C'est tout de même à un petit événement de l'histoire du
cinéma qu'on assiste avec la sortie de ce troisième et dernier (à moins
que Lucas ne revienne sur sa parole ?) des six épisodes d'una saga qui
aura marqué duirablement une génération de spectateurs. Et c'est forcément
avec un mélange d'espoir et d'angoisse qu'on entre dans la salle : va-t-on
retrouver la patte de la première trilogie ou continuer dans la voie fort
décevante des deux films précédents ?
En tout cas, pas de grande surprise au niveau du scénario qui, il lew faut
bien, fait le lien avec les épisodes ultérieurs contés il y a vingt ans.
Comme prévu, donc, on y voit Palpatine dévoiler le desosus de ses cartes
puis devenir empereur, et Anakin se laisser tenter par le côté obscur de
la force avant de se faire rabattre lae caquet puis de reparaitre sous la
forme de Dark Vador. Au programme aussi, la quasi-extinction des
chevaliers Jedi, la naissance de Luke et Leia et la mort de Padmé,
quelques zouaveries de R2 et 3PO, et même (plus curieusement) une première
apparition de Chewbacca.
C'est ça qui est bien avec Star Wars : on a au moins la certitude
de retrouver un univers génial, et quelques points d'ancrage sur lesquels
se reposer même quand le reste est mauvais. Ainsi, le générique sur fond
de John Williams provoque toujours autant de frisson, et les tournures de
Yoda sont toujours excellentes. Par ailleurs, le rapprochement des
événements fondateurs de la seconde trilogie semble redonner un peu d'élan
à Lucas. Si la première est encore bien poussive, la deuxième retrouve un
souffle presque inattendu. La « naissance » de Vador est bien foutue, on a
droit à un combat assez terrible en Yoda et Palpatine, tout ça laisse
finalement une impression positive à la sortie de la salle. D'autant plus
que les Lucasarts s'est fait plaisir au niveau des décors, c'est
absolument bluffant : effets spéciaux à foison, ça pète dans tous les
sens, on en prend plein la gueule.
Malgré tout, il faut bien avouer qu'on reste assez loin d'un grand film :
même si Jar-Jar n'ouvre pas la bouche et que les scènes entre Padmé et
Anakin sont peu nombreuses, les dialogues sont dans l'ensemble assez
affligeants, et surtout la quasi-totalité des personnages manque
cruellement de charisme. Natalie Portman n'a jamais joué aussi mal, et
Hayden Christensen a beau faire les yeux noirs quand il devient méchant,
ça ne suffit pas à le rendre crédible. Les extra-terrestres sont très
beau, mais sont uniquement là pour faire joli. Finalement, les personnages
les plus sympas sont ceux directement importés de la deuxième trilogie,
Yoda en tête. Dommage. Une mention quand même à Ewan Mac Gregor, qui s'en
sort pas trop mal en Obi-Wan.
Pour répondre à la question initiale, on est donc quelque part dans
l'entre deux : Lucas a réussi à redresser suffisament la barre pour faire
plaisir aux fans, mais on n'a pas vraiment la magie des Star Wars
initiaux. Ou alors j'ai gardé un souvenir embelli des épisodes suivants,
ce qui est bien possible par ailleurs puisque je ne les ai pas revus
depuis des années :-).
Roupoil, 22 mai 2005.