The descendants,

film d'Alexander Payne (2011)



Avis général : 4/10
:-) Plutôt joli, pas désagréable à suivre, soigné et bien joué.
:-( Peu de péripéties, pas si profond que ça ne prétend l'être.

Il y a quelques années, le cinéaste Alexander Payne créait la surprise en se forgeant un bon petit succès avec Sideways, balade douce-amère sur la route des vins de Californie (n'attendez pas que j'en dise plus, je ne l'ai pas vu). Il nous revient aujourd'hui avec manifestement nettement plus de moyens, puisqu'il balade désormais George Clooney à Hawaï ! Si celui-ci marche, il se pourrait même qu'il arrive à embaucher Jean Dujardin pour son film suivant.

En attendant, Matt King, très riche avocat du fait d'un héritage séculaire (il descend du bon vieux roi Kamehameha, si si c'est vraiment son nom et ce n'est pas une blague), doit soudain gérer tout un paquet de soucis : d'une part il doit gérer avec ses nombreux cousins la vente du dernier gros bout de terre leur appartenant avant qu'une échéance n'arrive à terme (si comme moi vous ne saviez pas ce qu'est une fiducie vous vous renseignerez), mais surtout sa femme est dans le coma suite à un accident de hors-bord et, on l'apprend rapidement, ne va pas s'en sortir. Lui qui ne s'est à peu près jamais occupé de ses filles va devoir jongler, et il lui reste encore une nouvelle peu agréable à apprendre.

Je memoquais légèrement du côté touristique du cinéma de Payne dans mon introduction, mais en fait la localisation à Hawaï est réellement un élément important du film. Pas mal de (jolis) plans fixes sur la nature environnante, une bande son uniquement composée de musique locale (bon, on peut trouver ça répétitif) et beaucoup d'éléments du film qui font clairement référence aux spécificités de la vie sur les îles (le film s'ouvre d'ailleurs là-dessus). Pourquoi pas final, ce n'est pas plus désagréable que si le tout se déroulait dans une métropole grisatre quelconque.

Ensuite, venons-en au genre du film, ou plutôt à son absence de genre clairement identifiable. Ce n'est pas vraiment une comédie puisqu'on ne rit pas, mais ça se veut léger. En fait, ça veut parler des problèmes existentiels d'un homme d'âge mur, mais en ayant l'air de ne pas y toucher. Si c'était réussi, ça pourrait sûrement être le grand film à la fois pudique et profond que certains critiques y ont vu. Mais désolé, personnellement je ne marche pas. Déjà, le héros lui-même est vraiment trop plat pour qu'on arrive vraiment à s'attacher à ses états d'âme (ses réactions sont hyper prévisibles, et le déroulement général des événements l'est d'ailleurs tout autant). Quant aux personnages secondaires (Clooney est le seul à pouvoir être qualifié de personnage principal, il est de tous les plans), ça confine vraiment au schéma sans intérêt. La fille ainée, qu'on découvre pourtant en pleine crise en train de se défoncer joyeusement, se transforme illico en gentille fille à papa et ne bougera plus de ce rôle de tout le film. Je ne parle pas de son copain benêt dont on se demande bien pourquoi il a été intégré au film.

Bref, le film veut faire dans le réaliste bien vu, il fait juste dans le réaliste chiant. Ce n'est pas profondément désagréable, mais admirer Clooney (bien) faire l'acteur pendant deux heures ne justifie pas franchement le déplacement selon moi. On a la désagréable impression lors de la scène finale que tout s'est arrangé miraculeusement par rapport à la situation initiale, alors qu'on ne nous a pas montré un seul changement de tout le film. Ca sent l'arnaque...

Roupoil, 4 mars 2012.



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