Mon avis personnel sur les disques d'Animals as leaders
- Animals as leaders - Animals as leaders (2009) ★ ★ ½
Après avoir passé par mal de temps ces dernières semaines à écouter du
metal plus ou moins extrême mais globalement assez accessible, retour à
quelque chose de beaucoup plus sérieux avec l'un des groupes préférés
des amateurs de djent, cette sous-branche ultra-technique du metal
progressif. Et de fait, rien de surprenant là-dedans, il s'agit de
musique très technique (projet d'un guitariste particulièrement
virtuose), hyper maîtrisée, avec ambiances très variées et
sophistiquées, mais qui lorgnent vers plein de choses assez éloignées de
la sphère metal proprement dite (pas mal d'utilisation de sons
électroniques, de la guitare acoustique sur certaines pistes, et même
des tentations presque jazzy par moments, comme sur Soraya, qui
du coup me plait assez peu). Rien de surprenant non plus du coup à ce
que j'apprécie assez moyennement cette musique. Non pas que je trouve ça
mauvais, loin de là, mais si quelques pistes me convainquent sans
problème (Behaving badly, le nettement plus percutant et assez
impressionnant Cafo), d'autres me semblent tourner à vide (On
impulse, ou The Price of everything and the value of
nothing). Globalement, pour comparer à ce que j'ai pu écouter de
plus proche, à savoir les albums de Liquid Tension Experiment, ça
manque franchement de nerf (on n'a pas droit aux titres ultras explosifs
et jouissifs qui ouvrent les disques de LTE), mais c'est plus homogène
en termes de qualité (on n'a pas non plus de pistes crémeuses en cours
de route). De la bonne musique pas vraiment pour moi.
- Animals as leaders - Weightless (2011) ★ ★
Pas de révolution pour ce deuxième album du groupe, bien dans la lignée
du premier. On retrouve même certaines ambiances très très proches de
celles de l'éponyme, comme cette ambiance détente sur Somnarium
qui rappelle celle de On Impulse (du coup, forcément, j'aime
pas). Il y a quand même un côté un peu plus ludique sur certaines pistes
(le motif initial d'Odessa, l'un de mes titres préférés du
disque, ou la rythmique pulsée de Do not go gently) qui aurait à
mon sens mérité d'être encore un peu plus développé, dans le sens où la
technicité domine quand même trop souvent les chansons (enfin, chansons,
façon de parler, ça reste bien sûr purement instrumental), comme sur
l'inaugural An Infinite regression (dommage, le titre était
plutôt attirant !). Pourtant, alors qu'on approche doucement de la fin
de l'album, l'intermède Espera bifurque soudain vers des
sonorités assez spatiales, qu'on retrouve au début de To lead you an
overwhelming question, et qui me plaisent nettement plus... jusqu'à
un intermède "jazz cool" qui refroidit nettement mon enthousiasme
naissant. Une belle utilisation de la guitare acoustique sur les
dernières pistes quand même, mais pour moi les bonnes idées sont
minoritaires par rapport aux passages que je trouve à la limite de
l'ennui.
Pas de critique pour les derniers albums du groupe (qui n'en a
d'ailleurs sorti que cinq à ce jour), mais quand même quelques mots
rapides à leur sujet : après un The Joy of motion plutôt plus
réussi que le précédent (j'aime beaucoup la piste The Woven web)
mais sur lequel mon avis global resterait quand même à peu de choses
près le même, le groupe a encore renforcé le côté technique imbittable
dans ses deux dernières productions, et assez bizarrement, je préfère
ces deux albums aux précédents, et notamment le petit dernier
Parrhesia. Pas de quoi crier au chef-d'oeuvre non plus, mais
c'est cohérent dans le côté presque abstrait de la musique (pas
d'intermèdes plus ou moins planants) et rythmiquement toujours aussi
impressionnant.