Valse avec Bachir,

film d'Ari Folman (2008)



Avis général : 7.5/10
:-) Les flash-backs sont très bien faits et prenants. La musique colle bien. Le sujet est intéressant.
:-( Les scènes de dialogue passent moins bien le cap de l'animation.

Bon, je sais que je vous fais le coup chaque année, mais je me sens quand même obligé de marquer le coup une fois de plus : quatre années passées depuis la création de cette page web, un peu moins de critiques peut-être depuis le printemps dernier, mais la base de données s'agrandit toujours, et donc une cinquième Fête du Cinéma à partager ici. Pour commencer, comme le veut la tradition, un petit film d'animation histoire de détendre l'atmosphère. Ah, on me signale en coulisses que j'ai pas vraiment visé dans la même catégorie qu'avec Shrek 2 ou Madagascar. Pas grave, on va faire avec ce qu'on a.

De fait, le sujet est bien sérieux, puisqu'il s'agit d'un ancien de la guerre du Liban cherchant à retrouver ses souvenirs du jour des massacres de Sabra et Chatila. Sérieux qui lui a d'ailleurs valu une comparaison assez grotesque avec Persépolis, les deux films étant très différents. Ici, Folman alterne les scènes de dialogue avec ses anciens compagnons (animées également, même si on ne peut pas dire que le rendu soit très heureux) et les scènes de guerre, souvent très teintées d'onirisme et faisant la part belle aux émotions des combattants.

Si vous allez y chercher une leçon d'histoire, vous serez sûrement déçus, le but de Folman étant de se focaliser sur ce qu'a suscité cette guerre chez des jeunes qui avaient bien du mal à comprendre toute la portée de leurs actes. Et de ce point de vue, c'est très réussi. Le recours à l'animation permet vraiment de s'affranchir du côté documentaire, et une très bonne utilisation de la musique (bon, faut dire, quand on me met la 20ème sonate de Schubert, moi je craque ; mais le style des musiques est très varié et le choix toujours juste) occasionne quelques scènes carrément saisissantes.

La question qui fait un peu peur au fur et à mesure que le film se déroule est de savoir comment va être traité le jour des massacres proprement dit. Folman choisit essentiellement la sobriété, agrémentée de quelques images d'archives pas forcément indispensables (mais qui ne m'ont pas dérangé comme ça a pu être le cas pour certaines personnes). Efficace, mais presque terne au vu de ce qu'il nous avait montré avant.

Pas de quoi toutefois gâcher un excellent film, qui réussit à gagner à la fois sur le plan artistique et sur le plan de la réflexion. S'il peut ouvrir la voie à d'autres tentatives, il devrait même gagner rapidement un statut mérité de film fondateur.

Roupoil, 2 juillet 2008.



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