Un classique estival du Roupoil, surtout maintenant que
je ne vais presque plus au cinéma, c'est la critique en retard : film vu
avant le départ en vacances, critique un mois plus tard une fois revenu
à Paris (oui, je suis parti tôt cette année). Pour cette fois-ci, c'est
un petit film d'animation japonais assez confidentiel qui aura droit à
ce traitement. Il n'y a plus qu'à espérer que je n'ai pas tout oublié.
Dans un japon contemporain, la plupart des citoyens, en plus de leur vie
dans le monde réel, mènent une existence virtuelle dans le drôle de
monde d'Oz. Kenji, un lycéen fort en maths (mais si, il est même précisé
qu'il a failli être sélectionné dans l'équipe japonaise pour les
Olympiades Internationales), fait partie des geeks fondus d'Oz. Alors
que, par une sorte de miraculeux hasard, la plus jolie fille de son
lycée l'emmène passer avec elle un week-end dans la résidence familiale
à la campagne, il contribue à faire hacker le site en question, créant
une panique invraisemblable, y compris dans le monde réel. Il y a du
boulot pour remettre les choses en place.
Internet, les mondes virtuels, les avatars derrière lequel se planquent
les gens et les conséquences que tout cela peut avoir sur notre vie
sociale et même un peu plus, voila des thèmes incontestablement actuels
et passionnants, auxquels l'animation pouvait permettre de donner une
liberté qu'on n'aurait sûrement pas eue dans un film "live". Dommage,
donc, que le film n'exploite finalement que très peu cette fibre. Pour
l'essentiel, il se concentre sur des histoires de famille assez
classiques, et Oz se résume à une arène de combat prétexte à des scènes
d'action, euh, pas si spectaculaires que ça dans la mesure où les goûts
du réalisateur en matière d'animation sont pour le moins discutables
(d'ailleurs, même quand on ne traine pas sur Oz, c'est assez mal fait,
on est à quelques années-lumières de Miyazaki).
Enfin, malgré tout, le scénario ménage un certain suspense (même si
l'issue ne fait guère de doute) et il est suffisamment bien rythmé pour
qu'on regarde tout ça d'un oeil indulgent pour peu qu'on soit juste venu
chercher un bon moment de détente. Tout de même, les ficelles sont un
peu grossières (oh, mince alors, tous les personnages essentiels à la
survie d'Oz sont, quelle coïncidence, des membres de la famille de
l'héroïne !), et on se serait fort bien passé de quelques scènes
complètement grotesques comme le bisous final entre les deux principaux
protagonistes (mais apparemment, les japonais aiment ce genre de
chose...).
Je reste assez surpris du succès critique à mon sens franchement
démesuré de ce gentillet petit film, mais il y a tout de même plus de
choses à tirer de tout ça que du premier Disney venu. Bon, ok, tout le
monde a compris que ce dernier paragraphe n'était là que pour placer ma
traditionnelle pique anti-Disney quand je critique un film d'animation,
donc je vais m'arrêter là, ça vaudra mieux.
Roupoil, 23 juillet 2010.