Entre deux films abscons et plus ou moins regardables,
il est toujours bon, même en temps de restriction sur les sortis ciné,
de se faire une petite toile purement pour le plaisir. C'est
incontestablement le cas avec ce petit film américain sorti relativement
discrètement chez nous, et qui revisite un genre déjà presque classique
: la comédie zombiesque. Rien de tel qu'un peu de tatanage de
mort-vivants pour se mettre en forme, non ?
Dans une Amérique dévastée par un virus ravageur et rebaptisée
(pour des raisons assez évidentes) Zombieland par les quelques personnes
ayant survécu, l'un des rares être encore vraiment humains qui se
balladent sur les routes est un jeu geek hyper froussard à la recherche
de ses parents. Pour s'en sortir dans cette jungle, sa recette est
simple : suivre à la lettre quelques régles de bon sens pour éviter de
terminer en hamburger humain. Sur sa route, il croise à peu près son
opposé un flingueur de zombie quasi professionnel fan de Twinkie's. Pour
pimenter un peu la chose, deux soeurs vont plus ou moins les rejoindre
dans leur ballade, qui va finalement les mener du côté d'Hollywood.
Un scénario ? Où ça, un scénario ? On vous a dit que c'était un film
défouloir, arrêtez de nous embêter avec ce genre de détails inutiles !
De fait, c'est plus un canevas, qui est plus est vraiment pas original,
auquel on a droit (l'amourette plus que prévisible entre le timide et la
jolie fille est pour le moins poussive), sur lequel Fleischer brode des
gags, dialogues et autres scènes de destruction massive de zombies dont
le principal but est de nous arracher quelques éclats de rire.
Et de fait, ça marche assez bien. Le film a pour lui deux atouts
évidents dans cette optique : une bande d'acteurs qui colle bien, Woody
Harrelson en tête en déglingo au coeur tendre, et surtout une maitrise
du rythme et de ses effets très appréciables. Là où beaucoup auraient
fini par agacer avec les effets visuels un peu flashys ou l'intrusion de
musique pas toujours très subtile, Fleischer réussit à garder un tempo
idéal tout le long du film (et puis quand même, Metallica sur le
générique, ça tue des ours). Il a également le bon goût de ne pas garder
toutes ses cartouches pour son final spectaculaire dans le parc
d'attraction, et surtout de livrer un film à la durée limitée, ce qui
lui évite de tourner en rond (ce qui n'aurait pas manquer d'arriver
rapidement vu le peu de fond de l'ensemble).
Bref, ça ne casse pas trois pattes à un zombie, mais c'est finalement un
petit film assez maitrisé que nous avons là. Evidemment, on n'aurait
peut-être pas dit non à une tentative d'approfondissement du côté de la
dramatisation de l'intrigue (ici, tout est en permanence tourné vers la
dérision), mais l'unique objectif visé est dans l'ensemble atteint :
divertir.
Roupoil, 28 décembre 2009.