Que peut-on bien trouver à faire par un bel après-midi,
quand on se retrouve chez ses parents à s'ennuyer parce qu'on est venu
leur rendre visite pendant les vacances par principe ? Regarder un bon
vieux film, très bonne réponse (d'autant plus que si c'est moi qui regarde
les DVD de mes parents, c'est pas eux qui le feront) ! Pas grand chose de
passionnant à se mettre sous la dent, mais laissons-nous tenter par ce
petit Ridicule qui, à défaut de moments d'extase
cinématographique, devrait me faire passer agréablement l'après-midi.
À la fin du dix-huitième siècle, Grégoire Ponceludon de Malavoy, petit
noble éclairé, quitte ses marais puants pour la Cour de Versailles, où il
a une requête à adresser au Roi : la permission d'entreprendre d'ambitieux
travaux hydrographiques pour assécher ses marais, qui font crever ses
paysans par dizaines. mais il va vite se rendre compte que se frayer un
chemin à la Cour n'est pas chose aisée, et demande de l'esprit pour éviter
ce fameux ridicule.
Une petite comédie en costume, ma foi, pourquoi pas, d'autant plus que
celle-ci a l'avantage de s'appuyer sur un scénario assez original et
décalé pour retenir l'attention. Les joutes spirituelles entre Ponceludon
et l'affreux abbé de Vilecourt sont de grands moments d'humour fin et
piquant. On ne peut qu'applaudir des deux mains (et des pieds aussi,
tiens, pendant qu'on y est) les dialogues de Rémi Waterhouse, qui font
souvent mouche. Certes, on ne rit pas à gorge déployée pendant tout le
film, mais dans son genre, c'est de l'humour très réussi.
Du coup, forcément on est un peu déçu que le reste du scénario ne tienne
pas totalement ses promesses. Il y a pourtant des idées intéressantes
(l'intérêt pour la science de Mathilde et de Grégoire), mais on a un peu
l'impression que les péripéties sont accumulées sans grand souci de
continuité, pour faire avancer le film d'un bon mot à l'autre. L'ami
Grégoire se prend un ridicule terrifiant, il revient chez lui, mais bon,
problème, on n'a rien à lui faire faire dans ses pauvres marais. Pas
grave, par une petite lettre de Madame de Blayac, il est renvoyé à
Versailles et tout reprend comme avant ! Moui, c'est un peu léger, tout
ça, quand même...
Peut-être un léger manque d'ambition par rapport à ce scénario qui ne
tient pas tout à fait ses promesses. Dommage, on se contentera donc
d'apprécier la comédie à défaut d'avoir un grand film sous la main. Mais
pour ce qui est des bons mots, les amateurs se régaleront !
Roupoil, 2 mars 2005.