N'espérez cependant pas lire ici tout les tenants et aboutissants de ces deux sujets. Certains spécialistes en ont déjà tiré des kyrielles d'articles, voire des livres entiers, que je ne peux que vous encourager à consulter. Parmi les paléoanthropologues eux-même circule d'ailleurs le bon mot qu'il y aurait aujourd'hui plus de paléoanthropologues que de fossiles d'Hominidés à étudier.
Vous pourrez donc trouver des informations complémentaires dans les ouvrages suivants ( ouvrages en français, liste excessivement succinte) :
Les origines de l'humanité, Pour la Science, dossier spécial Janvier 1999
L. de Bonis, La famille de l'homme, bibliothèque Pour la Science, 1999, que j'ai déjà mentionné
J.Chaline, Une famille peu ordinaire, Seuil, 1994
Les différences morphologiques (= phénétiques) entre l'Homme et ses deux cousins sont nombreuses et paraissent importantes (sans même parler des différences de capacité intellectuelle). Par contre, en terme de différences caryotypiques (nombre, forme et organisation des chromosomes) ou génétiques (différences entre gènes de même fonction), les trois genres sont très proches :
Les différences génétiques, calculées en comparant deux à deux les séquences de différents gènes homologues, ne dépassent pas deux pour cent (2 %) entre Homme et Chimpanzé, ou Homme et Gorille.
Comparés au groupe externe que représente l'Orang-outan, les Hominidés possèdent sept chromosomes remaniés (c'est à dire le long desquels la répartition des gènes a été modifié par rapport à leur disposition chez les Pongidés). Ces remaniements seraient donc apparus chez l'ancêtre commun à tous les Hominidés, après ou au moment de l'évènement de spéciation qui a séparé Pongidés et Hominidés.
Gorille et Chimpanzé partagent deux remaniements chromosomiques supplémentaires, que ne présente pas l'Homme
Homme et Chimpanzé partagent trois remaniements chromosomiques supplémentaires, que ne présente pas le Gorille.
Soulignons enfin qu'une distinction majeure entre Homme et « grands singes » est la locomotion bipède de l'Homme et des Australopithèques. Ce changement de mode de locomotion a très probablement contribué au développement des capacités cérébrales de la lignée humaine, d'abord en « libérant » la main de son rôle de soutien pour progresser. Or, la persistance et le développement de ce caractère nouveau ont surement été favorisés par l'existence d'un milieu ouvert, avec peu d'arbre, dans lequel il s'avérait avantageux. L'apparition de ce milieu est lui-même à priori la conséquence de modifications climatiques.
Date de création : Décembre 2005.