Ah, Terminator, toute ma jeunesse, l'époque où Schwarzie
était l'idole des gamins et où on essayait de trouver des combines pour
aller le voir au ciné sans se faire repérer. De fait, j'étais un peu trop
jeune pour aller voir (légalement) ce second épisode à sa sortie, et j'ai
donc attendu qu'il débarque à la télé pour le découvrir. Assez
étrangement, bien que j'en aie gardé un excellent souvenir, je ne l'avais
pas revu depuis, alors que j'ai du regarder une petite dizaine de fois le
premier Terminator, que j'ai pourtant vu après le deuxième pour la
première fois (vous suivez ?).
Le scénario ne va pas chercher l'originalité en reprenant à peu de choses
près la trame de la première mouture. Les méchants robots envoient un
Terminator dans le passé pour buter John Connor, cette fois-ci alors qu'il
est âgé d'une dizaine d'années. Heureusement, les gentils humains ont le
temps d'envoyer quelqu'un pour le protéger. Cette fois-ci, il s'agit aussi
d'un robot, et en fait rien moins que le méchant Terminator du premier
épisode (astuce de scénario ma foi plutôt sympathique) ! La course contre
la montre est lancée.
Pas de suprise donc, on retrouve le même univers que dans le
Terminator originel, si ce n'est que Sarah Connor est un peu
moins à la masse qu'avant (forcément, maintenant, elle est au courant, et
surtout elle a eu le temps de se transformer en guerrière accomplie) et
qu'Arnold est passé du côté clair de la Force. Ce qui change par contre,
ce sont les moyens dont Cameron dispose, et ça fait très mal. Les scènes
d'action s'enchaînent quasiment sans discontinuer, et les dollars n'ont
pas été dépensés en vain, c'est impressionnant. Même les effets spéciaux,
impeccables, sont à la hauteur de ce qu'on fait de mieux aujourd'hui, et
on a droit au lot de scènes classiques mais inoubliables, et notamment de
poursuites en voiture/moto/camion qui déménagent bien. C'est d'ailleurs
tellement bien foutu qu'à mon avis, on perd un petit peu de la violence
brute et de l'ambiance glauque du premier épisode, auxquelles le côté
fauché ajoutait son petit effet. Un peu trop calibré "on va en foutre
plein la gueule au public", en quelque sorte.
Par ailleurs, n'allez quand même pas croire que le film se résume à une
suite ininterrompue de fusillades, il arrive que les personnages discutent
un peu, et c'est loin d'être inintéressant. Certes, la vraisemblance du
scénario est assez douteuse (de toute façon, avec les voyages dans le
temps...) mais, au sein de cette trame imposée, on a droit à quelques
pistes de réflexion plutôt bien exploitées : le classique problème du
scientifique qui créée sans en prendre conscience des outils de
destruction massive, et surtout cette étonnante cellule familiale idéale
formée de deux humains et d'un robot (certes un peu trop intelligent et
évolutif pour être tout à fait crédible, mais l'idée est là). Il est du
coup un peu dommage que le contraste soit aussi flagrant avec l'autre
robot (qui, lui, est une pure machine à flinguer ; par ailleurs, je ne
trouve pas que Robert Patrick soit bon dans le rôle, mais c'est presque
anecdotique) et même avec le Schwarzie du premier épisode, mais bon, le
message passe. Cameron réussit même à faire une fin qui tient la route,
bien qu'assez prévisible et pouvant tourner rapidement au ridicule.
Pas de doute, cette suite est digne du premier Terminator et a
réussi, bien que dans un style légèrement différent, à renouveler
l'intérêt de la série. Il restera sûrement comme une référence du film
d'action à gros budget (je ne vois pas vraiment de concurrent sérieux ces
dernières années), mais on ne m'empêchera pas de continuer à lui prédérer
l'atmosphère du premier volet.
Roupoil, 26 février 2005.