Two lovers,

film de James Gray (2008)



Avis général : 5.5/10
:-) Des personnages pas inintéressants, quelques belles scènes, un traitement inattendu du sujet.
:-( Quelques scènes pas belles du tout. Un scénario dangereusement proche de l'indigence.

Tiens, pour notre petite toile en amoureux ce soir, si on allait voir le film romantique du moment, signé James Gray ? Hein, quoi, James Gray ? Non, il doit y avoir erreur. D'une part, il ne fait que des polars, et en plus il fait à peine plus d'un film par décennie, et son dernier est sorti l'an dernier... Ah ben si en fait c'est bien lui, qui a changé de genre, et au passage gagné en rapidité, apparemment. Eh bien, comme La Nuit nous appartient, son précédent opus, m'avait plutôt franchement convaincu, pourquoi ne pas tenter ?

Leonard est un gentil garçon retourné vivre chez ses parents (et bosser pour eux) après une grosse désillusion amoureuse qui l'a conduit aux tentatives de suicide. Ses parents, définitivement très attentionné, essaient de le reconstruire sentimentalement et professionnellement en le casant avec la belle Sandra, fille de riches amis avec qui ils veulent fusionner leur affaire. Mais bon voila, un beau jour, Leonard croise Michelle dans l'escalier, et on sent bien qu'il est très attiré par elle.

Vous allez me dire, ça sent un peu le réchauffé tout ça. Eh bien, pour ne pas vous rassurer, je dois bien vous prévenir que tout est du même tonneau qui a mûri un peu trop, du copain marié de Michelle qui lui promet depuis des lustres qu'il va divorcer au retournement final qu'on sent venir gros comme une maison. Pas de quoi sauter au plafond niveau scénario donc, c'est un peu décevant.

Heureusement, derrière la caméra, Gray réussit à créer une ambiance qui, elle, n'a rien de vue et revue. Les personnages avec leurs failles, restent assez intéressants, et la description du milieu juif new-yorkais ne fait pas du tout factice. Bref, la plupart du temps, on y croit malgré tout, et il réussit même à nous surprendre par instants avec de belles séquences réellement émouvantes (le passage à l'hôpital de Michelle, notamment). Hélas, on ne sent pas gray à son aise avec ce genre en permanence, et il y a aussi son bon petit lot de scènes qui, tout simplement, ne passent pas du tout. Celle où nos deux héros finissent par s'embrasser (et plus si affinités) sur le toit, suivie de l'échange téléphonique de "Je t'aime" en se regardant à travers les fenêtres, est assez pathétique, à peine mieux que ce qu'on voit dans la première sitcom venue.

Changement de cap peut-être pas encore totalement maitrisé pour Gray, mais il faut bien dire que la pauvreté intrinsèque de l'intrigue ne l'aidait vraiment pas. Quelque part, ça reste donc une performance honorable d'avoir réussi un film qui, somme toute, se laisse regarder.

Roupoil, 24 novembre 2008.



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