Ténèbres,

film de Dario Argento (1982)



Avis général : 2/10
:-) Les scènes d'horreur ont évolué, c'est plus violent (mais est-ce vraiment bien ?). Sinon, euh, la gamine est mignonne...
:-( C'est du mauvais, du bon, enfin je me comprends. Scénario absent, acteurs aussi expressifs qu'une tranche de jambon, et même la réalisation est décevante.
Côte nanar : Ah oui !

Le retour de la vengeance de la mort du giallo par Dario Argento, quetrième volet de mon coffret. J'ai attendu un peu depuis le précédent pour ne pas me surcharger, car mine de rien c'est du cinéma qui marque. Après une progression dans la qualité et vers le côté horrifique de la force dans les trois précédents films que j'ai vus de lui, qu'allait nous réserver Argento après un petit bond dans le temps pour rejoindre les années 80 (pas toujours source de grande inspiration) ?

Première constatation, il est revenu au giallo pur et dur de ses débuts. Un auteur de bouquins d'horreur vient faire la promo de son dernier opus, Ténèbres, en Italie. Mais un vilain commence à zigouiller des jeunes femmes dans son entourage en s'inspirant dudit bouquin. Comme le veut la tradition, l'écrivain va mener l'enquête à la place de la police, sinon on ne s'en sortira jamais.

Soyons honnêtes, dès les premières minutes, on se rend compte qu'il y a quelque chose qui tourne dans le vide. Pourtant, de loin, ce nouveau giallo est vraiment extrêmement proche des premières oeuvres du maitre (euh, mérite-t-il vraiment ce titre, en fait ?). Mais là où à la fin des années 60, l'enthousiasme d'Argento suffisait à faire oublier les insuffisances et exagérations, ici au contraire elles sont soulignées de façon plus que gênante. La réalisation abuse d'effets faciles qui annihilent le suspense (hop, trois gros plans sur la valise, attention, il va se passer quelque chose), et tout le reste est catastrophique. Les acteurs sont pour certains tout simplement mauvais, la musique des Goblins (plutôt intrigante dans Suspiria) s'est transformée en techno anticipée à se pisser dessus tellement c'est caricatural (en un sens, un exploit de réussir une musique aussi parfaitement nulle), et bien sûr le scénario semble avoir été écrit en trois jours (enfin non, parce qu'on a aussi l'impression qu'il a été modifié en cours de tournage tellement c'est n'importe quoi).

Tout ceci nous pousse assez naturellement à nous poser la question de la validité du film en tant que nanar. Là, tout de suite, il y a plus de potentiel, Argento ayant un peu évolué au niveau de ce qu'il montre à l'écran : nanas presque à poil de temps à autre, et surtout des meurtres beaucoup plus rigolo, la peinture murale au moignon restant sans aucun doute le moment le plus fort du film (hilarant). Il faut malheureusement attendre la deuxième moitié du film pour quitter la zone de la consternation pour se laisser aller à un rire guilleret.

Soyons sérieux deux minutes, quelle que soit la raison pour laquelle vous regardez ce film, et même si vous êtes fan d'Argento, vous trouverez sans difficulté beaucoup mieux que ce navet daté. Il me reste encore un film à voir dans mon coffret, mais je crois que je vais attendre un peu avant de m'y risquer...

Roupoil, 27 décembre 2006.



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