Journée spéciale cinéma d'animation pour moi hier pour
fêter les vacances, avec deux films : le dernier Burton et donc ce nouveau
produit des studios Aardman. Fan des moyens métrages Wallace et Gromit,
j'avais été relativement déçu par le passage au cinéma avec un Chicken
Run certes très amusant, mais à mon goût pas inoubliable. J'attendais
mieux du retour des deux héros maintenant légendaires crées par Nick Park.
Nous retrouvons donc le chauve le plus inventif de toute l'Angleterre et
son toutou mutique dans leur occupation préférée : la création de machines
invraisemblables, en l'occurence destinées à l'éradication de la terreur
des potagers : le lapin. Il faut dire que la tension est à son comble au
village : le concours annuel de légumes géants organisé par la belle
(enfin, du moins aux yeux de Wallace) Lady Trottington approche à grands
pas. Tout comme le lapin géant qui ne va pas tarder à terroriser la
population.
Dès le générique, on sent une familiarité confortable nous envahir.
Wallace et Gromit sont de retour, inimitables et toujours aussi
attachants. Park s'est concentré sur ses fondamentaux avec cette nouvelles
histoire, en y ajoutant peut-être une pincée d'humour supplémentaire. Pas
de changements radicaux dans la recette donc : invraisemblables machines,
courses-poursuites délirantes, clins d'oeil malicieux et adorables animaux
(les lapins ont ici remplacé les moutons de Rasé de près. Pour
les habitués et pour les autres, que du bonheur en perspective. Et il faut
bien admettre que, pandant la moitié du film, les éclats de rire
s'enchaînent à un rythme frénétique, et l'humour fait mouche à chaque
fois. De personnages caricaturaux (le prêtre et le chasseur) en détails
beaucoup plus subtils (jetez un oeil attentif aux portraits dans l'intro
ou aux vitraux dans l'église), on est fasciné par le soin apporté à la
réalisation de ce qui semble alors être le meilleur opus de la série. En
parlant de réalisation, d'ailleurs, un coup de chapeau aux cadrages et
lumières, parfaits tout au long du film.
Malheureusement, le film ne tient pas tout à fait la distance sur la
petite heure et demie que lui impose le format long-métrage. On sent des
signes d'essouflement au milieu, et les efforts pour relancer la machine
scénaristique ne font que souligner sa minceur. Mais on retrouve tout
l'entrain nécessaire pour un final haletant (et peut-être le meilleur gag
de tout le film, celui du porte-monnaie).
Pour répondre à la question que je me posais dans l'introduction, pas de
doute, cette nouvelle aventure de Wallace et Gromit est une grande
réussite, parfaitement à la hauteur des précédentes productions de Nick
Park. On regrettera juste que le matériau soit un peu léger pour un film
de cette durée, mais on tient tout de même l'un des films à ne pas rater
en ce moment.
Roupoil, 22 octobre 2005.