The Socialnetwork,

film de David Fincher (2010)



Avis général : 7/10
:-) Très rythmé et prenant. De bons acteurs, une dose d'humour. Pas si caricatural que ça.
:-( Très très calibré, les dialogues sont trop beaux pour sonner juste.

Facebook, même si vous n'avez jamais pratiqué, vous connaissez certainement (ou alors mon site a survécu suffisamment longtemps pour que Facebook tombe dans l'oubli mais j'en doute). A priori, il ne viendrait pas à l'idée de grand monde d'en faire un film, et encore moins que ce film puisse être l'une des sorties les plus attendues de l'automne. Seulement, voila, quand Hollywood et David Fincher se lancent dans le projet, forcément, on se doute que ça va aller un peu plus loin que la simple plaisanterie potache.

L'angle d'attaque, en l'occurence, c'est celui des procès subis par Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook et jeune milliardaire, de la part de quelques-uns de ses anciens amis qui aimeraient toucher une part du gros gâteau. Bien sûr, c'est l'occasion de revenir sur la genèse quasi accidentelle du site sur le campus d'Harvard, mais le film reste tout de même assez centré sur les question juridiques. Quoique, ce qui transparait tout au long, c'est le pourquoi de la brillante réussite d'un site que beaucoup d'autres auraient pu faire.

Il est vrai que moi-même, en temps qu'utilisateur très occasionnel de Facebook après avoir un bon moment farouchement refusé de rejoindre la meute, je me la suis posée : le site ne sert essentiellement à rien (ah, si, exposer son nombril aux autres, forcément ça attire) et n'est pas techniquement valable, accumulant les bugs par dizaines. Sans porter de jugement, le film a le mérite de donner quelques éléments de réponse : manifestement, il y a eu une grosse part de chance, l'idée était dans l'air du temps et Facebook est celui qui l'a saisie au bon moment ; il y aussi une certaine fiabilité technique (Facebook, ça buggue mais ça ne plante pas), et bien sûr à l'origine le côté "réservé à une élite" qui a bien disparu depuis.

Quant au côté purement cinématographique de ce drôle d'objet, il faut bien admettre que c'est très efficace. Mise en scène hyper rythmée, toujours passionnante, distribution impeccable (les geeks ont un peu trop tendance à parler à 300 à l'heure en farcissant leurs phrases de mots censés montrer que ce sont des dieux de l'informatique, mais on ne tombe pas trop dans le grotesque), et dialogues au couteau. Un peu trop même pour les dialogues, car on tombe vraiment pas moment dans l'exercice de virtuosité gratuit, comme cette scène de rupture initiale qui donne le tournis, mais peut-être pas pour les bonnes raisons.

Bref, ça reste très hollywoodien, mais tout à fait plaisant à regarder. Ceux qui ne connaissent rien au petit monde de l'informatique appredront quantité de choses, les autres savoureront cette bonne illustration et prendront un malin plaisir à donner mentalement des grands coups de tatane à ces abrutis de jumeaux Winklevoss.

Roupoil, le 3 novembre 2010



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