Walk the line,

film de James Mangold (2005)



Avis général : 6.5/10
:-) Acteurs super efficaces, musique entrainante, réalisation sobre mais un bon rythme global.
:-( Bah, c'est un peu la trentième fois qu'Hollywood nous fait le coup de la biographie bien mise en scène...

La deuxième tentative pour aller voir ce film fut la bonne. La première fois, j'avais programmé le dernier Malick juste avant, mais ce dernier m'a curieusement pasé toute envie de rester deux heures de plus devant un écran noir. Cette fois-ci, j'avais aussi vaguement prévu un d'enchainer deux films, mais les horaires n'étaient pas très pratiques, donc pas de risque de ratage. Allons-y donc pour la vie de Johnny Cash, dont je n'ai, comme mes habitués doivent se douter, jamais entendu une note jusque là.

Tout commence donc par l'enfance de Johnny. Enfin, pas exactement, car une rapide intro nous suggère que le film sera essentiellement un long flash-back, un classique du rire, qui n'apporte pas grand chose, mais bon pourquoi pas. Enfance donc, et papa méchant, traumatisme initial, etc... en l'occurence la mort de son grand frère (qui était tellement plus grand, beau et fort que lui) tronconné par une scie (sympa). Quelque temps plus tard, Johnny s'en va-t-en guerre, où il va surtout jouer de la guitare dans son coin. Un retour, un mariage et un gamin plus tard, il se fait repérer presque par hasard par un producteur et devient célèbre. Il enchaine alors les tournées. C'est là qu'il va croiser June Carter et les amphétamines.

Et alors, que va-t-il se passer ensuite ? Vous pensez que John et June vont tomber amoureux ? Gagné. Qu'ils vont finir ensemble, mais que ça mettra à peu près tout le film à se concrétiser ? Gagné. Que Johnny va gâcher sa carrière à cause de sa dépendance à la drogue ? Gagné. Qu'il s'engueulera avec son père à cause de son comportement avec lui quand il était gamin ? Gagné. Je pourrais en citer encore des dizaines d'autres : tout, jusqu'au petit texte qui défile à la fin pour nous raconter la suite de l'histoire, est conforme à ce que le spectateur attend. C'est prévisible, formaté à l'extrême, vraiment le biopic hollywoodien dans toute sa splendeur, déjà vu trente fois mais toujours un genre porteur.

Et on comprend facilement pourquoi d'ailleurs, parce que tout cela n'empêche absolument pas le film d'être bien ! Certes, on aurait pu se passer de la pseudo-morale basée sur la mort du frangin, et aussi d'un ou deux revirements dans la relation entre John et June. Mais s'il y a un ou deux ingrédients un peu lourd dans ce gâteau, la pâte en est tout de même très goûtue. La réalisation n'a rien de génial, mais passe bien la rampe, la reconstitution est impeccable (on serait déçus du contraire), les scènes de concert sont super, et bien sûr les deux acteurs principaux sont excellents. Avec tout ça, et pour peu qu'on ne soit pas allergique au rock (dont on n'entend d'ailleurs, mais c'était prévisible, que des extraits de chansons, ce qui est toujours un peu dommage), on se laisse faire avec plaisir.

Après, bien sûr, je reste un peu étonné de l'enthousiasme de certains, qui croient voir là un film majeur. Non, faut pas déconner, des films comme celui-là, l'usine à rêve d'Hollywood nous en sort tous les ans, on va pas crieir au génie pour si peu. Simplement remarquer qu'ici, elle a bien fait son boulot. Du coup, on redemandera bien un enième biopic dans le même style pour dans quelques mois, le temps de digérer celui-ci...

Roupoil, 26 février 2006.



Retour à ma page cinema