Rosemary's baby,

film de Roman Polanski (1968)



Avis général : 8/10
:-) Une maîtrise technique époustouflante au service d'une histoire classique mais efficace. Un film qui fait peur sans rien montrer.
:-( Une fin un peu décevante. Un jeu d'acteurs un peu daté.

Je suis en pleine période "frissons" en ce moment puisqu'après une nième vision d'Alien il y a quelques jours, j'ai d'écouvert hier un autre classique de l'horreur, encore plus vieux et d'un style très différent, mais fort intéressant aussi.

Comme je passe mon temps à voir des films qui datent d'il y a trente ans, forcément, je répète en permanence que le scénario n'est pas d'une originalité folle. Ici, c'est une grossesse d'une genre assez particulier qui attend la pauvre Rosemary, entourée de gens au comportement suspect et de morts pour le moins étranges. Après leur aménagement dans un nouvel appartement, les Woodhouse se retrouvent vite aux prises avec des voisins d'un genre un peu collant. Peu de temps après, suite à ingestion de mousse auchocolat et nuit agitée, Rosemary se retrouve enceinte. Tout ne fait que commencer...

Comme on n'apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces (et que les allusions de Polanski dans la géniale scène de conception ne sont pas spécialement subtiles), le spectateur comprend vite que le papa du bébé n'est pas vraiment celui qu'on croit, mais serait plutôt du genre diabolique et puissant. Mais toute l'astuce du film est de ne rien expliquer, ni confirmer. Plus suggestif, tu meurs : les seules gouttes de sang que l'on voit du film sont tout au début (une belle défenestration), quand au bébé, on l'entrevoit à peine lors de la scène finale. Et pourtant, le film est indiscutablement flippant (beaucoup plus selon moi qu'un Alien, par exemple) ! L'atmosphère délétère s'installe lentement (au début, on se demande un peu quand il va vraiment se passer quelque chose), mais sûrement (la musique aidant), et ça finit par devenir vraiment stressant, l'angoisse culminant lors de la crise de démence de Rosemary qui précède juste l'accouchement (dont on ne voit pas une image, par ailleurs). Du coup, la scène finale, bien qu'assez intéressante (là encore, pas d'explication, rien de rassurant, le spectateur reste dans l'expectative), tombe un peu à plat, car il ne se passe rien de marquant après tout ce qu'on a déjà vécu.

Autre chose un peu frustrante, c'est que le film est quand même un petit peu daté. Pas au niveau technique, mais dans le jeu d'acteurs (la vieille qui joue Madame Castevets est assez horripilante), et le peu de souci de réalisme de certains détails. Mia Farrow (et ses fameux cheveux courts !) qui gambade joyeusement dans New York avec son gros coussin sous la robe, ça passe assez difficilement. Du coup, ça refile un petit côté nanar à un film qui est pourtant loin d'en être un !

En tout cas, un film qui atteint très efficacement son but : impressionner à peu de frais. Toutes les bouzes de films d'horreur qui fleurissent de nos jours feraient bien de prendre de la graine de leurs aînés !

Roupoil, 20 février 2005.



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