The island,

film de Michael Bay (2005)



Avis général : 5.5/10
:-) Un thème (le clonage) assez bien exploité. On ne risque pas de s'endormir...
:-( On risque tellement peu de s'endormir que ça en devient épuisant. Les pubs, comme toujours au cinéma, sont insupportables.

De retour de vacances, et après un alignement de mauvais films dans l'avion (j'exagère, il y en avait un de tout à fait correct), vous pensiez peut-être que j'allais me précipiter vers des oeuvres un peu plus sérieuses. Eh bien pas du tout, le premier qui me tombe sous la main est LE blockbuster de l'été. Avec Michael Bay aux commandes, peu de risque de se fatiguer le cerveau.

Dans un futur pas très lointain, les humains survivants d'un cataclysme (en l'occurence, la surface de la Terre est juste devenue invivable, un classique) se terrent sous le sol, dans des bâtiments aseptisés, et assignés à faire des tâches extrêmement répétitives. Seuls de rares élus tirés au sort de partir pour l'île, où une vie paradisiaque les attend. Mais Lincoln 6 Echo se pose des question sur son existence...

Je pense que je ne vais pas spoiler grand monde en révélant qu'en fait, l'île est un mirage (même dans la bande annonce, c'était dit) et que nos héros sont de gentils clones. Comme vous pouves vous en douter également, ils vont aller déranger un petit peu ce petit monde bien réglé. J'ai dit nos héros, car on a adjoint à Ewan McGregor une jolie potiche en la personne de Scarlett Johansson. Son rôle ne sert absolument à rien, mais bon, c'est sûr qu'elle fait joli sur l'affiche (j'aime beaucoup le commentaire de Télérama à son sujet; la conclusion de la critique est également assez excellente, d'ailleurs, je vous laisse aller regarder si vous voulez rigoler un coup).

Sujet fort intéressant que le clonage, mais dont on pourrait craindre qu'il ne soit légèrement maltraité ici, vue le peu de souci habituellement accordé à l'exactitude scientifique à Hollywood. Eh bien, la bonne surprise du film, c'est que le scénario tient le route. Sans chercher à trop expliquer, il se contente de donner les éléments nécessaires de façon crédible. Même visuellement, les pseudo-clones sont assez réussis et donnent au film quelques très belles scènes.

Bien sûr, un paquet d'invraisemblances sont nécessaires au bon déroulement de l'histoire (trous de sécurité assez invraisemblables qui permettent aux héros de s'enfuir, le personnage qui les aide exactement au bon moment etc...) mais on a l'habitude, et ce n'est pas forcément pire qu'ailleurs. Mais alors, me direz-vous, tiendrait-on un bon film ? Presque. Le petit détail qui gêne, c'est qu'on a donné pleins pouvoirs (et les moyens qui vont avec) à Michael Bay pour remplir le film (l'intrigue étant tout de même assez vite emballée). Et il l'a tellement rempli qu'on se demande comment ça ne craque pas. La surenchère dans l'action est carrément épuisante. Certes, on peut admirer avec un plaisir enfantin les carcasses de bagnoles s'aligner derrière le camion emprunté par les héros. Mais à la cinquième poursuite, et donc la cinquième avalanche d'effets spéciaux, et le trentième miracle pour sauver la peau d'un McGregor à peine essoufflé, on aimerait bien que ça se calme un peu. Sans compter que la réalisation est, comme c'est la mode, particulièrement épileptique.

C'est vraiment dommage, tous les ingrédients pour faire un film se détachant du lot étaient réunis, mais ce trop plein de scènes spectaculaires le rend au final indigeste. Coupé de vingt minutes, et en supprimant les quelques pubs bien visibles (procédé que je continue de trouver absolument horripilant), il aurait vraiment mérité la campagne de lancement qui l'a précédé.

Roupoil, 13 septembre 2005.



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