Ce n'es pas eulement à un film que je m'attaque avec
cette critique, mais à un mythe de l'histoire du cinéma, et même beaucoup
plus que cela. Quelque part, je me sens assez bien placé pour en parler le
plus objectivement possible, étant d'une génération intermédiaire entre
celle qui a subi en direct le choc initial (et ne s'en est habituellement
pas remise, incapable de trouver un défaut à cet épisode IV qui n'en est
pourtant pas exempt) et celle qui a découvert les derniers épisodes en
premier (je me comprends). Les Star Wars, je les ai d'abord vus à
la télé, avant de foncer les découvrir sur grand écran en version remaniée
au début des années 90. Me revoici donc aujourd'hui (pour la troisième
fois seulement) devant le film qui a bouleversé tant de spectateurs il y a
maintenant près de 30 ans.
Ca va assez mal dans la galaxie fort, fort lointaine imaginée par Lucas.
L'Empire et son puissant maître d'armes Dark Vador dominent l'univers et
la résistance menée par la princesse Leia est en danger. Heureusement,
sorti de nulle part, Luke Skywalker, le dernier des chevaliers Jedi (qui,
pour l'instant, l'ignore complètement) va venir à la rescousse de la
République, aidé par le vieux maître Obi-Wan Kenobi et le moins
recommandable mercenaire Han Solo, toujours accompagnée de sa boule de
poils Chewbacca.
Je n'irai pas par quatre chemins : le film a fort mal vieilli et, en tant
que tel, ne mérite peut-être même pas la note généreuse que je lui ai
accordé. Il est assez difficile en le revoyant aujourd'hui de comprendre
le raz-de-marée qu'il a provoqué. Points noirs : les acteurs pour le moins
inégaux, mais Mark Hammill et Carrie Fisher seront aussi de lapartie
ensuite, donc ça ne suffit pas à plomber le film ; les effets spéciaux
tout de même datés : le fwoosh du sabre laser est toujours aussi sympa à
entendre, mais les combats sont très poussifs, dans l'espace comme au sol
; et surtout, un manque de rythme flagrant. Le scénario, pas d'une
originalité folle finalement, se traine difficilement, hésitant entre
l'humour pas toujours bien venu (les droïdes sont un peu lourds), le
mysticisme inévitable dans Star Wars mais qui tombe un peu comme
un cheveu sur la soupe, et l'action pure, dont on a déjà dit qu'lle
n'était pas vraiment trépidante. En guise d'illustration, la formation de
Luke par Obi-Wan est pitoyable comparée à celle de Yoda à l'épisode
suivant. Seule la fin réussit à vraiment embarquer le spectateur.
Et pourtant... Malgré tous ces défauts, c'est un film qu'on continue
d'apprécier. Car on ne peut pas le voir qu'en tant que film, mais aussi
comme pierre fondatrice d'un univers exceptionnel. C'est le plaisir de
découvrir tous ces personnages et décors légendaires, d'obtenir les
premiers éléments d'une mythologie tout de même bien mise en place par
Lucas. Et c'est bien sûr l'immense bonheur d'entendre la géniale partition
de John Williams, qui n'est sûrement pas pour rien dans l'immense succès
de la saga.
Bref, bien qu'a posteriori, il ressemble plus à un brouillon qu'à une
oeuvre totalementmaîtrisée, on est bien content que ce film ait eu
le phénoménal succès qu'il ne méritait peut-être pas, car il pose tous les
jalons qui mèneron notamment à l'épisode suivant, qui est pour le coup est
un des meileurs films de science-fiction jamais réalisés.
Roupoil, 2 avril 2006.