Rois et reine,

film d'Arnaud Desplechin (2004)



Avis général : 4/10
:-) C'est pas le premier navet venu, il y a incontestablement de la recherche là-dedans.
:-( Mais bon, moi, j'accroche pas... Trop intello, trop théâtral.

Des fois, à l'occasion de la Fête du Cinéma, on se retrouve à aller regarder un peu n'importe quoi. Non, vraiment, je vous jure. Même du cinéma d'auteur français, c'est dire ! Bon, plus sérieusement, j'avais quand même entendu dire du bien de ce film (et pas seulement par les critiques, qui semblent s'être donné le mot pour s'extasier avant même d'en avoir vu une image), et puis ça m'aura donné l'occasion de croiser dans la salle un camarade normalien, curieux lui aussi de voir à quoi ressemble la fine fleur du cinéma cérébral en ce début de vingt-et-unième siècle.

Au moins, s'il y a bien quelque chose chose à mettre au crédit de Desplechin, c'est de mettre en garde dès le début. Une citation très littéraire en exergue, les fans de Star Wars ont le temps de s'enfuir avant même d'avoir aperçu un acteur. Des acteurs, il y a en a par ailleurs assez peu. Deux histoires sont pourtant racontées (qui se croisent, forcément), celle de Nora qui va assister son père mourant à la veille de son deuxième mariage et demi, et celle d'Ismaël, musicien vaguement fêlé interné en hôpital psychiatre sur les conseils d'un tiers, et demi-mari de Nora (ils n'ont jamais été mariés, mais c'est lui qui a élevé son enfant du premier mariage). On va les suivre pendant quelques jours, plus quelques flash-backs et apparitions d'outre-tombe, à la découverte d'eux-mêmes.

Vous l'aurez compris, c'est un film intello parfaitement revendiqué. Sur le fond mais aussi dans la forme : citations recherchées un peu partour, choix musicaux pour le moins éclectiques, et jeu distancié des acteurs donnent une curieuse impression d'avoir débarqué dans un endroit qui, bien qu'il ressemble à un cinéma, n'en est pas vraiment un. Je dois du coup avouer mon principal problème face à ce film : je n'aime pas ces procédés, je trouve que ça rend le film anti-naturel au possible (ce qui n'est pas forcément arrangé par un scénario qui, s'il est tout à fait crédible au début, se perd ensuite dans des méandres qui m'ont personnellement fait lâcher prise), voire même prétentieux. A-t-on besoin de tout ça pour filmer ce qui n'est que la vie oprdinaire de gens ordinaires (à peu de choses près) ?

Du coup, forcément, difficile d'accrocher. Les acteurs ne sont pas mauvais une fois admis leur façon de jouer (et Amalric réussit même à être carrément bon, ce qui n'est pas évident dans ces conditions), le scénario est ce qu'il est mais se permet d'ébaucher des portaits intéressants, et la réalisation est indiscutablement inspirée. Mais ça ne m'a pas empêché d'essentiellement m'ennuyer pendant les deux heures et demie que dure le film.

Je ne veux pas jeter la pierre à un film qui peut à mon avis satisfaire pleinement ceux qui rentreront dans l'esprit un peu particulier de la chose. Mais il e semble tout de même indispensable de prévenir que ça ne d'adresse pas à tout le monde. En tout cas, pas à moi...

Roupoil, 6 juillet 2005.



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