Thor,

film de Kenneth Branagh (2011)



Avis général : 5/10
:-) Ca se lâche bien côté visuel, le rythme est assez bon, et même l'acteur principal assure !
:-( Scénario plus que téléguidé, clichés et incohérences à foison, la routine quoi.

En voyant il y a quelques mois le nom de Kenneth Branagh associé à un projet de film portant le titre de Thor, certains se sont peut-être dit "Tiens, ce bon vieux Kenneth a lâché son Shakespeare pour aller respirer de la légende nordique". Quand, un peu plus tard, sont apparues des affiches dignes d'un film de super-héros avec logo Marvel, ils n'ont peut-être pas fait le rapprochement. Et pourtant, Thor est bel un bien un gros blockbuster dont le super-héros, puisqu'il s'agit bien de celà, est le fils d'Odin en personne. Pas sûr que ça mérite le déplacement, mais comme les absents ont toujours tort (mouahaha), j'ai quand même usé un de mes rares jokers ciné pour regarder ce machin.

Or donc, comme vous ne le saviez sûrement pas, Thor et compagnie ne sont en fait pas du tout des dieux, mais de simples extra-terrestres technologiquement avancés qui ont fait un petit séjour sur Terre pour tataner du méchant, impressionnant au passage les vikings qui trainaient dans le coin. Ils ont du être un peu impressionnés aussi en retour, nos amis wallhaliens, car quelques centaines d'années plus tard, et malgré leur avancement technologique, ils continuent à se déplacer à cheval avec des armures grotesques sur le dos. Mais passons, ce point de départ du scénario, il faut bien le dire, témoigne d'un certain degré d'imagination farfelue, ou d'un abus de lecture de scénarios de nanars de science-fiction. On ne peut que regretter que les développements ultérieurs ne fassent appel qu'à la seconde hypothèse, alignant assez pitoyablement les péripéties convenues et autres incohérences grossières. Thor est évidemment renvoyé sur Terre après s'être fait avoir par son petit frère au moment où il allait monter sur le trône, débarassé de ses pouvoirs, mais tombe sur une astrophysicienne au grand coeur qui fait des découvertes fondamentales sur ses ordis bricolés à la main (je ne peux m'empêcher de signaler ce détail tellement c'est ridicule).

Bref, comme il se doit, le beau gosse va tomber amoureux de la physicienne (et vice-versa), ils vont exploser un ou deux monstres en passant (ben oui, faut faire, quand il est fâché, Thor tue), et tout se finira plus ou moins bien, en laissant tout de même une énorme porte de sortie (ou deux même, on n'est jamais trop prudent) pour une éventuelle suite. Bref, du mauvais boulot mal fait de mauvais scénariste (apparemment, le dernier gars capable d'écrire une histoire potable à Hollywood se serait enfui en courant après avoir le brouillon du scénario du Petit chaperon rouge).

Et pourtant, ce gentillet nanar est loin d'être désagrable à regarder. Certes, les décors kitsch à souhait font parfois preuve d'un mauvais goût un peu trop prononcé, mais on en prend bien plein la gueule, à grands coups d'effets spéciaux cosmiques très réussis. Et puis surtout, à la surprise générale, le playboy bodybuildé qui joue le rôle-titre est franchement convaincant. Il arrive même à faire passer l'humour pourtant très bas de gamme du personnage.

Bref, si on a pas vraiment compris ce que Branagh était venu faire dans cette histoire, on va dire qu'il n'a pas trop souillé son honneur en commettant ce truc qui sera certes noyé dans la longue histoire des films de super-héros sans originalité. Allez, peut-être que je n'ai pas eu tort d'aller le voir, ce film, tout compte fait...

Roupoil, 19 mai 2011.



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