Un petit film d'horreur de temps à autre, c'est devenu
une sorte d'habitude chez moi, notamment pour varier un peu lorsque je me
sens d'humeur pour une grosse tranche de ciné, comme c'était le cas
aujourd'hui. En guise de hors-d'oeuvre pour cette fois-ci, du gore
brittanique, présenté comme subtilement décalé et aux affiches ma foi
amusantes. Et puis il est tout de même bien rare de ne rien avoir à tirer
d'un film d'horreur, non ? Au moins un peu de sang à savourer...
Le concept du jour, c'est un groupe d'employés d'une entreprise d'armement
qui va faire un paint-ball au milieu de la forêt hongroise. Je ne me
retiens pas plus longtemps de commencer à démolir le film. Déjà, le
scénario est nul. D'une banalité affligeante dans la construction
(présentation des persos pendant la moitié du film puis disparitions
successives, où ai'je donc bien pu voir ça ?), il se permet en plus de
pomper allègrement sur ses petits copains (les pays de l'Est sont à la
mode en ce moment) tout en évitant soigneusement toute tentative
d'explication ou d'approfondissement, et part carrément en couilles sur la
fin. Ca fait beaucoup pour un seul homme.
Mais on serait indulgent si le film assurait dans les deux domaines dont
il prétend être à la croisée : l'humour et l'horreur. Hélas, cent fois
hélas, c'est de ce point de vue un naufrage complet. Pendant toute la
première partie, le film réussit avec une impressionnante régularité à se
placer pile poil entre le premier et le second degré, et à ne faire ni
peur ni rire. Les fausses séquences à suspense sont gonflantes avec leurs
effets sonores pas fins, et les gags pitoyables et d'une rare lourdeur. On
attend avec beaucoup d'impatience les premiers cadavres tant il n'y a rien
à sauver de ce qu'on voit à l'écran (franchement, les trois premiers
quarts d'heure valent un zéro pointé).
Ensuite, il y a au moins un peu d'action, et on ne s'ennuie plus vraiment.
Ce qui n'empêche pas de continuer à rester affligé la plupart du temps :
les scènes d'horreur sont assez peu inventives et pas crédibles pour deux
ronds (les bastons sont assez grand guignol) et l'humour toujours aussi
mauvais. Sur la fin, le réalisateur finit par admettre que la meilleure
façon de sauver le film est le pousser très franchement du côté du nanar
(la troupe de militaires malades est assez gratinée) mais n'arrive
toujours pas à nous tirer un éclat de rire, c'est juste totalement
n'importe quoi. Et il m'arrive pourtant d'apprécier l'humour de nos amis
grands-bretons.
Quand le générique fait enfin son apparition, on est très soulagé de
pouvoir quitter la salle. Pour un hors-d'oeuvre, on a vu plus digeste ;
là, c'est plutôt la daube de l'année que l'on tient entre les mains. Un
ratage total, à tous les niveaux. Franchement, je me demande comment
certains spectateurs ont pu apprécier...
Roupoil, 27 octobre 2006.