Spiderman 3,

film de Sam Raimi (2007)



Avis général : 5.5/10
:-) Un charme qui finit par agir, avec des vilains étonnants, une musique sympa, des effets spéciaux bien foutus (quoique pas toujours), et des jolies filles.
:-( Un démarrage douloureux. Des clichés par dizaines...

En ces temps de grande frilosité scénaristique (faut dire, vu les sommes en jeu...), nos amis hollywoodiens ont trouvé deux fons filons à exploiter : les remakes et les suites. Et comme chacun sait, une bonne saga se déroule en trois épisodes (une des nombreuses raisons qui devraient décourager l'ami Spielberg de remettre Indy au turbin, soit dit en passant). Voici donc le retour de l'homme-araignée pour de nouvelles aventures, à n'en pas douter plus spectaculaire, romanesques et pleines d'cation que jamais.

De fait, ça commence sur les chapeaux de roue. A peine l'ami Parker a-t-il le temps de s'extasier sur l'amour que lui porte le peuple new-yorkais qu'il se retrouve, au milieu de ses tentatives désespérées pour demander M.J. en mariage, face au retour du Bouffon, incarné par Harry Osborn décidé à venger la mort de son papa. Paf, vingt minutes après le début du film, c'est déjà le grand duel ! Ben oui, parce qu'en fait ce n'est qu'une fausse, puisqu'Harry perd la mémoire et redevient donc gentil après avoir pris un coup sur le crâne. Pas grave, il y a de quoi faire quand même avec l'homme-sable et l'espère de schbleurb noir parasite.

Il y aurait peut-être même un peu trop, car pendant la première demi-heure, les péripéties s'enchainent de façon assez mécanique sans qu'on ait vraiment le temps de souffler. Pire, Raimi semble tomber dans tous les pièges qu'il avait habilement évité dans les deux opus précédents : scènes d'action où on ne comprend rien, abus d'effets numériques voyants, scènes mièvres pour faire transition (bon, ça, on y avait déjà droit avant), scènes tellement peu crédibles qu'elles en deviennent ridicules (ah, l'accélérateur de particules). On finit par craindre de devoir descendre en flammes ce troisième volet qui semble être celui de trop.

Et puis, de façon presque inattendue, Raimi finit par prendre le temps de développer son intrigue, et comme par miracle, le film retrouve tout son équilibre. Bien sûr, ça reste farci de clichés parfois à la limite du supportable (le drapeau américain en toile de fond, on s'en serait très volontiers passé), et la fin est tellement convenue et tarte à la crème que ça en ferait presque rigoler, mais pour le reste, on retrouve les qualités d'un bon blockbuster (eh oui ça existe) : c'est rythmé, spectaculaire, avec notamment une musique sympatoche (même si ce n'est plus Elfman aux manettes), le côté comics est assez bien rendu (comme d'habitude, les méchants sont bien, même si leur accumulation empêche un peu d'approfondir les spécificités de chacun. On peut regretter que Tobey Maguire continue à jouer façon ado attardé (m'enfin, le problème est surtout qu'il commence à être vraiment trop vieux pour le rôle), mais Kirsten Dunst est toujours aussi raffraichissante, et Bryce Dallas Howard lui donne un contrepoint fort intéressant (ok, j'avoue, surtout pour les yeux).

Bref, ça se mange sans faim, et on sort de la salle avec une envie certaine de tout casser autout de soi, malgré les nombreux défauts irritants déjà signalés. Et on se prend à accorder à Sam Raimi un dernier bon point (à peine au-dessus de la moyenne quand même) pour le plaisir un brin coupable auquel il nous a conviés. Mais attention quand même, si quatrième épisode il y a, il va finir par être urgent de redresser un peu la barre...

Roupoil, 5 juin 2007.



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