjà, car certaines institutions, en Chine en particulier, rémunèrent leurs chercheurs en fonction du "Facteur d'Impact" des journaux où ils publient ! Associer un profit financier direct à la publication dans des journaux qui bien souvent sont produits par des éditeurs aux revenus confortables, est extrêmement dangereux pour la qualité de la science. Cela nous montre aussi que c'est notre culture de la publicité, plutôt qu'une culture du contenu, qui se propage, et dans un domaine où ce phénomène ne devrait nullement exister. Plus grave encore, la fraude scientifique est un comportement contagieux, et bien des chercheurs pris sur le fait recommencent à la première occasion, parce que les institutions académiques qui les abritent ont beaucoup de peine à prendre des mesures sérieuses. Et il n'est pas rare de trouver des personnes impliquées dans ces comportements fautifs dans des conseils universitaires ou même ministériels. | |
13 janvier 2010. Un génome humain pour 10,000 US$. Les nouvelles machines de séquençage vont réduire le coût à 10,000 US$ par génome. Le Centre de Séquençage de HuaDa à Shenzhen, acquiert un grand nombre de ces machines à séquencer. | |
8 janvier 2010. Des séquences non-retrovirales de virus à génome ARN dans les génomes de mammifères. Un groupe de chercheurs japonais vient d'identifier des séquences de bornavirus dans le génome de plusieurs mammifères, y compris de l'homme. C'est extrêmement inattendu car les bornavirus ne sont pas des rétrovirus (ils ne codent pas de transcriptase inverse permettant de passer de l'ARN à l'ADN). Les bornavirus sont les seuls virus à ARN qui ont un cycle de développement fortement associé au noyau des cellules. Ce processus d'intégration au génome de l'hôte est important à la fois conceptuellement - il démontre que la gestion de l'ARN par le noyau pourrait conduire à une façon tout à fait nouvelle de contrôler le contenu en gènes d'un génome, et important pour l'émergence des maladies, car il montre que des virus autres que les rétrovirus pourraient réapparaître à partir de tissus animaux. Cela donne toute son importance à l'idée de faire une étude épidémiologique soigneuse identifiant la morbidité et la mortalité des personnes en contact avec le sang animal, en particulier les bouchers et le personnel des abattoirs. | |
5 janvier 2010. Polémique à propos du vaccin H1N1. Au moment où la polémique s'enfle, rappelons que nous savions fort bien dès le mois de mai 2009 que l'épidémie de grippe porcine causée par un virus influenza A H1N1 n'était pas plus sévère que les épidémies les plus classiques de grippe saisonnière (qui comprend d'ailleurs souvent un virus de type H1N1). Il était donc parfaitement possible de prendre les mesures convenables à l'époque, sans commander, comme en France, un nombre de doses vaccinales invraisemblablement élevé. | |
1 janvier 2010. Comme
nous l'avions prévu, la pandémie H1N1 est bénigne.
Pour le moment la mortalité due à la pandémie récente de
grippe porcine H1N1 (qui diffère de la forme H1N1
saisonniière) est nettement inférieure à la mortalité moyenne
des grippes saisonnières. Il nous faut donc surveiller
attentivement cette dernière, et en particulier le virus H3N2
qui se répand lentement, de même, bien sûr que la grippe
aviaire, complètement oubliée par les media de masse. |