THX 1138,

film de George Lucas (1971)



Avis général : 5/10
:-) Une vision intéressante du futur. Un scénario basique mais bien construit.
:-( C'est pour le moins austère. Le langage technique incompréhensible finit par lasser.
Pourcentage gozu : 3%

Un film de sience-fiction des années 70 signé par un certain George Lucas, ça vous dit quelque chose ? Eh bien vous avez tout faux, on retourne encore quelques années en arrière pour revoir le premier long métrage du désormais célebrissime George, qui ressort en version "restaurée" en ce moment dans les salles (comprendre que tonton George a rajouté quelques effets totalement superflus, extrêmement voyants et surtout à contre-courant de l'esthétique du film, mais bon, il n'y en a pas trop...).

La trame est assez classique pour un film d'anticipation, mais ça ne devait pas être si bateau que ça à l'époque où le film a été réalisé. Dans une société futuriste extrêment cont^rôlée, où les humains sont vidés de toute émotion par la consommation obligatoire de sédatifs et surveillés de près par des robots, THX 1138 (même les noms ont disparu, remplacés par ces noms de code barbares) découvre l'amour avec sa colocataire. Devenu un paria, il tente de s'enfuir.

Cette intrigue place déjà le film du côté "sérieux" de la SF, avec son lot de critiques sous-jacentes de la société contemporaine. De ce point de vue, d'ailleurs, Lucas réussit assez bien son coup : atmosphère étouffante, cohérence de l'ensemble, thèmes encore très actuels aujourd'hui (état policier, peur du nucléaire, et même quelques piques assez surprenantes visant la société de consommation et la religion).

Mais là où on est le plus surpris c'est au niveau de la forme. Difficile d'imaginer plus éloigné de Star Wars, on serait plutôt du côté de Tarkovski : froid, austère, et même carrément expérimental par moments. Le décor est essentiellement blanc (il y a une longue scène qui se déroule entièrement sur fond blanc), la musique assez spéciale, et la bande-son très souvent occupée par des anonces techniques pleines de chiffres. L'effet est intéressant, mais hélas pas très bien exploité. Ca tourne assez vite au procédé et le film en devient simplement pas toujours agréable à regarder.

Curieux objet, donc, pas franchement un film inoubliable en soi, mais une étape vraiment étonnante dans le parcours de Lucas. Pas sûr que ça justifie pour autant une nouvelle sortie en salles. Je pense qu'avec la maturité technique acquise aujourd'hui, en faire un remake aurait pu être (pour une fois) beaucoup plus intéressant.

Roupoil, 26 juin 2007.



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