Tucker et Dale fightent le mal,

film de Eli Craig (2010)



Avis général : 6/10
:-) Plutôt rigolo, pas si mal fait, on passe un bon moment.
:-( C'est crétin à souhait, et pas hyper recherché.

Parmi les dizaines de films produits outre-Atlantique chaque année, on le sait, tous ne font pas route vers nos écrans (ce qui ne suffit d'ailleurs pas à empêcher la domination régulière du cinéma américain au box-office). Si certains ont la route toute tracée (la sélection laisse peut-être à désirer les concernant, d'ailleurs), d'autres peuvent chercher un distributeur pendant des années malgré une carrière remarquée lors des festivals, avant parfois de finir par passer par la case direct-to-DVD. Ce n'est pas le cas de ce petit film dont on entend parler depuis un petit bout de temps mais qui aura ramé un peu avant de se faire une petite place sur nos écrans.

Il faut dire que le titre ne laisse pas augurer grand chose de bon. Tucker et Dale, ce sont deux péquenots qui, sous prétexte de retaper une vieille bicoque pour y passer des week-ends pépères, vont en fait trucider de l'ado débile venu faire un peu de camping dans le coin. À moins que ce ne soient les ados bas-de-plafond qui n'aient des envies meurtrières envers les inoffensifs bouseux. En fait, au départ, personne n'est vraiment psychopathe dans cette histoire, mais une série de quiproquos va lancer le week-end sur la voie du massacre sanglant.

Film d'horreur donc, mais surtout pas sérieux. Le but est d'essayer de détourner les codes du genre et de rigoler un bon coup tout en faisant gentiment référence à quelques classiques. Une recette pas franchement neuve, mais appliquée ici avec un premier degré au fond assez efficace : il s'agit vraiment simplement d'une comédie de situation reprenant des archétypes du film d'horreur (au niveau des personnages notamment) et présentant quelques morts bien gores à coups d'accessoires classiques (la tronçonneuse joue notamment un rôle de premier plan, même si elle ne tue pas grand monde).

On est donc là pour s'amuser, et çamarche plutôt bien. Les auteurs ont un sens du rythme et surtout du placement de réplique assez redoutable (rien de plus drôle qu'un "You're ok ?" au milieu d'une séquence pur gore, à condition que ça ne tourne pas au ridicule), et arrivent même à faire oublier le côté un peu amateur de l'ensemble : les acteurs sont quelconques mais pas risibles, les décors sobres mais pas bidons, la musique fadasse mais pas envahisante, ça passe.

À vrai dire, la modestie assumée du film le sert tout en lui imposant ses limites. Pour faire un film vraiment cult et marquant, il aurait sûrement fallu pousser beaucoup plus loin le trash et l'irrévérence (là, le film devient notamment particulièrement mou du genou sur la fin). Ce n'est pas le bue de Tucker et Dale, qui se ontentent de nous faire passer un bon moment gentiment crétin en leur compagnie. C'est toujours mieux que de se planter en prétendant faire la parodie ultime.

Roupoil, 5 février 2012.



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