Les Homininés fossiles: un certain fouillis....


Que l'hypothèse précédente soit ou non valable, on connaît par ailleurs un nombre croissant de fossiles attribués aux Homininés, c'est à dire des cousins directs de l'espèce humaine Homo sapiens actuelle (unique représentante de cet ensemble aujourd'hui), plus proches d'elle que des autres Hominidés que sont les grands singes (Chimpanzé et Gorille actuels).

Ces fossiles, bien que relativement peu nombreux, sont souvent décrits, chacun, comme le représentant d'une espèce nouvelle, sauf dans certains cas, (en particulier chez certains Australopithèques), où l'obtention de plusieurs fossiles d'âges voisins permet d'énvisager qu'il ait existé chez ces organismes un dimorphisme sexuel important (comme chez les Gorilles actuels par exemple). Cette possibilité permet alors de regrouper en une même espèce des fossiles auparavant comsidéré comme autant d'espèce différente. C'est un problème classique de la paléontologie et de la définition exclusivement morphologique des espèces.

Note : L'appartenance de plusieurs organismes à une même espèce biologique est définie, selon l'acception la plus communément admise, par leur capacité à se reproduire entre eux en donnant une descendance viable. Ce critère est évidemment inutilisable par le paléontologue. Celui-ci classe donc les organismes dans des espèces différentes sur des critères morphologiques (espèces morphologiques), avec le raisonnement (simplifié )suivant:

Bref, tout cela pour dire qu'à l'heure actuelle, le nombre d'espèces d'Homininés fossiles est grande, et que l'on est de plus en plus convaincu que, à l'inverse de ce que l'on observe aujourd'hui, plusieurs espèces ont pu, autrefois, cohabiter dans le temps et dans l'espace.

La majorité des espèces d'Homininés anciennes proviennent d'Afrique, que l'on tient donc pour le « berceau » des Homininés, et où plusieurs espèces se sont développés. Ce n'est que relativement récemment qu'une espèce, Homo erectus, s'est répandu hors d'Afrique, jusqu'en Asie du Sud-Est (où elle a d'abord été découverte), et en Europe, où l'on pense aujourd'hui qu'elle aurait évolué localement en Homo neanderthalensis, l'Homme de Néandertal (ou Néanderthal). Par la suite, et beaucoup plus récemment, une nouvelle espèce, elle aussi originaire d'Afrique, Homo sapiens, aurait colonisé l'ensemble de l'Ancien Monde, puis le Nouveau, en cohabitant (et peut-être, selon certains, en éliminant, par génocide ou compétition, plus que par hybridation), les espèces déjà implantées, comme l'Homme de Néandertal ou les descendants asiatiques d'Homo erectus. Ce scénario est encore débattu, mais les indices en sa faveur s'accumulent. Ce sont à la fois des restes fossiles et des résultats de biologie moléculaire et de génétique des populations actuelles, qui montrent (schématiquement) que l'espèce humaine est génétiquement assez homogène, et présente une variabilité maximale chez les populations africaines, ce qui s'accorde avec l'idée que ces populations sont les plus anciennes, (car le nombre de différences génétiques entre populations s'accumulent au cours du temps).

Pour résumer tout cela, voici un schéma général des espèces d'Homininés actuellement connues, replacées dans le temps, avec les dernières découvertes publiés au cours de l'année 2001. Quelques autres Hominidés fossiles sont aussi indiqués pour mémoire.

Tableau des hominines

Constatez :

Les conclusions que l'on peut tirer de ce bref aperçu, c'est surtout que l'Homme moderne y perd son statut de « point d'orgue » de l'Evolution:


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Date de création : Décembre 2005.

Cyril.Langlois.95@normalesup.org
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