Robocop,

film de Paul Verhoeven (1987)



Avis général : 6/10
:-) Le côté satirique poussé par moment aux confins du grotesque. La violence réjouissante.
:-( Verhoeven va parfois trop loin, ça devient risible. Et puis sur le fond, il n'y a quand même pas grand chose.

Rien de tel qu'un bon film d'action des années 80 pour une soirée entre potes, n'est-ce pas ? L'avis général sur ce Robocop est d'ailleurs assez amusant : bien sûr, tout le monde connait, tout le monde prétend d'emblée que c'est une bouse qui ne mérite d'être revue aujourd'hui qu'au douzième degré, mais personne ne l'a vu... Et avec Verhoeven aux commandes, il ne faut jamais préjuger de ce qu'on va voir.

Le scénario est typique de ce qui se faisait à l'époque : un policier mort est « récupéré » pour être transformé en cyborg justicier par OCP, l'organisation qui dirige la bonne ville de Detroit. Il serait temps, d'ailleurs, car de drôles de gens traînent dans les rues de la ville, en particulier le gros vilain qui a tué Murphy/Robocop, mais qui a des soutiens haut placés.

Bon, tout ça ne vaut pas tripette, soyons réalistes, ce n'est pas au niveau de l'histoire qu'il faut aller chercher un intérêt à ce film. Les méchants sont ultra-caricaturaux, la description de la police et du milieu des affaires très datée, et la greffe de sentimentalisme et de réflexion sur l'identité via la quête de mémoire de Murphy passent moyennement.

De toute façon, c'est un film d'action, le but n'est pas de faire réfléchir le spectateur :-). L'action, justement parlons-en. certes rien de très original (surtout trois ans après Terminator), mais ce qui fait plaisir, c'est que Verhoeven ne recule devant rien, et surtout pas devant une violence totale. Les deux exécutions au début du film (le bug du robot et celle de Murphy) en particulier marquent les esprits. La suite du film sera plus conventionnelle mais un ou deux moments gores rassurent quand au souci de s'éloigner du conventionnel.

À ce propos, et c'est bien là le principal intérêt du film, Verhoeven ne fait rien comme les autres. Plutôt que de se contenter d'un film d'action efficace, il rajoute des couches d'une ironie qui atteitn parfois de tels sommets qu'on se demande à quel degré prendre certaines scènes. Le cassage de gueule du robot dans l'escalier est tordant, et les pubs et autres scènes de journaux télévisés, mais si elles sont très courtes, donnent beaucoup de mordant à l'ensemble.

Résultat, au lieu d'un film vieilli et creux, on obtient une curiosité qui impressionne par le nombre d'approches possibles et qui reste très sympathique et intéressant à regarder près de vingt ans après.

Roupoil, 3 novembre 2004.



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