Quantum of Solace,

film de Marc Forster (2008)



Avis général : 3.5/10
:-) Des beaux décors, du spectacle, quelques scènes réussies.
:-( Le scénario est moisi, les scènes d'action trop rapides, les personnages secondaires inintéressants.

Ah ben ça c'est amusant, je viens de relire ma critique de la précédente aventure de l'ami 007, et je me rends compte que j'y disais que j'irais sûrement voir la suivante au cinéma, chose dont je ne me souvenais absolument pas au moment de me décider à tenter le coup alors justement que ce film ne me tentait finalement pas plus que ça. Oula, je fais des phrases bien longues ce soir moi, il faudrait peut-être que je me calme un peu...

Cette 22ème aventure officielle de Bond sur petit écran commence exactement là où la précédente s'était arrêtée, puisqu'elle n'en est ni plus ni moins que l'exacte suite. Autrement dit, Bond, toujours en train de ruminer la perte de Vesper, va faire tout son possible pour la venger, quitte à outrepasser un poil les instructions de ses supérieurs. En l'occurence, son enquête le mène rapidement sur les traces de Dominic Greene, un vilain français à la tête d'une puissante organisation dont les occupations actuelles sont de piloter un coup d'état en Bolivie. L'occasion pour notre agent secret préféré de faire la connaissance de la charmante Camille, et bien sûr de trucider bon nombre de vilains en se faisant à peine quelques égratignures.

Dès la scène de pré-générique, le ton est donné : ce sera une nouvelle fois plein d'action (enfin, je dis ça, mais le précédent je m'étais justement plaint que l'action cesse au bout d'un moment). C'est une course-poursuite pour le moins spectaculaire qui donne le ton, mais hélas nous indique également à quelle sauce nous serons mangés au niveau de la réalisation... On connaissait la tendance épileptique au niveau des scènes d'action (Michael Bay notamment, un salmigondis d'images incompréhensible mais très très coûteux), on a désormais la tendance frénétique : la scène est bien mise en place et l'enchainement des plans logiques (contrairement à ce qui passe chez les épileptiques), mais lesdits plans étant d'une durée d'une seconde maximum, on n'a pas le temps d'analyser ce qui se passe en direct et le résultat est finalement le même, la scène est plus pénible à regarder qu'autre chose. Il serait vraiment urgent qu'on se rende compte qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas à ce niveau (mais je crois que j'ai déjà dit ça un certain nombre de fois). En tout cas, pour ne donner qu'un exemple, la poursuite en bateau est pitoyable comparée à celle, certes insurpassable, du troisième Indiana Jones.

Mais bon, on aurait pu pardonner ces scènes d'action ratées (on comprend toutefois pourquoi cet épisode est le plus court de la série) si le reste valait la peine d'être vu. Hélas, le scénario n'est pas non plus à la hauteur (si j'étais méchant je dirais bien que ce n'est guère surprenant vu qu'il a été supervisé par Paul Haggis). En fait, on se demande par moments s'il y a vraiment un scénario, ou si on s'est contentés de poser quelques éléments classiques de ce genre de film (la belle plante, une histoire de vengeance, un méchant qui veut dominer le monde) et de broderr aléatoirement dessus. La scène du speech de Greene, par exemple, est passablement incompréhensible, on a un peu l'impression qu'on se fout de notre gueule ! Conséquence évidente de l'absence totale de construction de l'intrigue, les personnages sont creux, Greene en tête (bon, accessoirement, pas sûr qu'Amalric soit à sa place dans ce genre de film).

Mais alors, que reste-t-il pour se faire plaisir ? Pas grand chose, mais quelques scènes sont tout de même réussies (celle à l'opéra, ou encore le jeu de cache-cache avec M dans l'hôtel), et il y a quand même un bon lot d'explosions et autres fusillades spectaculaires qui suffiront à réjouir les plus décérebrés des spectateurs. Mais si certains se plaignent que le James joué par Daniel Craig n'est pas assez Bond (manque de gadgets entre autres), en ce qui me concerne, je trouve le film simplement pas assez bon.

Roupoil, 8 novembre 2008.



Retour à ma page cinema