Suspiria,

film de Dario Argento (1977)



Avis général : 6/10
:-) Une ambiance assez prenante, et assez inimitable (on espère !). Le thème musical est sympa.
:-( Y a pas de scénar, les dialogues sont mauvais, les effets spéciaux pas crédibles, ça part dans tous les sens...

Allez, jamais deux sans trois, c'est reparti pour un petit tour d'Argento. Mais on a sauté quelques années et films d'un coup pour se retrouver en pleine période de maturité du cinéaste italien, et dans un style différent, puisqu'ici il s'agit d'horreur pure. Finalement, vu le médiocre intérêt des enquêtes de ses premiers films, ce n'est pas forcément plus mal...

Pour une fois, ça ne se déroule pas en Italie, mais dans la bonne ville de Fribourg, où tout le monde parle italien de toute façon. Bref, une jeune danseuse arrive en pleine tempête pour rejoindre la prestigieuse école de danse locale. Elle croise sur le palier une autre élève, l'air perturbée, qui ne tardera pas à se faire zigouiller sauvagement. D'ailleurs, l'ambiance dans l'école n'est pas vraiment très sereine, sans compter une déco intérieur digne d'un repaire de gothiques avant l'heure.

Comme vous pouvez vous en douter, le meurtre du début ne sera pas le dernier, et la jeune Suzy finira pas débarasser l'école de danse de ses sorcières. Je spoile ? Honnêtement, on s'en fout, tellement le scénario est inconsistant, pur prétexte aux fantaisies visuelles de l'auteur. L'intrigue est à la fois grotesque, lacunaire, incohérente et même pas originale. Peu importe, quand Argento filme sur fond verdâtre curieux deux jeunes filles en train de se demander quoi faire pour percer le mystère du lieu, on oublie ce qu'elles ont raconté en moins de cinq minutes.

Une fois de plus, tout est question ici d'ambiance. Et en quelques années, Argento a appris à se lâcher franchement. Couleurs et décors sont invraisemblables, et les scènes de meurtre sont accompagnées d'une musique tonitruante pour le moins exagérée. L'utilisation de la musique est d'ailleurs assez étonnant, puisque le reste du temps, on a souvent droit à une unique mélodie entêtante répétée jusqu'à plus soif. Sûr que vous l'aurez dans la tête pendant un petit moment. Argento n'hésite pas non plus à nous faire poirauter une ou deux minutes sans qu'il ne se passe rien avant de lancer une scène marquante, et à user d'effets sanguinolents qui vont du super kitsch (ah, la sauce tomate...) au carrément ahurissant (le coup de poignard dans le coeur !).

Impossible de rester indiffférent devant une telle oeuvre. Outrancière, pleine de défauts, mais qui, à condition qu'on accroche au style, produit tout de même son petit effet de fascination. A ce titre, la scène finale est une sorte de condensé de tout le film. Je n'irai pas crier au chef-d'oeuvre, mais j'avoue, j'aime plutôt :-). Y a plus qu'à attendre qu'il ait les moyens de se payer un scénariste.

Roupoil, 2 décembre 2006.



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