Sweeney Todd,

film de Tim Burton (2007)



Avis général : 6.5/10
:-) Tiiiiiiiim. Hum, bon, voilà quoi, il n'a pas perdu la main ni son style, c'est visuellement sympathique, et certaines scènes accrochent vraiment.
:-( C'est inégal. Le côté musical ne passe pas toujours.

S'il y a un film que j'attendais tout particulièrement pour ce début d'année, vous vous en doutez, c'est le petit dernier de mon cinéaste fétiche, j'ai nommé Tim Burton. Affublé d'un sous-titre aussi grotesque qu'inutile (que j'ai d'ailleurs flemmardement zappé de mon compte-rendu) et d'un Johnny Depp qui pousse la chansonnette, voilà de quoi titiller la curiosité. Du musical ? Trop cool. Ah merde, du musical sans Danny Elfman, ça va peut-être être un poil moins cool, en fait. M'enfin, voyons quand même ce que ça donne.

Sweeney Tood fut jeune, beau et heureux avec sa femme jeune et belle. Mais un gros vilain qui trouvait sa femme un peu trop belle pour lui l'a envoyé ramer un peu sur une galère, tout en lui piquant sa fille (pour la femme, il a bien essayé mais ça a foiré). Revenu à Londres, Todd n'est pas content, alors faites gaffe à la vengeance du barbier, ça va saigner.

Le film est adapté d'une comédie musicale (enfin, comédie, façon de parler) de Broadway, ce qui ne se sent pas uniquement parce que les personnages poussent la chansonnette à tout bout de champ, mais aussi au niveau de la construction du récit et de la faiblesse du scénario (quelques archétypes, un bout d'histoire vu et revu, ça ne va pas loin). Pas grave, se dit-on, le scénar de Sleppy Hollow n'était pas forcément son point fort, et le film était excellent. Certes, mais là ce n'est pas du tout la même chose. Dès le départ, on sent en fait une grosse dose d'artificialité dans tout ça. Les décors et costumes sont certes soignés, et les acteurs chantent mieux que ce qu'on pouvait craindre, mais on a un peu de mal à rentrer dans le truc.

Peut-être que le savoir-faire de Burton ne suffit tout simplement pas à transformer une gentille recette un peu lourde en sommet de cinéma comme pouvaient l'être certains de ses films précédents ? Ou peut-être plus simplement la musique un brin rasoir (bon, ok, c'est nul, mais j'ai pas pu m'empêcher) ne suffit-elle pas à remplir les scènes chantées, par force un peu statiques (celles du jeunot énamouré sont limite saoulantes). Fort heureusement, plus le film avance, et plus le scénario s'enfonce dans le macabre, permettant à Johnny Depp de vampiriser le film et de donner à Burton un regain d'énergie niveau mise en scène, qui débouche sur un final assez saisissant. Ceci dit, dès la scène de retrouvailles des rasoirs, le film avait laissé entrevoir un potentiel hélas pas toujours exploité.

Difficile au fond de se plaindre d'un film qui prend des risques (un genre pour le moins casse-gueule) et relève par moments ces défis avec un véritable brio, on se contentera donc de le trouver assez inégal. Ce qui fait peut-être le plus mal (ou le plus plaisir ?) dans tout ça, c'est de constater qu'un Burton pas au top réalise tout de même l'un des meilleurs films de l'année...

Roupoil, 2 février 2008.



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