Le (premier) retour de la Panthère Rose ... sans
Panthère Rose ! Pas grand chose à voir avec le film original finalement,
si ce n'est bien sûr la présence de l'Inspecteur Clouseau et une ou deux
allusions musicalees de la part de Mancini. D'ailleurs, le film est adapté
d'une pièce de théâtre de boulevard, ce qui se sent hélas beaucoup.
La longue scène d'introduction (sauvée par la belle chanson signée
Mancini) nous présente le cadre : dans une grande maison bourgeoise
parisienne, la nuit, les allées et venues sont nombreuses. Tout ça se
finit pas un coup de feu (le titre original du film, A shot in the
dark est plus explicite à ce sujet). Une affaire simple à régler a
priori puisque tout semble désigner la charmante Maria comme coupable,
mais quand c'est Clouseau qui s'en occupe, au grand désespoir de son
supéieur, le pire est à craindre.
Le début du film laisse un sentiment assez mitigé. D'un côté, on voit très
rapidement Clouseau à l'action, ce qui est bon signe concernant l'activité
de nos zygomatiques pour les deux heures suivantes. Mais par ailleurs, on
a affaire à un scénario qui révèle très rapidement ses limites. Une simple
pièce de théâtre sans aucune originalité, qui laisse libre cours aux
fantaisies de l'inspecteur Clouseau, qui va par ailleurs en profiter pour
tenter tout du long de draguer la belle Maria, qui naturellement ne peut
être coupable et doit donc être victime d'un complot diabolique.
Comme il doit, et comme le spectateur le comprend rapidement (au fur et à
mesure que les cadavres s'alignent autour de la présumée coupable),
Clouseau est sur la bonne voie sans rien comprendre à ce qui se passe. Peu
importe finalement, l'inrtigue policière est assez inintéressante et sa «
résolution » pour le moins grotesque. Mais que reste-t-il alors à sauver
dans ce film ? Certes, les Clouseauteries sont toujours amusantes, mais il
faut bien avouer que le niveau des gags n'est pas très élevé. Sellers chez
les nudistes, ça fait un peu penser à notre gendarme national, ce qui
n'est pas bon signe du temps. Mais comme d'habitude, c'est dans les
détails les plus anodins que Sellers excelle. Pour le reste, un effort à
signaler dans le renouvellement des seconds rôles. Le supérieur de
Clouseau est assez drôle, et le domestique Kato ajoute une touche exotique
à l'ensemble.
Tout ça ne suffit certes pas à faire de ce film une grande comédie, mais
dison qu'avec un peu d'indulgence on peut le classer dans la catégorie des
films qui se voient avec plaisir une fois en passant. Mais on n'ose pas
imaginer le naufrage qu'aurait été une telle entreprise sans Peter
Sellers...
Roupoil, 24 octobre 2004.