Rien que pour vos cheveux,

film de Dennis Dugan (2008)



Avis général : 3/10
Côte nanar : Ah oui !
:-) J'avoue avoir rigolé plusieurs fois. Il y a des moyens et du culot, et Sandler est presque impresionnant de n'importe quoi.
:-( C'est souvent gras, et surtout bien nul dès qu'il n'y a pas un gag à l'écran.

C'est toujours la même chose quand on se retrouve pour un ciné entre potes : même s'il y a plein de choses potentiellement correctes à voir, on finit toujours devant un douteux navet parce que c'est la miniminisation du mécontentement qui l'a emporté et que le navet reste un genre consensuel. Et pourtant, là on n'était que trois ! M'enfin c'est avec bonne humeur et en s'étant psychologiquement préparés (et un peu physiquement aussi, le vin rouge aidant) que nous abordâmes cette prometteuse comédie avec Adam Sandler en tête d'affiche (je n'ai rien contre lui, c'est la première fois que je vois un de ses films).

Le titre français étant passablement ridicule, revenons à la VO, qui nous prévient : "Don't mess with the Zohan" (déconnez pas avec Zohan). De fait, Zohan, bien qu'assez hilarant avec sa barbe grotesque, n'est pas un rigolo, c'est rien moins que le plus efficace contre-terroriste de tout Israël. Mais la guerre avec les palestiniens le gave un peu. Son rêve, à lui, c'est de devenir coiffeur. Après avoir simulé sa mort, il s'embarque clandestinement pour Ney York, bien décidé à prendre son destin en main.

Pour ceux qui en doutaient, les premières minutes se déroulant au Moyen-Orient le confirment : ce film est un gros nanar complètement assumé. Réalisation clippeuse à jeter à la poubelle, acteurs qui en font des tonnes, Sandler en tête, et gags plus ou moins douteux et jamais subtils, voila pour l'essentiel du contenu. Ca n'empêche pas cette première partie d'être assez drôle, et de déployer une débauche de moyens amusante. On est finalement plutôt agréablement surpris, on rit sans se prendre la tête.

Evidemment, c'est trop beau pour durer, et les presque deux heures de film ont bien du mal à tenir le rythme. Déjà, le film se sent obligé de poser les bases d'une intrigue qui, si elle n'est pas frachement prise au sérieux, contient tout de même quelques éléments (la romance de Zohan avec sa patronne) qui font bien pâle figure entre deux gags scabreux. On ne s'appesantira d'ailleurs pas trop sur l'analyse des relations entre israëliens et palestiniens, faute de tomber très vite à court de vocabulaire. Mais on saura tout de même gré aux auteurs d'avoir abordé assez frontalement ce sujet délicat. Il faut dire qu'ils ne manquent pas de culot, comme en témoignent nombre de scènes franchement accès sexe, réussissant même un certain renouvellement dans les blagues grasses (bon, ça va quand même un peu loin par moments).

Tout ça nous donne donc un film assez indiscutablement mauvais, mais un nanar tout ce qu'il y a de plus passable. Ceci dit, manque à mon avis à cette oeuvre pour s'approcher d'un statut culte une plus grande ironie et distance vis-à-vis de ses délires. Certes, ce n'est pas à prendre au premier degré, mais on a plutôt l'impression que ces joyeux drilles sont fiers de leur connerie assumée, quand la mettre un peu en boite eut été encore plus fort. Ah, une dernière mention spéciale pour les assez nombreuses guest stars : Adam Sandler a apparemment un sacré carnet d'adresses...

Roupoil, 25 septembre 2008.



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