Sacré Graal,

film des Monty Python (1975)



Avis général : 7.5/10
:-) Un humour absurde réjouissant, des répliques cultes à la pelle, une imagination folle mais toujours maitrisée.
:-( C'est plus une suite de sketchs qu'un film, et forcément un peu inégal.

Un beau jour de 1975, les Monty Python se sont mis à faire du cinéma. Allaient-ils réussir à retrouver sur la durée le génie de leurs sketchs du Flying Circus ? Tous les fans étaient inquiets (ou pas), les allergiques à l'humour résolument décalé des anglais ne se sentant pas concernés.

Le thème choisi semble en tout cas prometteur : la légende arthurienne, et plus précisément la recherche du Graal. Le film ressemble d'ailleurs par moments à une parodie anticipée de l'Excalibur de Boorman (quie prête fort bien à la caricature, d'ailleurs), sorti quelques années après. Le roi Arthur, donc, accompagné de son fidèle serviteur mais sans cheval (!), cherche des chevaliers prêts à se joindre à lui. Naviguant d'une rencontre improbable à l'autre, il finit par réunir une joyeuse troupe à laquelle Dieu lui-même ordonne d'aller rechercher le Saint Graal. Mais la route est longue et parsemée d'embûches et d'épreuves à surmonter.

Si vous vous attendiez à quelque chose de raisonnable, vous risquez fort d'être déçus. Ici, c'est le n'importe quoi qui prime, orchestré de main de maître par les Monty Python, qui font tout dans ce film (jouant notamment à eux six à peu près tous les rôles). Les français font voler les vaches, les lapins sont des créatures féroces, les paysans sont anarchos-syndicalistes, et j'en passe bien d'autres. Le principal défaut du film vient de cette relative confusion dans la construction. Même si c'est volontaire, on ne dépasse jamais vraiment le stade de la succession de sketchs, certes reliés entre eux par un vague prétexte scénaristique. Conséquence inévitable, certains passages hilarants alternent avec d'autres qu'on est très tenté de zapper à la douzième vision.

Une fois ces récriminations d'usage faites, constatons avec bonheur que nos comiques anglais préférés ont casé dans leur film un nombre assez ahurissant de scènes cultes. Le générique, le passage du pont ou les chevaliers qui font Ni font désormais partie des incontournables de la légende montypythonesque, et la liste des répliques mémorables serait trop longueà donner ici. Sans compter les passages carrément délirants, comme le monstre dessiné stoppé net par la crise cardiaque de l'animateur, ou la fin complètement fumée, qui prouvent s'il en était besoin la formidable inventivité des Monty Python.

De toute façon, il n'y a pas de secret : si vous aimez le genre, vous pardonnerez généreusement les quelques faiblesses, et sinon rien ne vous convaincra que le film mérite d'être vu. Tout de même, en ce qui me concerne, et même si je revois celui-ci avec plaisir, je considère La Vie de Brian plus réussi car mieux construit. Si vous n'en voyez qu'un, donc...

Roupoil, 2 avril 2006.



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