Véngeance,

film de Johnnie To (2009)



Avis général : 5.5/10
:-) Le style assez classe, la musique qui va bien, les flaques de sang et les ralentis.
:-( Le scénario très creux et mal exploité. Des longueurs.

Juste après Jusqu'en enfer, on continue avec les films cannois, avec ce premier extrait de la sélection officielle, le film des Johnnies. Ce n'est pas vraiment Johnny l'acteur qui m'a amené à aller voir le film, mais bien Johnnie le réalisateur, dont ça faisait quelques années maintenant que je me disais que j'irais bien voir un de ses films à chaque fois qu'ils faisaient une apparition sur nos écrans. Les spécialistes me diront peut-être que j'aurais mieux fait de moins attendre car je n'ai pas pioché le meilleur, mais pour une fois j'ai cédé aux sirènes de la pub en l'occurence engendrée par la sélection cannoise.

Johnny, donc, s'en va-t-en guerre contre des vilains chinois qui ont trucidé son gendre et ses petits-enfants et laissé sa fille pour morte. Lui-même est reconverti dans la cuisine mais a manié du flingue dans sa jeunesse. À l'aide des potes tueurs à gages qu'il se fait en débarquant en Asie, il va faire parler la poudre.

Difficile de développer beaucoup plus un scénario qui, soyons honnête, reste extrêmement basique. C'est plus un schéma qu'autre chose, tout comme d'ailleurs les personnages s'en tiennent souvent à une esquisse assez grossière. C'est à la fois une qualité dans la mesure où, à chaque fois que To essaie de pousser un peu niveau psychologie, il se plante assez lamentablement (la scène de Johnny à l'hosto ne fait que confirmer que ce n'est pas la révélation du siècle en tant qu'acteur) ; et tout de même assez décevant car il y avait pourtant quelques pistes intéressantes (les problèmes de mémoire de Costello, notamment), qui ne sont essentiellement pas exploitées.

Bref, il faut se contenter de l'action, et ça, au moins, le film n'en manque pas, puisque les fusillades et autres scènes d'attente gorgées de tension à la Sergio Leone se succèdent quasiment sans temps mort. Les temps morts ne sont pourtant pas absents à l'intérieur de ces mêmes scènes, parfois étirées outre mesure pour bien étaler les effets de style. Bon, ok, le style, c'est ce que Johnnie To maitrise le mieux, et les scènes de genre transpirent tellement la classe qu'elles se suffisent quasiment à elle-mêmes, avec leur ralentis hyper maitrisés et autres effets de lumière superbes.

D'ailleurs, pour un néophyte comme moi en matière de cinéma de Johnnie To, ça a largement suffi à justifier le déplacement. Mais la prochaine fois, j'aimerais quand même bien voir un peu plus qu'un exercice de style, et un peu plus qu'une silhouette (je ne me prononcerai pas sur l'hommage à Melville caché derrière l'imper et le chapeau, n'ayant jamais vu de film de Melville) en guise de personnage principal.

Roupoil, 6 juin 2009.



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