Robin des bois,

film de Ridley Scott (2010)



Avis général : 5/10
:-) Assez soigné, et même intéressant, surtout pendant la première partie du film. Un beau casting.
:-( Ca devient un peu gentillet une fois le retour en Angleterre effectué, et les péripéties semblent un brin forcées.

Il y a un an, je me lançais le drôle de pari d'aller voir au cinéma tous les films de la sélection cannoise. Le temps a passé, le pari pas exactement respecté (plus de détails à ce sujet dans mon autre critique du jour), et le cinéma est de retour sur la Croisette. Comme le veut la tradition, le film d'ouverture est un blockbuster hollywoodien uniquement prétexte à un défilé de stars, mais quand c'est ce bon vieux Ridley Scott (qui n'a certes pas fait que des chefs-d'oeuvre) qui s'y colle, ça peut mériter notre attention.

En ces temps de remakes, reboots et autres resucées de tout genre qui sortent à la pelle des studios hollywoodiens, rien de très surprenant que le personnage de Robin des bois ne refase surface. La dernière tentative, avec Kevin Costner dans le rôle-titre, était assez originale et plutôt distrayante sans être mémorable, le but ici affiché est de revenir aux sources historiques de la légende et d'expliquer comment Robin est devenu le héros aux collants verts que tout le monde connait. Tant que ça ne donne pas un film aussi mauvais que le Roi Arthur de Fuqua il y a quelques années, je dis pourquoi pas...

Le film, donc, débute en France, où Richard Coeur de Lion tente de rejoindre son pays après une longue croisade qui a ruiné son pays et ne lui a finalement pas apporté grand chose. Les affaires ne s'arrangent pas vraiment quand il meurt aux portes de l'Angleterre, laissant son cadet Jean Accéder au trône et opresser assez violemment un pays déjà pas très en forme, alors même que les vilains français semblent prêts à lancer une petite invasion de derrière les fagots. Le rôle de Robin dans tout ça ? Simple archer dans l'armée de Richard, il se retrouve un peu par hasard amené à remettre la couronne du roi défunt à Londres, puis à prendre la tête de la révolte à Nottingham en se faisant passer pour Robert Loxley, noble dont il a recueilli les dernières volontés et époux de la belle lady Marianne.

Toute la première partie, jusqu'au couronnement de Jean, est effectivement assez surprenante, et fort réussie : l'atmosphère de désenchantement au retour des croisades est bien rendue, les scènes d'action efficaces, et l'agencement de l'intrigue convaincant. On se dit que le renouvellement de mythe est en train de passer comme une lettre à la poste. Et puis, une fois retournés en Angleterre, sur les lieux de la légende et avec les personnages bien connus de tous, ça se gâte un peu. On a trop souvent l'impression que le scénario force pour recoller ce qui ne se présentait que comme un film d'aventures historiques sans références avec le personnage de Robin des bois, au prix de quelques avancées de scénario un peu poussives et de clichés faciles (la relation entre Robin et Marianne, mouais...).

Pire, ce qui était une reconstitution historique soignée (bon, pour être honnête, je ne sais pas à quoi ressemblait le Londres de l'époque, mais ça passe bien à l'écran) en gentille balade bucolique dans la pittoresque campagne anglaise. Scott en remet bien une couche avec la bataille finale pour nous laisser sur une bonne impression (quitte à ce que le comportement global du prince Jean paraisse assez peu cohérent), mais le film est tout de même un peu longuet par moments.

Pas de quoi crier à la bouse toutefois, l'ensemble reste de bonne facture (le savoir-faire hollywoodien a tout de même du bon) et servi par un assez bon casting (anglophone du moins, car comme souvent dans ce genre de cas, les français paraissent vaguement à côté de la plaque). En fait, je pourrais en dire plus ou moins la même chose que pour le précédent Robin : un assez bon divertissement, mais qui sera sûrement vite oublié.

Roupoil, 24 mai 2010.



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