Wilder + Marylin = Certains l'aiment chaud,
chef-d'oeuvre de comédie légère et rythmée. Mais ils ont aussi fait
ensemble, quelques années plus tôt, ce célèbre film dont on ne retient
habituellement que la bouche de métro. Mais pour le reste, qu'est-ce que
ça vaut ?
Le titre français étant plus sybillin que l'original, précisons : la
"démangaison des sept ans", c'est l'irrésistible attirance des hommes
mariés depuis un septennat pour la chair fraiche qui les entoure pendant
l'été à New York, période où femme et enfants ont été envoyés faire mumuse
à la campagne. Richard Sherman, pourtant bien décidé à se tenir
convenablement, va avoir bien du mal à résister quand Marylin va débarquer
dans l'appartement au-dessus du sien.
Un peu léger pour faire tout un film ? De fait, et pourtant, ça ne va pas
beaucoup plus loin, les nombreux monologues de Sherman remplissant
l'essentiel du temps entre deux marivaudages avec sa voisine. En fait, le
film est tiré d'une pièce de théâtre et ça se sent énormément. Beaucoup de
blabla pour bien peu d'action, on est en fait très loin du mouvement
quasiment continu d'un Certains l'aiment chaud. C'est un peu
dommage, car cet aspect statique plombe un peu le tout.
Malgré tout, le film dispose d'un certain nombre d'atouts : le premier,
c'est non pas Marylin, égale à elle-même dans un rôle particulièrement
adapté, mais son partenaire Tom Ewell, qui tient sur ses épaules le rôle
principal en arrivant à ne pas le rendre lourd malgré ses incessants
bavardages. Et puis bien entendu, on peut faire confiance à Wilder pour
illustrer ses délires de façon cocasse (l'introduction du film est assez
hilarante). Par ailleurs, conséquence positive de l'origine théâtrale, les
dialogues sont bien écrits et font souvent mouche.
On n'est pas plié de rire en permanence, mais tout cela reste très
agréable à suivre. La déception est surtout comparative aux attentes qu'on
a quand on voit une comédie de Wilder. Celle-ci ne fait pas partie de ses
plus grandes, mais reste une valeur sûre du genre.
Roupoil, 19 avril 2008.