L'année 2010 approche de son terme, et elle restera
définitivement en ce qui me concerne comme une année pauvre niveau
cinéma. Pauvre par le nombre de films regardés, mais aussi par la
qualité moyenne de ceux-ci. Il ne reste guère de temps pour se
rattraper, et comme le veut la tradition, le mois de décembre sera
certainement consacré à quelques mastodontes grand public. Autant
commencer tout de suite à se remettre dans le bain hollywoodien avec ce
petit film qui ne paye pas de mine sur le papier ... quoiqu'il réunisse
une brochette d'acteurs assez impressionnante.
Frank Moses est à la retraire depuis peu. Il vit seul, s'emmerde, et
passe son temps à draguer au téléphone la nana qui gère son dossier de
retraite, et doit avoir une trentaine d'années de moins que lui. Un beau
jour, un bataillon de vilains surarmés attaque sa jolie maison ... et se
fait rétamer sévèrement la gueule. C'est que le Frank est en fait un
ancien de la CIA, et apparemment quelqu'un lui veut du mal. Accompagné
de la jeunette citée plus haut (pas vraiment consentante à l'origine),
il part à la recherche de ses vieux compagnons de route pour résoudre ce
petit souci.
Frank Moses, c'est l'inimitable Bruce Willis, qui semble quant à lui ne
pas avoir décidé de prendre sa retraite de spécialiste des films
d'action. Et c'est d'ailleurs tant mieux, car il continue à dégager un
charisme impressionnant. Il suffit d'ailleurs à lui tout seul à faire
passer une première demi-heure ultra poussive où il ne se passe tout
d'abord rien (la réalisation ultra plate de l'anectodique Schwentke
n'arrangeant rien), puis trop pour qu'on ne trouve pas ça poussé (la
minette baillonnée qui fait son cirque n'est pas vraiment crédible).
Et puis, ouf, la petite machinerie se met en place, les seconds rôles
réjouissants débarquent (John Malkovitch mérite la palme pour son enième
composition de déglingo, mais c'est aussi un plaisir de voir Helen
Mirren en flingueuse hyper classe, et Morgan Freeman même s'il se
contente presque de faire tapisserie), l'action, à défaut d'ébouriffer,
amuse, et la bonne humeur de tout ce petit monde est assez
communicative.
Bien sûr, on n'ira pas dire que ce film révolutionne le genre de la
comédie d'action, mais il suit modestement sa route, à coups de
dialogues plutôt soignés et de rebondissements la plupart du temps
inintéressants, vers une conclusion évidemment plus que prévisible. Et
puis quoi, merde, ça fait du bien de ne pas se prendre la tête devant un
film de temps à autre. On aurait peut-être aimé un peu plus d'entrain ou
de virtuosité derrière la caméra de temps à autre (quoique l'absence de
scènes épileptiques ou de plans tremblotants ne fasse pas de mal), mais
on passe un bon moment.
Roupoil, 3 décembre 2010.