Tetro,

film de Francis Ford Coppola (2009)



Avis général : 7.5/10
:-) Très beau, magnifiquement filmé, quelques moments très forts.
:-( Des faiblesses à d'autres moments (les scènes de théâtre notamment).

Il y a de cela un peu plus de deux ans, j'étais tout emoustillé à l'idée d'aller admirer sur grand écran le retour d'un géant du cinéma, Francis Ford Coppola. La désillusion fut assez cruelle, et le souvenir en est encore suffisamment fort pour que je ne me sois pas vraiment précipité sur sa nouvelle tentative (au moins, le Coppola a l'air d'avoir retrouvé le rythme). D'autant que le scénario ne me semblait pas très emballant sur le papier. Mais j'ai fini par me décider malgré tout à retenter l'expérience.

Buenos Aires, en Argentine, le jeune Benny, qui bosse en temps que serveur sur un paquebot, profite d'une escale technique pour aller frapper à la porte de son frère. Ce dernier, écrivain raté, a coupé complètement les ponts avec sa famille une dizaine d'années auparavant. De lourds secrets semblent peser sur ses relations avec ses proches, et notamment son père, brillant chef d'orchestre au charisme un peu trop imposant. Benny commence, à sa manière, à tenter de fouiller le passé, malgré le peu de bonne volonté mis par son grand frère.

Des histoires de famille ? Oui, et pas extrêmement originales qui plus est, avec quelques coups de théâtres un peu trop prévisibles et une tendance à accumuler les coïncidences qui sent un peu trop le scénario de cinéma. Et puis après tout, qu'importe, puisque justement, Coppola est là pour en faire du cinéma, et qu'il nous donne même une sacrée leçon en la matière !

En fait de cinéma, il convoque au chevet de son film le théâtre, la musique, la danse, bref à peu de choses près tous les arts pour appuyer une mise en scène grandiose qui nous réserve quelques moments : image superbe, acteurs convaincants, quelques bouts de dialogue bien trouvés, et nous voila embarqués dans un tourbillon de spectacle qui représente sûrement l'un des films les plus enthousiasmants de l'année (je parle de celle qui vient de se terminer). Coppola va même jusqu'à se permettre un final complètement en apesanteur, fantasmé comme si ce qu'on nous montrait n'était plus tout à fait réel, et magnifiquement appuyé de très belles scènes de danse en couleur (le film étant quant à lui très majoritairement en noir et blanc).

Alors, ça y est, Coppola a retrouvé la voie du chef-d'oeuvre ? Peut-être pas tout à fait, car il y a tout de même dans tout cela des points beaucoup plus faibles. La critique de théâtre étrange, notamment, est un personnage qui ne m'a pas du tout convaincu, et plus globalement tout ce qui tourne autour du théâtre dans le film me semble peu inspiré (alors que le côté musical, lui, est très réussi). Mais on est tout de même déjà bien haut, et ce film laisse très loin derrière lui l'amer souvenir de la précédente tentative de Coppola.

Roupoil, 15 janvier 2010.



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