Virgin suicides,

film de Sofia Coppola (1999)



Avis général : 8.5/10
:-) Une atmosphère très bien reconstituée, la très belle musique n'y étant pas pour rien. L'ironie omniprésente.
:-( C'est un poil appliqué dans l'ensemble. Le scénario n'est pas toujours totalement crédible.

Si ce film-là n'est pas un film Roupoilesque à souhait, alors je ne sais pas ce qu'il vous faut. Une histoire sordide, cinq blondes évanescentes à l'affiche, on ne peut pas rêver mieux. Comme en plus c'est un bon film, c'est vraiment la fête, ça fait une bonne excuse pour aller admirer Kirsten Dunst.

Le film ne cherche pas à faire un mystère de la fin tragique qu'il réserve à ses héroïnes, on est prévenus dès le début par une voix-off qui continuera à accompagner pendant tout le film les aventures de quelques adolescents dans une ville américaine moyenne des années 70. Tous les garçons du coin fantasment sur les cinq filles du couple Lisbon, vieux réacs bien comme il faut. Un jour, la plus jeune, Cecilia tente de se suicider. Ce sera curieusement l'occasion pour les soeurs de s'ouvrir au monde, mais l'embellie sera de courte durée.

Bien que le sujet soit particulièrement glauque, le film ne l'est pas du tout, privilégiant pendant sa quasi-totalité (les quatre derniers suicides n'intervenant qu'à la fin) une vision à la fois tendre et ironique des rapports entre la famille Lisbon et le reste du monde. Tout est affaire d'atmosphère, je connais un certain nombre de personnes qui n'ont pas franchement accrochée à celle recréée par Sofia Coppola, personnellement, je la trouve extrêmement prenante. Déroulement relativement lent, image nimbée de lumière, musique vaguement dépressive, on est pris dans cette histoire, pourtant fort banale jusqu'à son dénouement.

Il y a finalement peu à dire sur le reste, la réalisation étant d'un classicisme de bon aloi. Les acteurs sont très bien (même si Kirsten Dunst n'est absolument pas crédible dans le rôle d'une gamine de 14 ans, j'ai du mal à comprendre pourquoi les rôles des filles n'ont pas été inversés), les détails ironiques permanents font prendre pleinement conscience de l'absurdité du rigorisme des parents (poussé d'ailleurs un peu loin, tout comme la révolte silencieuse de Lux ; quand elle se met à coucher avec tout le monde sur le toit, on a un peu de mal à y croire), et la voix-off accompagne sobrement le tout.

Au final, un premier film à la fois très classique et très personnel, mais qui dégage pour celui qui tombera sous son charme un pouvoir d'attraction assez irrésistible. En ce qui me concerne, je le trouve meilleur à chaque nouvelle vision. Mais d'autres se contenteront sûrement de ne pas comprendre l'engouement qu'il suscite.

Roupoil, 7 juillet 2005.



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