Des conseils
(qui valent toujours mieux que des armes)
Voici quelques conseils pour ceux qui préparent le concours de l'agrégation de mathématiques. Une partie est tirée d'un courriel envoyé aux étudiants de l'Université de Lorraine avant les écrits de la session 2017.
Préparation à l'écrit (et en général)
Le concours n'est pas à prendre à légère, et il faut bien le préparer pendant une longue durée. Les rapports du jury sont des outils essentiels et souvent négligés: une première lecture du rapport (sans la partie sujets d'écrits et corrections) au début de la préparation est une bonne idée. Au long de la préparation, il faut avoir en tête le programme et avoir en permanence le courage de travailler ses points faibles. Tout en travaillant, il faut commencer à se familiariser avec les références, ce qui est crucial pour l'oral. Pour préparer l'écrit, il ne faut pas hésiter à faire les sujets des années précédentes en temps limité (les 6h) et d'aller lire juste après le rapport du jury, pour voir les attentes en termes de rédaction et de rigueur et à quel point on a avancé dans le sujet par rapport aux candidats de l'année en question.
Avant l'écrit
Les révisions
- Privilégiez les points du cours et les preuves classiques.
Une bonne maîtrise du cours paye bien aux écrits de l'Agrégation.
- Quand c'est possible, évitez le par-coeur.
Il y a trop de choses à apprendre et il vaut toujours mieux avoir
compris quelque chose et le retrouver vite que recopier avec des fautes
quelque chose d'appris par coeur.
- Faites au moins un ou deux sujets pour garder le rythme:
une épreuve en 6h reste assez sportif: être dans le rythme est un bonus.
Jetez un coup d'oeil aux rapports du jury juste après: ça vous donnera des
idées de comment faire un peu mieux la fois d'après.
Les jours J-n (où n>1)
- Calez-vous sur les horaires que vous aurez le jour des épreuves.
S'il faut se lever tôt et se coucher tôt et louper la fin de Plus Belle la Vie,
c'est pas grave. Comme ça votre corps sera habitué aux horaires et votre cerveau
sera en état de marche le jour J à 9h.
- Dormez bien. Pendant les révisions, les heures de sommeil comptent autant (voire plus)
que les heures de travail. Le concours est aussi une épreuve physique, il faut arriver reposé.
- La veille, ne travaillez pas. De toutes façons vous aurez déjà
bien travaillé et bien révisé le reste de l'année. Vous serez prêts.
Pendant l'écrit
Le jour J
- Ramenez à manger et à boire, mais des choses qui ne salissent pas et qui ne font pas de bruit.
- TOUJOURS rester combatif. C'est pas parce qu'une question n'a pas marché ou qu'une partie est
difficile qu'il faut lâcher. Il faut prendre les écrits comme une épreuve sportive, où il faut tout
donner sur le terrain et rester concentré jusqu'au bout (contrairement au PSG).
- (Je cite mon prof de physique): "Il ne faut jamais sous-estimer la connerie des autres".
Si une question vous semble difficile, elle est sûrement difficile pour tout le monde.
Une impression qu'on n'avance pas ou qu'on n'y arrive pas c'est juste une impression:
vous serez sûrement en train de bien réussir si vous vous donnez à fond, et en fin de comptes
c'est la seule chose importante.
- En cas de blocage (ça arrive des fois): allez au toilettes et pensez à autre chose pendant 5min. Au retour vous aurez des nouvelles idées !
- Bien lire les questions et l'énoncé: il y a souvent des indications qu'on n'a pas vu du premier coup.
- Se donner à fond: de toutes façons vous êtes déjà prêts.
Après les épreuves
- Quand une épreuve est finie, elle est finie. Ça ne changera plus rien de s'inquiéter. Tournez la page et passez à la suite.
Préparation à l'oral
Pour l'oral, il faut se préparer aux trois épreuves: la leçon d'algèbre et géométrie, la leçon d'analyse et probabilités et l'épreuve de modélisation. Attention : il ne faut négliger aucune des trois !
Les leçons et les développements
- Pour préparer les leçons, il faut réfléchir en amont et construire un jeu de développements pour qu'on en aie deux par leçon.
Attention : trop forcer un développement dans une leçon n'est pas bien vu par le jury.
- Pour éviter les hors sujet et avoir des idées de chaque leçon (ainsi que quelques attendus)
il faut absolument LIRE LE RAPPORT DU JURY.
- Il faut s'approprier des plans et des développements. Pour cela, il faut choisir un niveau qui reste digne
de l'agrégation mais qui ne va pas au delà de ce qu'on maîtrise.
Une présentation de résultats de bon niveau maîtrisés sera toujours mieux appréciée qu'une de résultats de très
bon niveau mais non maîtrisés.
- Beaucoup de candidats ont des impasses. À l'oral, chaque impasse est une source supplémentaire de stress,
et à partir de deux il existe la possibilité de tomber sur deux impasses lors du tirage...il est souhaitable
d'en avoir très peu, voire pas du tout.
- L'exercice consiste en savoir faire un plan et des développements, et de bien les présenter au tableau.
Il faut, bien sûr, rédiger régulièrement des plans détaillés pour garder le rythme et connaître la longueur
que prendront les parties et le temps qu'on mettra à les écrire. Cependant, il n'est pas raisonnable de retenir
intégralement des plans : il vaut mieux savoir quelles références prendre, quels développements correspondent
bien et les grandes lignes du plan.
- Pour travailler les développements, il faut en faire régulièrement au tableau.
- Un développement bien présenté se découpe en trois ou quatre étapes bien définies et annoncées au début.
Comme ça, on a des accroches mentales lors de la présentation et le jury voit où on va et comprend qu'on sait de quoi on parle.
De plus, si une étape prend trop de temps le jour J, le jury voit comment on va conclure, ou peut demander de sauter une étape.
L'épreuve de modélisation
- C'est une épreuve à ne pas négliger : elle peut rapporter beaucoup de points et en général
les candidats la travaillent moins bien que les leçons.
- Il faut avoir travaillé avec l'ordinateur avec l'environnement et les logiciels du concours
- LIRE LE RAPPORT DU JURY: on y trouve le déroulement de l'épreuve, des attentes, des grilles de lecture, des conseils...
- C'est toujours bon de s'entraîner avec les textes publics et régler la longueur d'un exposé pour qu'il dure 35 min
et le code à produire. Les attentes du point de vue de la programmation ne sont pas très importantes:
on peut avoir de très bonnes notes avec des programmes simples mais qui illustrent bien le texte.
Pendant l'oral
Pendant la préparation
- Lors de la préparation, pensez à boire et à manger : c'est aussi une épreuve physique !
- Gérez bien votre temps : il faut savoir combien de temps on s'autorise pour travailler le plan
et combien pour travailler les développements.
- Gardez un peut de temps (dans l'idéal juste après avoir fini d'écrire le plan) pour réfléchir au
discours à tenir pendant les six minutes de présentation, et à l'exploitation du tableau à ce moment là.
Avec le jury
- Lors de la présentation, pensez à regarder régulièrement le jury. Vous parlez à des gens, pas au tableau.
(Et c'est valable aussi pour quand vous ferez un cours !)
- Le jury a une attitude bienveillante et ne cherche pas à déstabiliser les candidats :
les questions ne sont pas des pièges et s'il voit que vous bloquez il vous donnera des indications.
- Il faut échanger avec le jury et lui montrer que vous êtes en train de réfléchir. Il est mieux de réfléchir
à voix haute que de ne rien dire pendant la réflexion : dans un cas le jury voit ce qui se passe.
- Ne jamais essayer de bluffer ou d'arnaquer le jury. Une telle tentative sera repérée facilement par le jury et sanctionnée.
Il vaut mieux être conscient et honnête sur ce qu'on connaît et ce qu'on maîtrise :
c'est une forme de maturité qui sera plus appréciée que le bluff.