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Histoire et mémoire en Pologne

§ Les portraits vieux-polonais §

Portrait sarmate d'Antoni Szczuka
Peintre polonais anonyme, Portrait de Stanisław Antoni Szczuka, huile sur toile, deuxième quart du XVIIIe siècle, (Musée de Wilanów, nr. . inw Wil.1234).

Les portraits vieux-polonais représentaient souvent des défunts : Antoni Stanisław Szczuka était décédé depuis plusieurs années lorsqu'il se fit ainsi peint. Ces tableaux s'attachaient donc à restituer non seulement le physique, mais aussi le statut du défunt. Les inscriptions (en haut à gauche : « Antoni Stanisław des Szczuki, blason Grabic, sous-chancelier de Nouvelle Lituanie, staroste de Lublin, père de la femme du général Kącka, mort en 1709 »), les blasons (Szczuka montre le sien du doigt : il se trouve sur le coffret) devaient donc suffire à identifier le personnage. De ce fait, de nombreux portraits de personnes mortes depuis si longtemps que l'on ne se souvenait plus de leurs traits furent exécutés.

Ces portraits représentaient en pied les nobles (seul les souverains et, avec le temps, les hetmans qui dirigeaient l'armée pouvaient prétendre à des portraits équestres). Ils posaient devant un décor de palais simplifié, dont la colonne symbolisait la force, avec en général une main sur une table supportant des symboles de piété et les attributs administratifs évoquant sa position sociale. Ainsi, le sceau aux armes lituaniennes disposé sur la table rappelle qu'Antoni Stanisław Szczuka avait occupé les fonctions de vice-chancelier de la Nouvelle Lituanie.

Si le portrait d'Antoni Stanisław Szczuka est de bonne facture, la plupart des portraits étaient le fait d'artistes provinciaux peu accomplis, d'où un certain schématisme des formes. Quelle que soit la qualité des tableaux, rares sont ceux dont les auteurs peuvent être nommés.

Le costume national arboré par le noble était une composante essentielle de ces tableau, et leur arrangement permettait souvent de faire allusion à des éléments biographiques. Antoni Stanisław Szczuka porte ainsi le manteau de fourrure descendant jusqu'au mollet (kontusz)recouvrant une robe serrée à larges manches et col étroit (żupan), la ceinture d'apparat en soie et la karabela, un sabre oriental d'apparat.

On désigne souvent ces portraits sous le nom de portraits sarmates, mais c'est un abus car certains polonais se sont fait peindre par des artistes qui n'avaient jamais été en Pologne et n'avaient pas grand-chose à voir avec la sarmatisme. Par ailleurs, des tableaux provinciaux polonais représentaient des nobles en costume européen.

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