Après un troisième volet qui commençait à sentir
sérieusement l'essoufflement, l'ami Shrek est de retour pour un
quatrième épisode annoncé en fanfare comme étant le dernier. Effet
d'annoncer pour pousser les fidèles à se repaitre une dernière fois de
gags usés jusqu'à la corde, ou occasion d'un baroud d'honneur redonnant
in fine à la série le peps qu'elle avait un peu laissé sur le bord de la
route ? En tout cas, un retour aux origines est promis...
Ce retour, c'est Shrek lui-même qui l'organise plus ou moins
volontairement en signant un pacte douteux avec le non moins douteux
nain Tracassin. Fatigué par ses trois mômes (je le comprends) et les
villageois du coin qui le prennent plus pour un gentil nounours que pour
un vilain ogre, il décide de signer pour retrouver, l'espace d'une
journée, le véritable ogre qu'il était auparavant. Evidemment, il y a
une couille dans le potage, et Shrek retrouve bel et bien tout son
environnement favori ... légèrement modifié.
L'idée, c'est donc de retrouver Donkey, Potté, Fiona et les autres dans
une situation subtilement différente de celle où on avait pu les voir
dans les trois premiers épisodes. Une occasion de multiplier les
références aux précedents opus et, certainement, de passer ainsi
l'éponge sur un scénario qui, si on y regarde bien, est d'une pauvreté
affligeante. Idée de base hyper classique, essentiellement aucun
rebondissement jusqu'au happy end mielleux, deux ou trois scènes de
poursuite sans grande inspiration sans doute pour faire profiter de la
3D (je ne l'ai pas vu en relief), et voila on a réussi à tenir une heure
et demie avec essentiellement aucune idée.
Les références autres qu'à la série Shrek elle-même sont complètement
absentes, les quelques nouveaux personnages sont nuls, et seuls quelques
gags et autres répliques font mouche de temps à autre. L'animation, par
contre, continue à progresser d'un film à l'autre (encore heureux).
Bref, s'il n'y avait pas Shrek en tête d'affiche, le film se trainerait
en queue de peloton des sorties animées de l'année. Là, il assure via le
charisme de ses héros un tout petit minimum syndical qui suffit à lui
accorder encore un peu de sympathie, mais il était vraiment temps que ça
s'arrête. Les plus réussis dans le lot, ce sont encore les bébés ogres,
assez craquants.
Roupoil, 7 août 2010.