Trainspotting,

film de Danny Boyle (1996)



Avis général : 6.5/10
Pourcentage gozu : 1%
:-) Le mauvais goût franchement assumé, quelques scènes délires qui font vraiment rire.
:-( Un scénario finalement pas très solide. Une mise en scène plus clinquante que brillante.

A force d'entendre des tas de gens parler de Trainspotting quand on fait allusion à Requiem for a dream (et vice versa), il était temps que je me fasse une idée sur ce film "culte" (je mets entre guillemets car il finit par être galvaudé à force d'être utilisé à tort et à travers). Une petit piquouze pour se mettre en forme et c'est parti.

Car il est question ici de drogués, et plus particulièrement d'héroïnomanes. Encore des rebuts de la société, loques humaines uniquement propres à inspirer le dégoût ? En fait, pas exactement : Mark et ses potes ressemblent plutôt à des caricatures de djeunes cools dont la drogue aurait remplacé l'alcool ou la clope dans le rôle du lien social et de destresant. Ces jeunes gens font donc un certain nombre de conneries, se défoncent, font la fête, baisent, le tout dans une bonne humeur assez générale. Mais un jour, Mark renonce pour de bon et s'en va bosser àLondres (le reste du film se passant à Edimbourg).

Le film a, parait-il, choqué à sa sortie. Aujourd'hui, c'est simplement l'occasion de constater à quel point le poids des images évolue rapidement au cinéma, puisque dix ans plus tard, on ne trouve pas vraiment de quoi fouetter un chat. Certes, le film est trash par moments. Mais la représentation réaliste de scènes de shoot passe assez inaperçue. Pas grave, Boyle compense largement par un mauvais esprit constant et, il faut bien l'avouer, assez réjouissant. Pendant la moitié du film, son objet chic et choc remporte même franchement l'adhésion on se marre, bêtement mais beaucoup, face aux déboires de ces doux dingues, et la réalisation tape-à-l'oeil s'ccomode tout à fait des situations décrites. Mais déjà, une faiblesse point : le scénario semble trop souvent fabriqué dans le seul but de créer des situations comiques.

Tant que le rythme compense, ça ne pose pas de problème, mais en trois quarts d'heure, Boyle semble avoir épuisé son sujet. Il prend du coup un tournant plus dramatique, tentant de faire une analyse un peu plus poussée des conséquences de la drogue sur la vie de nos lascars. Mauvaise idée, car les insuffisances du scénario se dévoilent au grand jour, et la réalisation ne colle plus vraiment au sujet (déréalisant de façon assez curieuse les pires moments). Sauvons tout de même une belle scène de manque lors de la transition.

Que retient-on de tout ça ? Pas grand chose au fond, car ce film n'est pas très sérieux, même quand il tente de l'être. Et il n'est par ailleurs jamais aussi bon que quand il assume son délire. Belle brochette d'acteurs dans les rôles principaux, en tout cas. A voir au moins comme curiosité, mais ne vous méprenez pas : ce n'est pas un film sur la drogue, mais une comédie faisant intervenir des drogués.

Roupoil, 24 mai 2006.



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