Rango,

film de Gore Verbinski (2011)



Avis général : 4/10
:-) Johnny Depp est fabuleux. Le côté décalé aurait pu être sympa.
:-( Mal construit, ne sachant pas trop où il va, le film déçoit.

Définitivement pas grand chose de bon en ce moment au ciné (ok, ok, je vais essayer d'arrêter de radoter), c'est donc, comme souvent, vers l'animation que se tournaient mes espérances d'une découverte un peu rafraichissante. En l'occurence vers ce drôle de Rango reformant le duo Verbinski-Depp qui a engrangé les millions avec ses Pirates des Caraïbes, et nous propose ici une sorte d'hommage au western dont le héros est ... un lézard.

Rango, donc, c'est lui, se la joue star dans son bocal avec pour compagnons un poisson en plastoque et un buste de poupée barbie. Le sort va bientôt le propulser sur le bord d'une route en plein désert, puis dans un village peuplé d'animaux où la plus précieuse des richesses est l'eau. Personne ne le connait ici, mais il ne va pas tarder à se faire un nom, quitte à affabuler légèrement sur son existence antérieure.

De loin, franchement, et sur la bande-annonce aussi, c'était hyper alléchant. Décor western rigolo, anti-héros mytho et froussard mais chanceux, des références et du second degré, il y avait a priori de quoi se taper un gros délire bien rigolo. Mais voila, comme je ne cesse de le répéter à longueur de critiques, tout le problème dans ce genre de film, c'estde trouver la bonne distance. Pas assez de second degré et on s'ennuie. Trop et le film part en cacahuète car on ne croit plus à rien.

Assez curieusement, ce Rango cumule les deux défauts. Sur la trame de fond, on est dans l'ultra-basique sans intérêt. Rango rencontre une fille lézard (personne, comme à peu près tous ceux du film, peu intéressant car résumé à une caractéristique censée être fun, en l'occurence une capacité à se figer sur place, mais pas creusé du tout) dont on se doute bien qu'elle finira par tomber sous son charme, et part à la recherche d'une cargaison de flotte au gré de péripéties poussives et peu inventives. Ca se comprend, les auteurs délaissent complètement leur histoire pour se concentrer sur les à-côtés, censés donner tout le sel de l'oeuvre. C'est donc un petit festival de répliques décalées, un défilé de doubleurs plus ou moins célèbres, et même quelques scènes qui partent carrément du côté d'un délire quasi mystique assez peu compréhensible. Très franchement, difficile d'accrocher à ces excentricités au coeur d'un film qui parait ciblé moins de dix ans. Accessoirement (ou pas), tout ça n'est pas vraiment drôle.

Bref, on ne sait pas trop quel est le public visé, et on soupçonne qu'aucun ne sera vraiment satisfait (ok, sur ce point, beaucoup de spectateurs me donnent tort au vu du succès de la chose). Et pourtant, avec son graphisme surprenant et son héros malgré tout hyper charismatique (il n'y a même pas besoin de voir Johnny Depp pour qu'il habite son rôle, il sauve le film du vraiment mauvais), ce long métrage avait des atouts vraiment intéressants. Un essai pas vraiment transformé.

Roupoil, 25 avril 2011.



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