The Wrestler,

film de Darren Aronofsky (2008)



Avis général : 7/10
:-) Une histoire simple et émouvante, bien mise en scène. Des scènes de catch assez spectaculaires.
:-( Un ou deux retournements un peu prévisibles.

Déjà dix ans de carrière pour Darren Aronofsky, fêtés avec ce qui n'est finalement que son quatrième film. Il a malgré tout fait un sacré bout de chemin depuis ses débuts marquants avec Pi, au point de devenir une valeur sûre de la jeune génération, et de partir avec ce dernier film à la course aux récompenses, avec le retour en grâce de Micket Rourke à la clé. Comme j'avais laissé l'ami Darren un peu perplexe après la vision de son The fountain, j'étais curieux de voir ce qu'il allait donner dans un registre apparemment beaucoup plus sobre.

Randy Robinson est une légende vivante du catch. Dans les années 80, il a fait une brillante carrière, dont le sommet fut un combat légendaire contre un énergumène se faisant appeler l'Ayatollah. Vongt ans plus tard, Randy catche toujours, mais il a vieilli et sa gloire aussi. Il vit dans une caravane, a bien du mal à payer son loyer, traine dans les clubs de strip-tease et a laissé tomber sa fille. est-il trop tard pour essayer de se racheter une conduite ? En tout cas, l'heure des choix va venir pour Randy, de gré ou de force, quand son corps va lui lancer quelques signaux d'alarme.

Et alors, Aronofsky donne dans le réalisme social maintenant ? Oui et non, en fait. Certes, le sujet et l'approche vaguement documentaire du catch pourraient laisser penser qu'il a effectué un changement de cap radical, mais en pratique, même s'il a laissé de côté les artifices de réalisation "clipesques" d'un Requiem for a dream, la caméra à l'épaule n'est pas vraiment une découverte pour lui, et le tout reste très léché (c'est pas la sécheresse d'un film d'auteur roumain, quoi). Bon, bien sûr, l'image est moins belle, et on a droit à un peu moins de musique de Clint Mansell (mais un peu quand même, et c'est toujours aussi bien).

Pour le reste, on peut dire que le film remplit parfaitement et sobrement son contrat. Rourke a indiscutablement la tête de l'emploi, la découverte des coulisses du catch est à la fois surprenante et un peu terrifiante (du chiqué peut-être, mais quand il y a des barbelés sur le ring, ce n'est pas de tout repos quand même), et surtout les scènes destinées à faire pleurer le chaland sont d'une redoutable efficacité (celles entre Randy et sa fille notamment). Qui plus est, si le scénario n'évite pas quelques retournements un peu attendus, il a au moins le bon goût de ne pas tomber dans la facilité du happy end mielleux et pas crédible.

Bref, si ce n'est pas un choc comme avait pu nous en assener le réalisateur avec ses premiers films, c'est une oeuvre d'une grande solidité, qui marque peut-être le début d'une nouvelle période pour lui. Nul doute qu'il nous réserve encore beaucoup de belles surprises pour les années à venir.

Roupoil, 7 mars 2009.



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