autruche
名正則治, 名喪則亂。使名喪者,淫說也。說淫則可不可而然不然,是不是而非不非。故君子之說也,足以言賢者之實、 不肖者之充而已矣,足以喻治之所悖、亂之所由起而已矣,足以知物之情、人之所獲以生而已矣。

Donner un nom approprié, cela crée de l'ordre, si les noms sont confus, c'est le désordre. Ce qui cause la confusion dans les noms sont les explications qui impliquent un excès d'élégance et de subtilité. Si les explications impliquent de tels excès, le non-acceptable est dit acceptable, le non-tel est dit tel, l'incorrect est dit correct, et le vrai est dit faux.

Le bon usage des noms
八日正名
呂不韋
LÜ Buwei


Table des Matières
  • Antiquité
  • de l'an 0 à 1452
  • de 1453 à 1699
  • de 1700 à 1799
  • de 1800 à 1849
  • de 1850 à 1874
  • de 1875 à 1889
  • de 1890 à 1899
  •  

    Texte établi avec l'aide de la Fondation Fourmentin-Guilbert

    fourmentin

    De l'antiquité à la fin du Moyen Âge

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    ~An 0  L'ére chrétienne commence avec l'expansion d'une secte religieuse dérivée d'une secte israélite prosélyte (les Esséniens) fondée sur les paroles du prophète Isaïe, parmi des hommes libres mais aussi des esclaves. Cette religion aura un impact décisif dans le développement de la Science par son rôle de transmission et d'interprétation des connaissances grecques, à sa façon. La plus importante contribution de cette religion à la science est peut-être l'importance donnée à l'universalité de la connaissance et le besoin de l'étendre au monde entier (cela reste vrai de nos jours).

    ~30 ap JC  Lucius Annaeus Sénèque (Cordoue 4 av JC - Rome 65 après JC), précepteur du dictateur fou Néron, développe la philosophie du stoïcisme. Néron l'oblige à se suicider.

    ~40  Celse (Aulus Cornelius Celsus, 25 av- 50 ap JC) écrit sa compilation de la médecine hippocratique, traduit en latin en De medicina (ou De re medica). Il fut le promoteur des pratiques d'hygiène telles que le lavage des plaies avec des liquides caustiques comme le vinaigre.

    ~50 ap JC  L'utilisation médicinale des sangsues pour réaliser des saignées comme remède est décrite au premier siècle arès JC dans des écrits chinois, ainsi que parallèlement dans des récits sanscrits, perses et arabes.

    ~60 ap JC  Le mathématicien Héron d'Alexandrie Ηρων ο Αλεξανδρεύς (~10 à Alexandrie, ~75, dates discutées) fonde la première "faculté de technologie" à Alexandrie. On pense d'après ses écrits (en particulier Les Pneumatiques) qu'il enseigna au Museum d'Alexandrie.

    ~100 ap JC  Epictète (60 - 140), esclave de la cour de Néron, écrit un "Manuel" de philosophie stoïcienne Eπιχτετου ἐνχειριδιον réputé.

    105 ap JC  Invention du papier tel qu'on le connait aujourd'hui par Cai Lun 蔡倫 (66-125). Cela aidera à la transmission et à la diffusion des connaissances (surtout en poésie et traités sur les comportements éthiques, très rarement sur les matières scientifiques) dans toute la Chine.

    ~130 ap JC  Zhang Heng 張衡 (78-139) construit en Chine le premier sismographe connu

    ~140 Claude Ptolémée (~85 - ~165) astronome et mathématicien, dessine 26 cartes de divers pays. Il travaille probablement à Alexandrie entre 127 et 148 car certaines de ses observations astronomiques concordent avec ces dates. Son œuvre "Géographie" fournit au moins un indice, mentionnant la cité égyptienne d'Antinoupolis fondée en 130. L'écrit le plus connu de Ptolémée est l'Almageste, ensemble de 13 livres d'astronomie dans lequel on trouve entre autres, les bases de la trigonométrie moderne, le Tetrabiblos, qui est un recueil d'astrologie et "Géographie". Il écrit de nombreux autres ouvrages centrés sur les mathématiques appliquées : astronomie, optiques, musique etc.

    ~160  Galien (~130 - 189), médecin personnel de Marc Aurèle, développe plus avant le concept humoral de la maladie, fondé sur les anciennes théories d'Hippocrate. Cela le pousse à recommander la pratique de la saignée. Selon cette doctrine, on conçoit l'existence du corps humain comme un équilibre des quatre humeurs hippocratique : le sang, le flegme, la bile noire et la bile jaune. Une perturbation dans l'équilibre de ces humeurs mène à la maladie, une bonne santé peut être rétablie en corrigeant ce déséquilibre, généralement en prélevant le sang du patient. Comme philosophe, médecin et anatomiste, il restera célèbre pour ses descriptions de l'anatomie humaine qui feront autorité pendant les 1000 ans suivants.

    ~180  Galien réunit toutes les connaissances médicales de son temps dans un traité. Il extrait des jus de plantes à des fins médicales. Galien et d'autres par la suite développeront un système élaboré incluant les quatre organes, ensemble cohérent d'où proviennent les quatre humeurs, les quatre saisons, les quatre étapes dans la vie de l'Homme, et divers autres ensembles regroupant quatre caractères. Lorsque quelqu'un est malade, il ou elle a trop d'une humeur particulière ("il est de mauvaise humeur aujourd'hui") et a besoin d'un traitement à base d'herbes possédant des propriétés inverses. Cela correspond à la théorie chinoise de la santé fondée sur le Yin 陰 et le Yang 陽, et sera la base de la médecine occidentale jusqu'au Moyen-Age et au-delà. Notre culture a gardé jusqu'à ce jour des traces profondes de ce système, même si l'on sait qu'il n'est pas approprié : par exemple, faire référence à l'hiver de la vie lorsque l'on parle des personnes âgées est toujours une analogie courante en poésie. D'une manière semblable, la culture (très illogique en termes de physique classique, mais tout à fait compatible avec nos nouvelles vues sur l'information) des cinq éléments (feu, bois, eau, métal, terre) fonde encore pour beaucoup la médecine traditionnelle chinoise.

    ~250  Huang-Fu Mi 皇甫谧 (215 - 282) dans son traité Jiayi Jing (Kia-yi-king) 針灸甲乙經, le livre de la méthode d'acupuncture classique, décrit les organes internes, les lignes "d'énergie" (les 12 canaux qui circulent à la limite de la chair) et les points d'acupuncture. Ce traité est toujours utilisé de nos jours par les personnes intéressés par cette pratique.

    ~250  Diophante d'Alexandrie (~200 - ~284) écrit le premier livre sur ce que nous désignons aujourd'hui comme "algèbre", rassemblant une liste de 130 problèmes à résoudre, Arithmetica.

    ~263 Liu Hui 劉徽  (~220-~280) évalue la valeur de π, le rapport entre la circonférence et le diamètre d'un cercle, à 3,14159.

    ~260  Wang Shu-He (Shu-Ho) 王 叔和(~180 - ~270 ou 201-280, 265-316?), dans son traité Moe-King, livre sur le pouls, décrit en détails les relations entre les types de pouls (fréquence, force, variations) et les causes de maladies.

    ~268-270  Porphyre (233 - 304) écrit son Εἰσαγωγή (Isagoge) dans lequel il structure chacune des dix catégories d'Aristote. Cet "arbre de Porphyre" précède la classification des organismes biologiques faite bien plus tard.

    271  La première forme de boussole est utilisée en Chine pour permettre de s'orienter.

    ~310  Ge Hong (Ko Hong) 葛洪 (281 - 340), spécialiste en alchimie chinoise, décrit la lèpre, la variole et la rougeole en Chine dans son livre Baopuzi (抱朴子) (chapitres Nei-wai-pian).

    ~320  Pappus d'Alexandrie (~290-~350) réunit un ensemble éclectique d'ouvrages anciens d'Euclide, Archimède et Appolonius. Il ajoute à ce recueil un nombre considérable d'explications et de développements. Certains des thèmes traités par Pappus concernent les coniques, la géométrie plane, la mécanique, et tout particulièrement intéressant pour les étudiants en mathématiques, les lignes droites tangentes à certaines courbes. Dans le livre sur la mécanique, il décrit cinq techniques utilisées : la roue dentée, le levier, la poulie, la vis et la cale.

    ~320 Le traité d'auteur anonyme (Chiron le Centaure) Mulomedicina Chironis relie la médecine humaine et la médecine vétérinaire, avec l'idée sous-jacente que le cheval et l'homme sont atteints des mêmes maladies. L'auteur s'éloigne de la magie, et affirme l'inefficacité des incantations dans les douleurs de ventre. Et il insiste sur la sémiologie (clinique): In quo uitio uentris doloribus succurrere nemo potest, nisi si scierit singulorum et interaneorum doloris signa et rationem conceptionis et uiti.

    ~350 Némésius d'Émèse (Νεμέσιος Εμέσης) (Ἔμεσα, aujourd'hui Homs, حُمْص, Syrie) écrit le traité Περὶ φύσεως ἀνθρώπου, De natura hominis (De la nature humaine), où il place l'étude de la physiologie humaine, telle que décrite par Galien, au sein de la théologie chrétienne. Dans cet ouvrage, il décrit le fonctionnement du cerveau et des sens, l'imagination, la mémoire, le raisonnement et la parole, d'une manière qui a été déterminante pour les développements ultérieurs des penseurs qui ont suivi son temps.

    ~370 Pelagonius publie un Ars veterinaria, qui continue la tradition commencée en Grèce. L'important pour les vétérinaires est d'établir le bon diagnostic, alors que les animaux ne parlent pas.

    ~410  Début de ce qui deviendra plus tard l'alchimie avec la recherche de la Pierre Philosophale et de l'Elixir de Vie comme objectifs majeurs.

    425  Fondation de l'université de Constantinople.

    ~470  Zu Chongzhi 祖沖之 (429 - 500), astronome issu en droite ligne des mathématiciens chinois sans beaucoup de  reconnaissance dans leur pays, calcule la valeur de π à plusieurs décimales : π = 3.141592203.

    499  Le mathématicien indien Aryabhata (Kusumapura (maintenant Patna), 476 - 550) crée un code pour décrire en lettres une table des sinus dans son Arya-bhatiya. Les 25 premières consonnes du sanscrit sont utilisées pour représenter les 25 premiers entiers, de la même façon les 8 suivants représentent les nombres de 30 à 100 de 10 en 10. Les neuf voyelles sont utilisés pour représenter les puissances de 100 (cela jusqu'à 1008). Cela lui permet de représenter de très grands nombres par des petits mots. L'utilisation de demi-cordes pour le calcul des sinus (à la place de la corde entière comme les Grecs le faisaient), lui permet de donner des valeurs exactes à la troisième, voire quatrième décimales. L'innovation la plus importante de ce système est que, pour la première fois, (les codes avec lettres avaient déjà été utilisés par les Grecs), le rôle du rang dans la création des multiples de 10 est reconnu. Ce qui donne implicitement un rôle au zéro.

    ~550  Jean Philoponos o Grammatikos Ἰωάννης ὁ Φιλόπονος ὁ Γραμματικός (Alexandrie 490 – 570) écrit un long et détaillé "Commentaire sur la philosophie d'Aristote" , contribuant ainsi à perpétuer les connaissances de cet important philosophe (incluant Περι μετεωρων et un ouvrage sur les animaux).

    ~600  A Baghdad, le nom apparu avec la numération de position dans la technique de l'addition, venant d'Inde, prend le nom Arabe "sifr" qui signifie "espace vide" (comme on considère aujourd'hui l'ensemble "vide") . En latin médiéval, il devient "ciphra". Le nom français dérivé du latin sera "chiffre" et en anglais du Moyen-Age sera "siphre" puis deviendra "cypher". Les penseurs arabes commencent à transmettre la pensée grecque, l'expliquant, en particulier les écrits d'Aristote.

    ~630  Sun Simiao (Souen Sseu-Mo 孫思邈), (581 - 682) dans sont traité (Qian Jin Fang Ts'ien-king fang  千金方) analyse le comportement du corps en terme d'équilibre selon les cinq éléments, et explique comment cela influe sur les maladies.

    632 La mort de Mahomet marque la création de la civilisation islamique, qui, commençant par la connaissance arabe, va faire un lien entre la science indienne et la science grecque, à partir de la tradition grecque déjà reprise par les penseurs arabes (souvent chrétiens). Pendant longtemps, la philosophie islamique séparera la science de la théologie, et permettra ainsi l'émergence de la science moderne. De manière curieuse (et regrettable), cette vision intelligente de la religion décline au fur et à mesure l'expansion de la civilisation arabe vers l'Ouest, régressant malheureusement vers une période sombre et archaïque toujours en vigueur actuellement dans de nombreuses régions du monde islamique. La science arabe prendra le relais de la science grecque durant quelques siècles, pendant une période où elle sera pratiquement oubliée en Europe jusqu'à ce que les universités soient finalement (et heureusement) créées. L'obscurantisme qui prévaut aujourd'hui a malheureusement considérablement obscurci la contribution arabe à la science.

    ~700  Yahya Mansour Ibn Sarjun (Jean Damascène) Damas, ~674 - 749) établit une relation entre la naissance de l'Islam et la Chrétienté.

    752 Wang Tao 王焘  (唐朝) (670-755), petit-fils d'un premier ministre de la dynastie Tang, dans son Wai Tai Mi Yao 外台秘要  [Rapports confidentiels d'un fonctionnaire des affaires étrangères] décrit l'évolution de la tuberculose et prédit l'issue de la maladie en fonction de ses symptômes.

    ~780  Abu Musa Jabir Ibn Hayyan al-Azdi (Geber, Jabir) (Tous, 721 - Kufa, 815), différent de l'alchimiste Geber du Moyen Age, est généralement perçu comme le fondateur de ce qui allait devenir la chimie. Il a pratiqué la médecine et l'alchimie (dérivé du mot arabe «al-Kimiya») à Koufa (dans l'actuel Irak) avec un succès considérable. En raison de cette activité peu commune, beaucoup de travaux développés au cours des siècles à venir lui ont été attribués, parfois à tort (situation semblable à celle de Pythagore dans l'antiquité). Dans sa jeunesse, Geber a travaillé sous le patronage du Vizir Barmaki, sous le califat abbasside de Haroun al-Rachid. Il a écrit plus d'une centaine de traités monumentaux dont vingt deux traités d'alchimie. Il a introduit la nécessité de l'étude expérimentale en alchimie, fondant ainsi les bases du développement futur de la science expérimentale. Dans son travail Geber souligne toujours l'importance de l'expérimentation et le développement de méthodes pour parvenir à rendre les observations reproductibles. Sa contribution majeure à la chimie comprend le perfectionnement de techniques comme la distillation, la calcination, la sublimation, l'évaporation et la cristallisation et le développement de plusieurs instruments pour la conduite de ces expériences. Sa plus grande réalisation concrète a été la découverte de minéraux et l'isolement de plusieurs éléments chimiques comme l'arsenic, l'antimoine et le bismuth. Il a aussi découvert les acides, qu'il a préparés pour la première fois grâce à ses inventions, l'alambic (al-Anbique) et la cornue. Son invention de l'alambic a rendu le processus de distillation facile et systématique. Parmi les différentes découvertes qu'on lui a attribuées, peut-être à tort, on peut noter la préparation des acides sulfurique, nitrique, chlorhydrique, et des acides acétique, citrique et tartrique. Plus tard, certains lui attribueront des théories erronées, comme la théorie de la dualité soufre-mercure de la matière, qu'il n'avait certainement pas proposée.

    ~800 Mélétius le moine (Μελετίος μοναχός) (Tiberiopoli, Phrygie) écrit un ouvrage important, De Hominis Fabrica (Sur la construction de l'homme) où il décrit la circulation sanguine bien avant les travaux de Harvey. En tant que philosophe médical (ἰατροσοφιστής), il commente les travaux d'Hippocrate. Il est désormais probable qu'il ait été l'une des sources des œuvres d'Avicenne. Dans son Περί Ούρων, il ouvre également l'étude de la physiologie humaine, d'une manière qui a été influente mais généralement oubliée.

    ~815  Yuhanna Ibn Masawayh (Jean Mésué) (776 - 855) traduit en arabe un texte grec ancien sur la médecine et donne sa propre vision de l'utilisation des plantes en tant que médicaments pour guérir certaines maladies.

    ~820  Al-Jahiz (Uhtman Amr bin Bahr al-Fukaymi al-Basri) (Bassorah, 779 - 869), fondateur d'une secte nommée après lui, al-Jahiziyya, écrit un ouvrage de zoologie, "Le Livre des Animaux" (Kitab al-Hayawan) inspiré par les réflexions de ces prédécesseurs grecs. Il est un lien entre les premiers  observateurs d'Aristote et les penseurs islamiques éclairés.

    ~825  Muhammad ibn Musa Al Khuwarizmi (~780, Baghdad, Khawarizm?- ~850) écrit sur l'arithmétique. Il reprend les démonstrations des Grecs qui sont tombées dans un oubli presque total, en particulier les raisonnements des disciples d'Eratosthène. Son nom est à l'origine du mot "algorithme", c'est-à-dire une série de procédures testées, arrangées dans un ordre séquentiel, mais capables de s'auto-référencer.

    ~850  Hunayn Ibn Ishaq (Johannitius) (808-873), élève chrétien nestorien de Mésué, traduit dix ouvrages écrits en grec ou en syriaque en arable, en particulier le travail de Galien et d'Hippocrate et aussi les écrits de Dioscoride.

    ~850  Des prêtres taoïstes, cherchant à inventer un élixir d'immortalité, mélangent du salpêtre, du soufre et du charbon : cela donne un poudre noire, utilisée plus tard dans les feux d'artifice et les fusils.

    860 - 866 Jean Scott Erigène (? Irlande ~800 - ~877), dans son De Divisione Naturae, réexamine les catégories d'Aristote, et expose le problème de la création dans la Nature. Sa réflexion sur la nature de la création reste importante pendant tout le Moyen-Age. Elle sera par la suite perdue de vue au profit de la réflexion mécaniste qui culminera à la fin du 18ème siècle et qui est toujours dominante aujourd'hui.

    ~900  Abu-Kakr Muhammed ibn-Zakariya’al-Razi, Rhazes (Rayy, Persia, 860/864 - 923/932) établit un diagnostic fiable de la variole et la distingue de la rougeole. Dans deux livres Kitab al-Mansuri et Kitab al-hawi, il continue la tradition d'Hippocrate et Galien.

    ~920  Abu al-Nasr Al-Farabi (870 - 950), auteur d'une introduction à la philosophie de Platon et d'Aristote est précurseur d'une riche tradition dans la philosophie islamiste, basée sur les commentaires des Grecs (plus particulièrement Aristote) et sur les textes du Coran.

    976  Comme le montrent des traces en Espagne, le système de représentation des nombres indo-arabe fait son chemin en Europe de façons diverses.

    ~980  Alfred le Grand (roi Saxon) utilise des bougies allumées pour mesurer le temps.

    ~995 Le Perse Abu Arrayhan Muhammad ibn Ahmad al-Biruni (Khwarazm 973 - Ghazna 1048 ?) rédige une Cartographie très longtemps utilisée pour son calcul astucieux du rayon de la Terre. Il s'agit là d'un préliminaire à une grand nombre d'ouvrages discutant de toutes les matières des sciences de son temps.

    ~1000  Sous la dynastie Song, les bougies et l'encens allumés marquent le temps en Chine.

    ~1025 Al Hussein ibn Abdullah Ibn Sina (Avicenne) (Boukhara 980 - 1037) rédige son Canon de la  Médecine (partiellement inspiré d'Aristote, avec des influences néo-platonistes). La nature est perçue comme un "but". Il propose la même anatomie humaine que celle de Galien.

    ~1050  Michel Psellos (Bysance, 1018 - 1096) rédige de nombreux traités de sciences Sapientissimi Pselli opus dilucidum in quattuor mathematicas disciplinas, arithmeticam, musicam, geometricam, et astronomiam. Numerirum ricontractior explicatio, dans lesquels il commence par l'étude de Platon, puis d'Aristote et du rôle de la raison et de la science dans l'explication des faits naturels.

    1086   Invention des pictogrammes mobiles pour l'imprimerie en Chine. Cela correspond aux techniques modernes de l'imprimerie.

    1088  Création de l'Université de Bologne.

    ~1130  Trotula de Ruggiero (Salerno ~1090 - ) la plus célèbre des ”Mulieres Salernitanae”, l'une des Dame della Scuola Medica di Salerno, publie De passionibus mulierum, traitant principalement des maladies des femmes (gynécologie, obstétrique) mais aussi des soins aux enfants, de pathologies médico-chirurgicales variées et de cosmétique.

    1145  Sous la dynastie Song, la première autopsie est pratiquée en Chine sur le corps d'un prisonnier chinois.

    ~1150  Matthaeus Platearius ( ? - 1161), de la célèbre école de Salerne, expose dans son Circa instans negotium in simplicibus medicinis, la façon d'utiliser les plantes et leurs préparations pour guérir certaines maladies. Il explique la façon dont les momies sont traitées pour être préservées ou utilisant des morceaux de momies comme médicament. Il décrit des collections de plantes qui constitueront un herbier.

    1150  Hildegarde von Bingen am Rhein (Bermersheim, 1098 - 1179) écrit des traités médicaux et scientifiques, Physica, Causae et Curae, résumés dans son Liber subtilitatum diversarum naturarum. Elle rapporte de nombreux éléments de la tradition antique récemment remis au jour. Son travail sur la guérison par les plantes a été souvent repris.

    1155  Création de l'Université de Paris.

    1167  Henri II interdit à des étudiants anglais de suivre des cours à l'Université de Paris. Cela aura pour conséquence le développement de l'enseignement à ce qui deviendra l'Université d'Oxford.

    ~1175 Abu al-Walid Muhammad ibn Ahmad ibn Muhammad Ibn Rushd (Averroès) (Cordoue 1126 - 1198) publie son remarquable traité, Tahafut al Tahafut, réfutant l'interprétation littérale des textes sacrés par Abu Hamid al Ghazali (1058 - 1111), et affirme que la science est distincte de la théologie, et n'est pas en contradiction avec elle. La contribution d'Averroès dans le développement de la science est majeure, en particulier grâce à son Commentaire sur la Métaphysique d'Aristote.

    ~1180  Moseh Ben Maimon (Mosé Maimonide) (Cordoue, 1135 - Foustat, 1204) soutient un retour vers la pensée d'Aristote : "On peut se dispenser de lire Platon, parce que les textes d'Aristote suffisent (...). Les travaux d'Aristote sont les racines et la base de tout travail scientifique. Cependant, ils ne peuvent être compris sans l'aide des Commentaires, ceux d'Alexandre d'Aphrodisias, de Themistios et d'Averroès".

    ~1200  Abdallatif (Abd-Ul-Latif) (Bagdad, 1162 - 1231) rédige de nombreux ouvrages de médecine et de zoologie : il décrit l'hippopotame et le crocodile et fait des expériences, comme faire éclore des oeufs de poule par incubation sous chaleur artificielle.

    1202  Fibonacci (Leonardo Pisano Bigollo, Léonard de Pise) (~1175 - 1250), dans son Liber Abaci instaure l'utilisation du calcul décimal en Europe.

    1220  Création de l'Université de Montpellier qui, contrairement aux autres universités déjà créées, n'est pas religieuse mais laïque. Ce qui est totalement novateur et on y enseigne simultanément et de manière égale la médecine gréco-latine et arabe ainsi que la chirurgie.

    ~1240  Thomas Cantipratensis (Thomas de Cantimpré) (1200 - 1263/72), dans son  Liber de naturis rerum, suit les idées d'Aristote dans de nombreuses descriptions du vivant.

    ~1240  Albert von Bollstädt  (Albertus Magnus Albert le Grand) (Lauingen an der Donau, 1200 - Cologne 1280), considéré comme le "Docteur Universel" du Moyen-Age, commence à Paris la tâche de réunir l'ensemble des connaissances : sciences naturelles, logique, rhéorique, mathématique (en particulier un travail sur les éléments d'Euclide), l'astronomie, l'éthique, l'économie, la politique et la métaphysique. Il rédige des commentaires sur l'ensemble des travaux d'Aristote, y ajoutant ses propres observations et expériences. Par "expérience",  Albert le Grand entend "observer, décrire et classer". Son travail mélange l'œuvre d'Aristote avec le néo-platonisme, la théologie chrétienne et la philosophie islamiste et judaïque. En biologie, sa contribution sera considérable, donnant des informations sur des remèdes basés sur les minéraux. Beaucoup de ses écrits sont probablement apocryphes, y compris un des nombreux Regimen sanitatis qui circulaient à l'époque et comprennent des chapitres sur le pain, le vin, les œufs, le poisson, les légumes etc en association avec ce qu'il pense être leur rôle sur la santé.

    ~1244-1245 Vincentius Bellovacensis (Vincent de Beauvais) (1190 - 1264) écrit le chapitre Speculum naturale de son Speculum majus (le Grand Miroir) dans lequel il complète les discussions d'autres auteurs en termes aristotéliciens.

    1247  Li Ye (1192 - 1279) écrit un traité sur les mesures des cercles.

    ~1250  Sakarja ben Muhammed  (el Kasvini) (? - ?) publie "Les Merveilles de la Nature" dans le style d'Aristote.

    1253  Willem van Ruysbroek (1225 - 1295), des Flandres Françaises, rejoint Karakorum en Mongolie et reste quelques temps pour y débattre de principes religieux. De retour en Europe, il rapporte quelques connaissances sur le Bouddhisme Tibétain ainsi que le secret de la poudre à canon.

    1253 Fondation de la Faculté de Médecine de Paris. Les chirurgiens, séparés des médecins dans le serment d'Hippocrate, se trouvent relégués comme "barbier".

    1267  Roger Bacon (Ilchester ~1214 - Oxford ~1294), franciscain à Oxford et à Paris, rédige ses Opus majus et Opus minus, suivis l'année d'après par Opus tertium, comportant des réflexions sur les mathématiques, l'astronomie, l'optique et les sciences expérimentales. Il y décrit des lunettes, des machines volantes, des bateaux à moteur et le procédé de fabrication de la poudre à canon. Ses écrits sont un passionnant plaidoyer contre l'ignorance. Il mêle ses attaques contre l'ignorance de son temps avec des suggestions pour augmenter la connaissance. Mais l'esprit novateur de ses idées  mènera à son emprisonnement en 1277.

    1269 Pierre de Maricourt (Pierre le Pèlerin (Petrus Peregrinus)) écrit De Magnete une lettre Sur l'aimant au chevalier Sieger de Foucaucourt où il pose les bases du magnétisme.

    ~1270  Arnaud de Villeneuve (~1235 - 1311) dans son  Rosarium philosophorum examine les Catégories d'Aristote :  "Rien ne donne ni le blanc ni le rouge, sinon par sa blancheur et par sa rougeur". Il écrit également divers traités d'alchimie, qui jouait un rôle important à cette époque (ils sont toujours célèbres pour ceux qui aiment la pseudo-science et l'ésotérisme) :  De secretis naturae et De alchimia opuscula complura veterum philosophorum, quorum catalogum sequens pagella indicabit et propose des façons de se nourrir pour préserver sa santé dans  Regimen sanitatis. L'ensemble de son oeuvre sera détruite par l'Inquisition.

    1273  Thomas d'Aquin (Aquino, 1225 - Fossa Nuova, 1274), docteur en théologie de l'Université de Paris, rédige sa dernière contribution à sa fameuse Summa theologica. Ce Summa theologica a été rédigé seulement jusqu'à la 90ème question de la troisième partie (De partibus poenitentiae). Parmi les choses importantes dont il parle dans le Summa theologica se trouve le concept de la création, qui ne correspond pas à l'interprétation de la Genèse dans la Bible,  mais qui est très moderne dans la façon de considérer le rôle de la formation des relations entre les objets. L'Ecole Scholastique, illustrée par Thomas d'Aquin, a été raillée après la Renaissance, mais elle est pourtant beaucoup plus riche que le Mécanisme qui s'est développé durant ce siècle, qui a pris le nom de "Lumières". De plus, l'importance qu'il a donnée à Aristote plutôt qu'à Platon l'idéaliste a eu beaucoup d'impact sur le développementde la science. Thomas d'Aquin soutient que l'intelligence ne perçoit pas directement la singularité des choses matérielles mais seulement leur nature universelle extraite de la perception des sens.

    ~1280  Philippe 1er de Courtenay (Constantinople 1243 - 1283), empereur titulaire de Constantinople, qui ne put y régner, fait une relation entre la scholastique et les interprétations orientales d'Aristote.

    1295  Marco Polo (Korcula 1254 - Venise 1323) revient de son voyage en Orient. En 1298, prisonnier à Gênes, il commence à rédiger ses mémoires dans lesquels il décrit la nature évoluée de  la civilisation chinoise.

    ~1300  Johannes Duns Scotus Jean Duns Scot (Duns,  ~1265 -1308) commente les Sentences, texte théologique de base du théologien italien Pierre Lombard. Ses deux écrits les plus importants sont ses Commentaires sur les Sentences de Pierre Lombard et ses traités Quaestiones quodlibetales, Ejusdem de primo rerum principio tractatus Questions de Métaphysique et Sur le Premier Principe. Scot mêle la théorie aristotélicienne de la connaissance dirigée vers la nature des objets physiques comme réalisable par la puissance abstractive de l'intellect avec la vision franciscaine de l'âme comme substance de plein droit avec des puissances de réflexion non confinée à la réalité sensible (???). Ce subtil mélange de tendances divergentes et son habile méthode d'analyse lui vaut le titre de "Docteur Subtil". Comme Thomas d'Aquin, Scot est un réaliste en philosophie, mais diffère de d'Aquin sur certains problèmes de base. Un point de divergence important concerne leurs visions de la perception. Scot soutient que la compréhension directe et intuitive de certaines choses vient et de l'intellect et des sens. Il soutient également que les Universaux n'existent pas en tant quel tels indépendamment de l'esprit humain, mais que chaque chose séparée ou "singulière" possède une nature bien distincte qu'elle partage avec d'autres choses de la même espèce. Ce fait, enseigne-t-il, fournit la base objective de notre connaissance des vérités essentielles.

    1303  Zhu Shijie 朱世傑 (1250 ? - 1303 ?) publie un livre d'algèbre, Suan xue qi meng, 算學啟蒙, (Introduction aux études mathématiques), comportant une représentation des multiples d'une somme (connue bien plus tard sous le nom de Triangle de Pascal).

    1306 - 1312 Henri de Mondeville (~1260 - ~1320) écrit sa Chirurgie en latin qui sera traduite en français en 1314.

    ~1310  Bartholomeus Mini de Senis (Senensis) (? - ?) est supposé avoir fait un résumé des connaissances sur les différents remèdes dans un Tractatus de herbis inspiré de travaux précédents eux-mêmes inspirés des traités de Galien, traduit du Grecs en Latin à l'époque, ainsi que des livres inspirés de la médecine arabe. Il sera rapidement traduit en français Le grant herbier translaté de latin en françois.

    ~1324  Guillaume d'Ockham (Ockham, ~1285/1290 - München, ~1349), qui étudia la théologie à Oxford, est condamné comme hérétique pour ses Commentaires des Sentences de Pierre Lombard après avoir été dénoncé par le chancelier de l'université, John Lutterel. Ockham est réputé pour sa façon d'organiser l'exploration des connaissances. L'un des maillons de la chaîne des fondateurs de la démarche scientifique, dans ses écrits il sépare strictement le spirituel et donc la théologie, du temporel et donc de la science. Cela l'amène à distinguer la philosophie de Platon de la recherche de la connaissance d'Aristote.

    1347  Venant de Mongolie, la Mort Noire (la Peste Noire) commence à envahir l'Europe.

    1363  Guy de Chauliac (~1290 - 1368) publie un traité de chirurgie dont l'influence devait être très importante, La Grande Cyrurgie.

    1370  Le roi Charles V de France édicte que toutes les cloches des églises de Paris doivent sonner à la même heure que le Palais Royal, aidant à mettre fin à la sonnerie des cloches aux heures canoniques (heures de prière) décrétée par l'église et commençant à instituer une échelle de temps universel.

    ?1373 Abu Abdallah Yaish ibn Ibrahim Al-Umawi (?~1400 -? 1489) rédige Marasim al-intisab fi`ilm al-hisab (Des procédures et règles mathématiques), et Raf`al-ishkal fi ma`rifat al-ashkal, œuvre sur la mesure. Le premier de ces deux ouvrages comporte la date de "1373" qui est en contradiction avec les dates de la vie de ce mathématicien.

    1386  Fondation de l'Université de Heidelberg.

    1400  Des horloges mécaniques sont fabriquées en Europe, utilisant un ressort et une roue.

    1405  Kamal Abu Abdalá Mohamad ben Muza el Damiri (~1341 - 1405) publie un livre sur La Vie des Animaux Kitab al Hayawan كتاب آل الحيوان

    recul   avance