Ridicule,

film de Patrice Leconte (1996)



Avis général : 7/10
:-) Des dialogues finement ciselés et souvent drôles. Une reconstitution et des acteurs à la hauteur.
:-( Un scénario ambitieux pas forcément exploité au mieux.

Que peut-on bien trouver à faire par un bel après-midi, quand on se retrouve chez ses parents à s'ennuyer parce qu'on est venu leur rendre visite pendant les vacances par principe ? Regarder un bon vieux film, très bonne réponse (d'autant plus que si c'est moi qui regarde les DVD de mes parents, c'est pas eux qui le feront) ! Pas grand chose de passionnant à se mettre sous la dent, mais laissons-nous tenter par ce petit Ridicule qui, à défaut de moments d'extase cinématographique, devrait me faire passer agréablement l'après-midi.

À la fin du dix-huitième siècle, Grégoire Ponceludon de Malavoy, petit noble éclairé, quitte ses marais puants pour la Cour de Versailles, où il a une requête à adresser au Roi : la permission d'entreprendre d'ambitieux travaux hydrographiques pour assécher ses marais, qui font crever ses paysans par dizaines. mais il va vite se rendre compte que se frayer un chemin à la Cour n'est pas chose aisée, et demande de l'esprit pour éviter ce fameux ridicule.

Une petite comédie en costume, ma foi, pourquoi pas, d'autant plus que celle-ci a l'avantage de s'appuyer sur un scénario assez original et décalé pour retenir l'attention. Les joutes spirituelles entre Ponceludon et l'affreux abbé de Vilecourt sont de grands moments d'humour fin et piquant. On ne peut qu'applaudir des deux mains (et des pieds aussi, tiens, pendant qu'on y est) les dialogues de Rémi Waterhouse, qui font souvent mouche. Certes, on ne rit pas à gorge déployée pendant tout le film, mais dans son genre, c'est de l'humour très réussi.

Du coup, forcément on est un peu déçu que le reste du scénario ne tienne pas totalement ses promesses. Il y a pourtant des idées intéressantes (l'intérêt pour la science de Mathilde et de Grégoire), mais on a un peu l'impression que les péripéties sont accumulées sans grand souci de continuité, pour faire avancer le film d'un bon mot à l'autre. L'ami Grégoire se prend un ridicule terrifiant, il revient chez lui, mais bon, problème, on n'a rien à lui faire faire dans ses pauvres marais. Pas grave, par une petite lettre de Madame de Blayac, il est renvoyé à Versailles et tout reprend comme avant ! Moui, c'est un peu léger, tout ça, quand même...

Peut-être un léger manque d'ambition par rapport à ce scénario qui ne tient pas tout à fait ses promesses. Dommage, on se contentera donc d'apprécier la comédie à défaut d'avoir un grand film sous la main. Mais pour ce qui est des bons mots, les amateurs se régaleront !

Roupoil, 2 mars 2005.



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