The descent,

film de Neil Marshall (2005)



Avis général : 6.5/10
:-) L'aspect claustrophique assez bien foutu. Des scènes gore comme on les aime.
:-( Un poil confus dans les scènes d'action. Tous les défauts du genre sont là...

Pour se remettre après un ou deux films d'auteur plus ou moins imbuvables, quoi de mieux qu'un bon petit film d'horreur ? Pas le genre qui va vous prendre la tête a priori, celui-là affiche clairement ses ambitions fort simples : faire peur. Mais il a réussi l'exploit de rallier à lui une bonne partie de la cririque, alors qui sait, peut-être aura-ton même droit à mieux qu'un bon nanar ?

Six nanas se retrouvent en plein milieu des Appalaches pour aller explorer une petite grotte. L'une d'elles est restée traumatisée par la perte de son mari et de sa fille un an plus tôt (c'est la scène d'introduction du film), mais tient à surmonter ses peurs et à accompagner ses amies. Sauf que, sur place, tout ne se passe pas comme prévu : l'exploration est plus dure que ce qui était prévu, puis la sortie est bloquée par un éboulis. Sans compter une curieuse présence tapie dans les recoins de la grotte.

En allant voir un film d'horreur de nos jours, on s'attend soit à quelque chose tentant de faire preuve d'originalité (la plupart du temps en supprimant le plus possible le côté gore pour faire croire qu'il y a plus intéressant dans le film, le rendant ainsi insipide), soit à une caricature au deux ou troisième degré. Cette "descente" surprend de ce point de vue tellement il est classique. Un bon vieux film d'horreur premier degré, comme on ose plus en faire depuis bien longtemps. Vraiment concentré sur son sujet en permanence, Neil Marshall ne se permet aucun clin d'oeil, aucune pointe d'humour.

La construction du film suit d'ailleurs une recette plus qu'éprouvée : une première partie de présentation du groupe de copines, bonne ambience, puis le début de l'aventure avec montée du suspense, et escalade vers le gore sur la fin du film. Séparation des aventurières, morts brutales successives, apparition des monstres au bon moment, on a droit à tous les classiques. Ca a bien sûr un gros défaut, c'est d'accumuler les faiblesses inhérentes à presque toutes les productions du genre : première demi-heure assez rasoir, dialogues souvent insipides, actrices peu inspirées, et déroulement prévisible. Et pourtant, aussi incroyable que ça puisse paraître, on marche ! Parce que Marshall utilise soigneusement ses décors glauques pour nous mettre la pression, parce qu'il arrive tout de même plus d'une fois à nous surprendre (et c'est rare que je sursaute au ciné), parce que, même si les scènes d'action souffrent un peu d'épilepsie (maladie très répandue de nos jours), il frappe juste dans son dosage de l'horreur (la pire scène étant peut-être finalement une réduction de fracture ouverte ma foi bien réaliste).

Du coup,pour peu qu'on aime se faire un peu peur, on suit bien volontiers Neil Marshall et ses bimbos au fond de leur grotte. Mais on se pose tout de même une question : quand on voit qu'il réussit à s'en sortir très bien avec un projet aussi bateau, ne serait-il pas intéressant de donner à ce jeune réalisateur un scénario plus original et des acteurs à la hauteur ? Réponse, espérons-le, bientôt sur nos écrans...

Roupoil, 30 octobre 2005.



Retour à ma page cinema