Mon avis personnel sur les disques de Sepultura
- Sepultura - Morbid visions (1986) ☆
Je veux bien admettre qu'enregistrer un album de metal au Brésil au beau
milieu des années 80 ne devait pas être évident, mais là, quand même,
c'est assez terrible, ça ressemble plus à une démo faite entre potes
dans un garage qu'à un truc vraiment commercialisable. Guitares
mochissimes, chanteur qui, euh, en fait c'est difficile à décrire, on a
l'impression qu'il dit son texte sans vraiment chercher à chanter, ça ne
ressemble à rien, son globalement infâme, même si la musique derrière
était génialissime, ce serait dur d'accrocher. Et comme en plus les
guitaristes se contentent d'essayer de jouer des trucs bateaux et
répétitifs le plus vite qu'ils peuvent, ben c'est vraiment très très
mauvais. Seul le batteur se détache vaguement du lot, pour ce qu'on en
entend. En fait, le seul truc miraculeux dans cet album, c'est que le
groupe ait réussi à percer après un début pareil.
- Sepultura - Schizophrenia (1987) ★ ★
Deuxième tentative pour Sepultura, il y a déjà un très net progrès, on
passe de l'inaudible au simplement pas terrible. Pourtant, l'intro
ridicule avec grincements de BO de mauvais film d'horreur suivis d'un
grand cri laissait craindre le pire. Mais déjà, la qualité sonore est
nettement meilleure (bon, ça reste loin d'être fabuleux, notamment au
niveau de la batterie dont les toms semblent avoir été croisés avec un
vibraphone, c'est vraiment très bizarre comme sonorité, peut-être un
effet de remasterisation étrange sur la version que j'ai écoutée, mais
ça avait l'air d'être l'original...), et ça ressemble à de la musique,
avec même des vrais solos et autres plages instrumentales (on se serait
bien passé ceci dit de The abyss où le guitariste semble juste
s'entraîner à faire quelques arpèges). Après, pas de miracle non plus,
c'est du thrash hyper classique, souvent répétitif, et dont le but
suprême semble toujours être uniquement de jouer très vite (pas une
seule chanson dont le tempo ne soit pas rapide sur le disque). Surtout,
si côté instrumentistes c'est nettement mieux (et les riffs sont dans
l'ensemble corrects), niveau chant c'est toujours aussi mauvais. Bref,
ça se laisse écouter, mais il y a nettement plus intéressant dans le
genre et à la même époque.
- Sepultura - Beneath the remains (1989) ★ ★ ½
Troisième album de la part de nos brésiliens, et changement de calibre
pour eux, puisqu'ils se font produire pour la première fois par une
boîte américaine. Eh ben, indiscutablement, ça se sent... Le son est
infiniment meilleur (même si je trouve la batterie bien sèche), on a
enfin droit à un album vraiment maîtrisé et même tout à fait
professionnel de la part de presque tous les membres du groupe (je ne
suis toujours pas emballé par le chanteur, mais ça se fond déjà
nettement mieux dans la musique ici). Tellement pro d'ailleurs que ça en
devient presque un défaut tant l'album est carré, sans rien qui dépasse,
dans un style très uniforme (du thrash qui va vite, encore et toujours,
avec des riffs corrects mais souvent semblables et qui ne font pas non
plus sauter au plafond), et surtout sous influence manifeste (j'ai lu
que Slayer avait beaucoup influencé Sepultura, mais n'ayant rien
entendu d'eux, j'aurais du mal à en juger, c'est plutôt l'influence
Metallica, évidente dans l'intro de la première piste qui cite
quasiment Call of Khtulu ou dans le riff initial de
Lobotomy, qui me saute aux oreilles), au point de devenir
franchement impersonnel. Bref, rien de spécial à reprocher, mais ça
s'oublie presque aussi vite que ça n'a été entendu.
- Sepultura - Arise (1991) ★ ★ ½
Les copains, je suis bien obligé de l'admettre, j'ai manifestement un
problème avec Sepultura. En fait, ce nouvel album m'a fait
essentiellement le même effet que le précédent : encore plus parfait
techniquement (même pas spécialement de mal à dire du chant, et les
intros ajoutées à pas mal de titres, même si elles sont très courtes,
sont un bonus appréciable), je n'aurais vraiment aucun reproche à
formuler, mais je ne sais pas pourquoi, je n'accroche pas vraiment.
Chaque début de chanson, je me dis "celle -ci, c'est sûr, elle va me
faire décoller", et puis non, j'écoute sans déplaisir, mais il me manque
quelque chose, peut-être un élément un peu plus mélodique qui me titille
l'oreille, des formules un peu moins stéréotypées à la batterie, des
riffs qui explosent vraiment, en tout cas je continue à trouver cette
musique assez désincarnée. En fait ce que j'ai préféré ce sont les
courtes intros (celle assez tribale de Altered state
notamment)... Bon, je ne désespère pas et je vais quand même continuer à
explorer la discographie du groupe, puisqu'il semblerait qu'ils aient
changé de style ensuite.
- Sepultura - Chaos A.D. (1993) ★ ★ ★ ★
Eh bien voilà, il suffisait d'être patient, enfin un album de Sepultura
qui me parle ! Bon, pas entièrement non plus, mais beaucoup, beaucoup
plus que les précédents quand même. C'est effectivement nettement plus
varié, avec une volonté claire de faire intervenir régulièrement des
percussions exotiques pour donner un côté tribal qui me plaît vraiment
(les intros de l'excellent Refuse/Resist et des moins excellents
mais intéressants quand même Territory et Manifest), mais
aussi quelques respirations bienvenues, avec l'instrumental "tribal"
acoustique Kaiowas et l'exploration de sonorités électroniques
plus industrielles dans le strident Clenched fist (pas mon titre
préféré de l'album, mais intéressant). Dommage qu'il y ait un creux en
cours d'album, où le groupe retombe dans la succession de chansons soit
super speed, soit très lourdes mais sans grande conviction
(l'enchaînement Biotech is Godzilla - Nomad - We who
are not as others) car l'album dans son ensemble est vraiment
séduisant.
- Sepultura - Roots (1996) ★
Le changement de style amorcé par le groupe dans leur album précédent
est ici nettement plus prononcé, et manifeste rien qu'à regarder la
pochette de leur nouvelle production : un retour aux sources avec une
forte inspiration tribale, qui va même envahir le disque jusqu'à ce que
le groupe propose une collaboration étonnante avec un chanteur local
(Ratamahatta, qui a le mérite incontestable d'explorer des pistes
inattendues) et une piste en acoustique avec des chants tribaux
(Itsari) à laquelle on ne s'attend pas forcément quand on lance
un disque de metal. Ma foi, pourquoi pas, j'avais été plutôt conquis par
les premiers éléments tribaux apparaissant dans Chaos A.D.. Mais
justement, mon gros problème, c'est que ça se mêlait bien au metal très
brutal du groupe dans l'album précédent, beaucoup moins dans celui-ci.
Là, on a sur la plupart des pistes des percussions exotiques pour créer
une espèce d'atmosphère de transe, mais par-dessus un metal vraiment
lourd et peu développé, qui plus est gâché par le chant hurlé vraiment
pas beau de Cavalera (qui régresse d'un bon cran alors qu'il avait
atteint précédemment un niveau tout à fait acceptable niveau chant),
quand ce ne sont pas des saturations volontaires qui fatiguent très vite
les oreilles. Qui plus est, c'est très répétitif et le disque dure plus
de 70 minutes (bon, certes, en comptant les 13 minutes du jam tribal de
la dernière piste qu'on peut très bien se dispenser d'écouter), on finit
par décrocher complètement. Dommage, il y avait moyen de faire tellement
mieux...
- Sepultura - Against (1998) ★ ½
Je vais passer assez vite sur cet album-là qui me convainc à peine plus
que le précédent. On n'a plus droit aux hurlements de Max, mais le
nouveau venu est encore ici assez effacé derrière les instrumentistes
(et quand on l'entend, ça reste du beuglement pas très passionnant). Et
surtout, niveau musical, ça reste bien décevant. Le but semble ici avoir
été de créer au niveau du son une mixture entre le côté tribal et un son
très industriel saturé, et ça fonctionne assez mal, surtout que beaucoup
de titres sont courts et ne proposent vraiment pas grand chose. Trop
brut, trop massif, bof bof. Il y a pourtant quelques échappées qui
auraient mérité meilleur traitement : Old earth qui est la seule
piste du début d'album à trouver un équilibre assez intéressant, des
instrumentaux qui fonctionnent (F.O.E), et une fin de disque qui
retourne plus du côté d'un thrash (toujours mêlé d'influences tribales)
nettement plus digeste. La dernière piste T3rcermillenium ajoute
des violoncelles pour créer une ambiance sympa, mais le titre en
lui-même est anecdotique. Dommage, tout ça manque vraiment
d'aboutissement.
- Sepultura - Nation (2001) ★ ★ ★
À la première écoute, j'avais trouvé cet album vraiment très bon,
peut-être en comparaison avec mes déceptions précédentes avec Sepultura.
À la réécoute, je serai moins enthousiaste, mais c'est quand même selon
moi nettement mieux que Against et Roots. Derrick Green
est maintenant mieux intégré au collectif, le chant me semble par
ailleurs un peu plus varié (bon, ça beugle encore pas mal, mais il y a
pas mal de pistes où c'est plus scandé voire presque rappé, et Green
gère bien ce style), et surtout on a un fond musical qui respire un peu
plus (beaucoup de tempos lents, les rares chansons rapides sont
d'ailleurs expédiées en à peine une minute et peu intéressantes) et un
peu plus mélodique, bien que ça reste globalement très lourd. Toujours
des percussions tribales régulièrement utilisées, mais pas spécialement
mises en avant, on retrouve une certaine unité ... jusqu'à l'étonnante
dernière piste où les violoncelles font irruption, je trouve ça assez
réussi. Le problème du disque reste quand même une certaine monotonie et
le manque de titres vraiment très accrocheurs (malgré quelques
expérimentations plutôt réussi, comme le riff bizarre et entêtant de
Vox populi, ou celui très bourdonnant de Saga), mais
l'ensemble est quand même dans une bonne moyenne. Encourageant.
- Sepultura - Roorback (2003) ★ ★ ½
Ce troisième album avec Derrick Green au chant opère un espèce de
curieux retour en arrière, alors qu'un équilibre plutôt intéressant
semblait avoir été trouvé sur Nation. Ici, l'aspect tribal qui
était devenu une marque de fabrique du groupe disparait totalement, on
se retrouve face à un album de metal bourrin tout à fait standard... et
c'est bien le problème, car même si c'est bien exécuté, c'est beaucoup
trop homogène, avec beaucoup de titres qui manquent sérieusement
d'ambition (ça va vite sans réfléchir, on se croirait presque revenu aux
débuts du groupe). Les bonnes nouvelles viennent en fait des quelques
chansons où les brésiliens tentent justement de sortir un peu des
sentiers battus, comme la très bonne More of the same avec son
atmosphère plus aérée et ses passages en chant clair, et As it is
ou Bottomed out où Green fait preuve d'une belle capacité à
varier son chant (plus crooner sur la première, carrément coloré blues
sur la seconde). Ces quelques pépites éparses montrent que ce
Sepultura-là est tout à fait capable de produire de l'excellente
musique, dommage que ce ne soit pas assumé tout au long de l'album.
- Sepultura : Dante XXI (2006) ★ ★ ★ ★
Après plusieurs tentatives plus ou moins intéressantes, voici enfin
l'album de la maturité pour Sepultura version Derrick Green !
Manifestement inspirés par le thème de ce concept-album (pas de piège,
c'est bien de la Divine Comédie de Dante qu'il s'agit), nos
brésiliens livrent un album plus ramassé (moins de 40 minutes), plus
mélodique, et surtout plus inspiré que la plupart de ceux qui le
précèdent. Certes, on reste dans le domaine du gros son, mais une touche
orientalisante (sur City of dis), quelques riffs à base de notes
répétées bien exploités (sur False notamment) et même des touches
orchestrales (surtout présentes dans les très courtes pistes de
transition, avec encore une fois une prédominance de violoncelles, on
peut même regretter que le groupe n'ait pas osé en mettre un peu plus)
rendent le tout vraiment moins dense et tout bêtement plus intéressant.
Certes, ça s'essouffle un peu dans la deuxième moitié de l'album
(Buried woods ou Crown and miter sont trop basiquement
bourrines), mais une conclusion inattendue (Still flame avec ses
choeurs et le retour du violoncelle) confirme s'il le fallait qu'on a
vraiment trouvé l'album du renouveau pour le groupe. Encore inégal et
perfectible, mais plus qu'une promesse, un bon album.
- Sepultura - A-lex (2009) ★
Mes amis brésiliens sont pour le moins déroutants. Après un album
vraiment réussi inspiré par Dante, ça paraissait une bonne idée de
repartir sur un concept similaire, cette fois-ci à partir d'Orange
Mécanique. Bon ok, ils se sont crus obligés de caser un hommage à
Beethoven, et sans surprise la piste sobrement intitulée Ludwig
van n'a pas l'ombre d'un intérêt (mais y a-t-il des reprises de
classique par des métalleux qui dépassent le stade de la simple
curiosité anecdotique ?). Mais pour le reste, on pouvait espérer quelque
chose de sympa. Grosse déception, le groupe revient quasiment tout le
temps à un metal speed ultra rentre-dedans et franchement peu inspiré,
c'est long, poussif et lassant. Les meilleurs moments sont même
peut-être les quelques pistes intitulées A-Lex qui servent de
transitions, c'est dire... Allez, soyons honnêtes, quelques tentatives
de diversifier l'ambiance fonctionnent à peu près (We've lost
avec son intro acoustique, la première moitié de Sadistic values
en chant clair, ou Strike et ses effets de vibrato bizarres mais
intéressants), mais c'est bien peu sur un album de 18 titres (certes
courts pour la plupart). Un net recul de la part de Sepultura.
- Sepultura - Kairos (2011) ★ ½
Encore un album décevant pour Sepultura, on remonte légèrement la pente
après A-Lex mais ça ne va tout de même pas chercher bien loin, avec
beaucoup de titres similaires, une batterie qui mitraille souvent de
manière très répétitive, et des pistes de transition totalement
inutiles. En fait, et c'est assez symptomatique, les meilleures pistes
du disque sont celles où Sepultura ne fait pas du Sepultura : reprise de
Ministry avec Just a fix (je ne connais pas du tout
l'original, mais cette version est efficace), une autre reprise en fin
d'album (piste bonus initialement si j'ai bien compris) et, encore plus
inattendu, une collaboration avec le groupe de percussions français
Les Tambours du Bronx. On se demande un peu comment cette
improbable rencontre a pu avoir lieu, mais elle donne complètement autre
chose à entendre, et à vrai dire ça fait du bien tant l'album est
globalement attendu.
- Sepultura - The mediator between head and hands must be the heart (2013) ★ ★ ★
Prix du titre à rallonge gagné haut la main par Sepultura avec ce
disque. Fort heureusement, il n'y a pas que le titre qui soit plus long
que d'habitude, les morceaux aussi gagnent en durée par rapport à la
plupart des albums précédents (seulement 11 chansons sur cet album de 50
minutes), et c'est bon signe, car ça marque une nouvelle fois un retour
de nos brésiliens à un metal beaucoup plus posé, en fait assez proche du
thrash teinté de percussion tribales (qui, elles, sont à nouveau assez
présentes, surtout sur les derniers titres de l'album) d'un Chaos
A.D.. Bon, ne rêvons pas non plus, le disque n'est pas à la hauteur
de ce dernier car encore trop inégal, mais il y a vraiment de bons
moments : l'intro de The Vatican un peu facile (choeurs et
cloches, vu le thème, c'est cliché) mais efficace, le très déjanté Da
lamo ao caos (ne pas chanter en anglais, mine de rien, ça change
beaucoup), ou le très dépressif mais excellent Grief (acoustique
et lent quasiment tout le temps). Globalement, peu de tempi très rapides
(on en retrouve sur Obsessed par exemple, et c'est loin d'être
bon), quelques incursions pas forcément géniales vers une ambiance plus
urbaine (The Age of the atheist), mais aussi des titres thrash
efficaces à défaut d'être très originaux, globalement c'est un album
très acceptable.
- Sepultura - Machine Messiah (2017) ★ ★ ★ ½
Après un The Mediator [...] qui effectuait une sorte de retour
aux sources plutôt réussi, Sepultura allait-il capitaliser et nous
proposer à nouveau un metal soigné et (un peu) calmé par rapport aux
excès précédents ? Eh bien, oui, et en même temps non... À nouveau très
peu de titres speed et brutaux (I am the enemy ou Silent
violence qui sont d'ailleurs les chansons les moins intéressantes du
disque), mais côté tranquillité on repassera tant le groupe semble
volontairement shooter dans toutes les directions à la fois ! Dès la
chanson titre inaugurale, surprise, un tempo lent, du chant clair, une
ambiance futuriste glaciale, c'est très épuré mais surtout très réussi !
Mais on est loin d'être au bout de nos surprises, puisqu'un peu plus
loin (sur Phantom self), ce sont carrément des violons
orientalisants qui viennent se combiner avec les percus tribales, pour
un effet, euh, assez spécial (pas sûr d'être vraiment convaincu, pour le
coup). On retrouvera des interventions orchestrales dans Resistant
parasites (assez anecdotiques) et surtout dans l'excellent Sworn
oath qui lorgne vers un côté épique rarement présent chez les
brésiliens. La piste fait accessoirement suite à Iceberg dances,
un instrumental (là aussi c'est très rare chez Sepultura) qui part
vraiment dans tous les sens. Sans même compter le bonus ridicule (une
reprise de générique d'anime assez grandiose), on a donc un album très
varié, surprenant, qui se prend parfois un peu les pieds dans le tapis,
mais qui arrive aussi à renouveler grandement l'intérêt que pourrait
porter l'auditeur blasé à Sepultura, plus de trente ans après ses
débuts. Vraiment un album à tenter.
- Sepultura - Quadra (2020) ★ ★ ★ ★
Me voilà donc arrivé au bout de la discographie de Sepultura et (ça
tombe particulièrement bien), cet album prétend faire une sorte de tour
d'horizon des différents styles du groupe depuis ses débuts. De fait, on
a un peu de tout au fil des différentes pistes : ça commence de façon
assez brutale avec un Isolation toutefois plutôt inspiré, les
choeurs (très présents sur tout l'album) ne tardent pas à faire leur
apparition (sur un Last time qui s'éparpille un peu), et on passe
carrément dans un autre monde avec Capital enslavement, qui
convoque à la fois les percus tribales devenues classiques pour le
groupe et l'orchestre orientalisant de leur album précédent, avec des
choeurs tribaux par-dessus le marché. Indigeste ? Eh bien non pas tant
que ça, ça passe même franchement bien. On n'est même pas loin de penser
à certaines chansons de Gojira sur le refrain, et ce sera à nouveau le
cas un peu plus tard dans le très bon Raging void. Mais le
meilleur est peut-être encore à venir, avec une deuxième moitié d'album
plus ambitieuse qui réussit par moments à créer des ambiances vraiment
prenantes, comme sur la superbe Guardians of earth avec son intro
acoustique et ses choeurs encore très présents. On a aussi droit à un
instrumental sympathique... et à une dernière piste (Fear, Pain,
Chaos, Suffering, tout un programme) dispensable avec invitée qui se
mêle moyennement bien au son Sepultura. Peu importe, les brésiliens ont
encore poussé le curseur un peu plus loin par rapport au déjà très
intéressant Machine Messiah, et les grandes réussites font
oublier les quelques pistes plus convenues. Au point de se demander si
on ne tient pas là, tout simplement, le meilleur album du groupe...