Un Amour de jeunesse,

film de Mia Hansen-Love (2011)



Avis général : 5/10
:-) C'est plutôt bien fait, plutôt bien filmé, pas desagréable.
:-( On se demande un peu en sortant quel est le but du film...

L'avantage de ne pas avoir vu un seul film au cinéma pendant presque deux mois de vacances, c'est qu'on peut espérer que ceux qui sont encore à l'affiche en cette fin de mois d'août sont les meilleurs. Ou pas. En ce qui concerne cet Amour de jeunesse, il avait à peu près tout pour me déplaire, puisqu'il s'agit d'un film d'auteur français dont la réalisatrice est encensée par la critique à chaque nouvelle oeuvre (c'est sa troisième) sans grande surprise puisqu'elle est elle-même issue de la critique (et accessoirement fort pédante en interview pour le peu que j'ai pu en voir) mais que le public semble trouver plus chiant qu'autre chose.

Difficile en tout cas de faire un résumé du film sans tout raconter, dans la mesure où il ne se passe effectivement pas énormément de choses. On suit la jeune Camille à trois moments de sa vie, d'abord lycéenne et folle amoureuse d'un benêt qui lui brise le coeur ; puis jeune adulte en train de construire sa vie avec un de ses profs d'architecture (couple très improbable mais passons), et enfin quelques années après alors que son premier amour ressurgit dans sa vie à l'improviste.

Rien d'extraordinairement novateur dans tout ça, mais après tout l'essentiel n'est pas le sujet mais ce qu'on a à en dire. ici, assez clairement, la réalisatrice n'a en fait pas grand chose à en dire. On a bien droit à un bon lot de dialogues sûrement très pensés, mais surtout vaguement à côté de la plaque, récités avec plus ou moins de conviction par des acteurs inégaux (le garçon qui joue Sullivan a pour le moins un jeu étrange), et à de belles images, notamment lors de vacances en Ardèche qui tournent à la leçon de naturalisme béat (comme souvent, c'est pas loin de tourner au naturalisme beta). La réalisatrice semble en fait éviter comme la peste les coupures dramatiques, expédiant par exemple en deux minutes sans émotion une fausse couche dont on se demande bien, du coup, pourquoi elle n'a pas été simplement supprimée du scénario.

Malgré cela, je n'irais pas dire que le film est ennuyant. Il a son petit rythme tranquille, et avance malgré l'extrême simplicité des enjeux présentés. Par moments, on a même l'impression que le film est en train de toucher du doigt de façon assez précise quelque chose d'intéressant, comme ce sentiment de regret qui envahit les deux protagonistes au moment de leurs retrouvailles. C'est malheureusement très fugitif, trop pour qu'on puisse trouver à ce film plus que des petites qualités de gentille oeuvrette vite vue vite oubliée.

Le gros problème du film, à vrai dire, c'est qu'il est tout bonnement creux. Peut-on vraiment, en 2011, se contenter de filmer, certes pas mal, des tranches de vie essentiellement banales ? La critique semble penser que oui. Personnellement, j'ai envie de dire "C'est un peu court, jeune femme".

Roupoil, 31 août 2011.



Retour à ma page cinema