Very bad trip,

film de Todd Phillips (2009)



Avis général : 6.5/10
:-) C'est rigolo, bien rythmé, avec un scénario pas bête.
:-( Très gras et peu subtil.

Si les films d'action hollywoodiens ne sont plus ce qu'ils étaient il y a une vingtaine d'années (mais continuent à engranger les dollars par millions, donc après tout pourquoi s'en faire ?), il y a bien un domaine dans lequel nos amis américains se sont refaits une santé depuis quelques temps : celui de la comédie, tendance lourde et en-dessous de la ceinture. Après les nombreux succès de la bande à Judd Apatow, voici un nouvel outsider qui débarque dans cette catégorie après avoir fait un carton outre-Atlantique : la gueule de bois (mais pourquoi diable se sont-ils encore cru obligés de changer le titre anglais pour en proposer un autre moins pertinent ?

La gueule de bois, assez sévère, c'est ce qui attend nos trois héros du jour, au milieu d'une suite totalement dévastée du Caesar's Palace, au lendemain de l'enterrement de vie de garçon de leur copain Doug. Petits soucis, en plus des dégats : Doug a disparu, remplacé entres autres par un tigre et un bébé, et surtout, ils ne se souviennent de rien. Commence pour eux une drôle d'enquête à la poursuite de leurs souvenirs de cette soirée mémorable.

Un point de départ de scénario finalement assez malin, qui permet aux auteurs de briser la linéarité du récit, et d'aligner les grosses révélations à un rythme assez effréné. Une chose est sûre, on ne s'ennuie pas une seconde, les trois zouaves ayant aligné en une soirée assez de conneries pour remplir au moins une vie d'une personne normale. Et même si l'humour est très souvent de bas étage, il y a tout de même une certaine variété de ton, du gag purement débile aux allusions douteuses en passant par des moments plus absurdes.

Surtout, et c'est bien ça l'essentiel, l'humour fait le plus souvent mouche, même quand c'est au forceps. Les acteurs sont convaincants, les dialogues efficaces, le beau-père réussit même à devenir quasiment culte en deux répliques, et les autres personnages secondaires ridicules ou célèbres (le chinois dans la première catégorie, Mike Tyson dans la deuxième) réussissent l'effet escompté. Qui plus est, le réalisateur réussit, en deux plans de désert et avec un accompagnement musical soigné, à donner à son film le caractère cool manifestement recherché.

Alors tout compte fait, si les amis de la finesse et du bon goût passeront à raison leur chemin (le diaporama qui accompagne le générique final est, il faut bien l'admettre, assez trash), les autres passeront un bon moment avec ces trois gusses. Pas de quoi crier à la comédie culte, non, mais un succès somme toute mérité.

Roupoil, 28 juin 2009.



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